Rétablir la démocratie est plus qu’urgent, avec ou sans Touadera, dixit Ben Wilson Ngassan
Bangui, 29 septembre 2023 (CNC) – Dans une récente interview accordée à Deutsche Welle (DW), la ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, Sylvie Baipo Témon, a soulevé de vives réactions en déclarant que le gouvernement n’avait pas été impliqué dans l’initiative des sages de l’Union Africaine visant à créer un nouveau cadre de dialogue entre le pouvoir et les forces vives de la Nation. Elle a également accusé l’UA d'”infantiliser” la République centrafricaine et a suggéré que cette entreprise ne visait qu’à déstabiliser le pays. Ces propos ont suscité des réactions mitigées, mais pour Ben Wilson Ngassan, journaliste et activiste de la société civile, ils sont loin d’être judicieux.
Ngassan, un observateur lucide de l’actualité de son pays, se dit ni “griot servile, ni détracteur stérile.” Il partage l’avis de Baipo Témon selon lequel l’Union Africaine ne devrait pas exclure le gouvernement centrafricain du processus de dialogue, considérant cela comme méprisant. Cependant, il réfute l’idée selon laquelle un dialogue avec les acteurs démocratiques vise à déstabiliser le pouvoir en place. Il rappelle que la République centrafricaine se trouve dans une zone de non-droit depuis que le président putschiste Faustin Archange Touadera a violé la Constitution du 30 mars 2016, et que seule une concertation politique pourrait permettre de rétablir la démocratie et de redonner de la légitimité aux institutions du pays.
Bien que Ngassan exprime des doutes quant à l’efficacité des multiples dialogues qui ont eu lieu jusqu’à présent, il soulève une question cruciale : si le dialogue n’est pas la solution, quel autre moyen propose-t-on pour résoudre les différends et remédier au mal juridico-institutionnel qui ronge actuellement la République centrafricaine ? Il rappelle que le président Touadera lui-même a qualifié ceux qui s’opposaient au changement de la Constitution d’organisations terroristes, et il estime que c’est un signe de la détérioration du débat politique dans le pays.
Pour Ngassan, les partisans du régime de Bangui craignent à tort qu’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition ne conduise inévitablement au partage du pouvoir, ce qui pourrait mettre en péril leurs positions au gouvernement. Cependant, il souligne que les attentes du peuple centrafricain sont bien différentes de ces calculs politiciens. Ce que le peuple souhaite, selon lui, c’est le rétablissement d’une véritable démocratie, la mise en place d’un cadre de dialogue constructif, le rétablissement de l’équilibre des pouvoirs et le lancement de projets visant l’épanouissement politique, économique, culturel, social et moral des Centrafricains.
Pour Ben Wilson Ngassan, le rétablissement de la démocratie est une urgence, et cela doit se faire avec ou sans la présence du président Touadera. Il appelle à une réflexion sérieuse sur la manière de sortir la République centrafricaine de sa crise politique et institutionnelle actuelle, mettant en avant l’importance du dialogue inclusif et de la recherche de solutions constructives pour le bien-être de la nation.
Par Alain Nzilo
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