vendredi, novembre 15, 2024
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République centrafricaine : tous les blessés doivent être épargnés et soignés

Faire face à la Covid-19 dans l’une des plus graves crises humanitaires au monde

 

Le principe de l’inviolabilité de la mission médicale doit être soutenu par tous les acteurs sur le terrain – notamment quand il s’agit d’épargner et de traiter les blessés du camp adverse. Tous les acteurs doivent respecter et faire respecter les droits aux soins médicaux des blessés et des malades, ainsi que la protection des structures et des transports médicaux, et les personnes qui assurent les soins.

 

« Des signes inquiétants du non-respect de ce principe commencent à se manifester. C’est

maintenant qu’il faut agir pour empêcher que de telles violations se reproduisent », affirme le

chef de délégation pour le CICR en Centrafrique,

Bruce Biber.

À la suite de la crise électorale en République centrafricaine depuis mi-décembre 2020, près

de 100 000 personnes ont fui les combats opposant divers groupes armés et les forces

étatiques. En dépit du contexte d’incertitude politique, de violence et d’instabilité, le Comité

international de la Croix-Rouge (CICR) continue de négocier avec les porteurs d’armes son

accès aux zones dangereuses afin de secourir les blessés et d’assister les milliers de familles

dont la vie a encore une fois été bouleversée par les violences.

Évacuation des corps et des blessés

Depuis le 15 décembre, 46 blessés ont été transportés aux hôpitaux à Bangui et à Bambari.

« Le besoin le plus immédiat est d’assurer que les personnes les plus gravement blessées soient

évacuées vers des structures de santé qui puissent les soigner », dit Aly Ouattara, coordinateur

médical pour le CICR.

Les équipes du CICR, souvent ensemble avec les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine

(CRCA), évacuent rapidement les blessés après les affrontements dans des situations souvent

très dangereuses. « Nous sommes une des seules organisations capables d’assurer ce service

vital qui consiste à négocier l’accès aux endroits où se trouvent les blessés », explique Bruce

Biber.

Plusieurs hôpitaux et centres de santé à Bangui et dans les localités touchées par les

violences ont aussi été soutenus avec des donations de médicaments et de matériel médical.

Grâce au soutien logistique et matériel du CICR, les volontaires de la CRCA ont recueilli près

de 30 dépouilles mortelles sur les lieux des affrontements du 13 janvier à Bangui. «

La collecte

des corps sans vie laisse des traces psychologiques, mais aider à traiter dignement les

dépouilles est un impératif humanitaire

», poursuit Bruce Biber.

Des craintes pour la sécurité alimentaire des populations

En raison de l’insécurité, les routes commerciales qui relient la Centrafrique au Cameroun sont

coupées depuis plusieurs semaines. En conséquence, sur les marchés de Bangui et de ses

environs, on observe une augmentation du prix de certaines denrées alimentaires. Des

convois humanitaires sont suspendus.

« Nous craignons surtout pour la sécurité alimentaire

des

familles

. Le temps ne joue pas en faveur des populations car leur situation ne fait

qu’empirer », explique Bruce Biber.

Beaucoup de familles ont fui de manière préventive pour se cacher dans la brousse avant de

regagner leurs foyers une fois que les combats terminés. On dénombre quelque 100 000

personnes déplacées à l’intérieur du pays selon l’OCHA. Plus de 84 000 sont parties se réfugier

dans les pays limitrophes selon le HCR.

Déjà avant la crise électorale, la criminalité généralisée et la multiplicité des groupes armés

rendaient difficile la construction d’un dialogue structuré et l’obtention de garanties de

sécurité fiables. En raison de l’aggravation de l’insécurité liée aux derniers affrontements,

des

localités sont isolées depuis plusieurs semaines mais les équipes du CICR ont pu accéder à

certaines zones et malgré tout garder une proximité avec les personnes touchées.

«

Il est difficile de prédire l’évolution de la situation

mais nous savons que les besoins risquent

de s’accroître avec le temps qui passe », déplore Bruce Biber. Le CICR continue de mettre tout

en oeuvre pour obtenir toutes les garanties de sécurité nécessaires pour rejoindre ces

populations dont l’accès aux soins

et aux biens de première nécessité

est gravement

compromis en

cette période de confrontations.

Notes opérationnelles1 :

1

Ces informations couvrent la période du 15 décembre 2020 au 15 janvier 2021.

Liste de 4 éléments

  • Le CICR poursuit un dialogue avec les porteurs d’armes et les cercles d’influence.
  • Une équipe du CICR rend visite aux personnes détenues en lien avec les affrontements dans différents lieux.
  • Des médicaments et du matériel médical ont été distribués à cinq hôpitaux et un

centre de santé qui accueillent les blessés des affrontements à Bangui.

  • D’autres donations de médicaments et de consommables ont été effectuées aux

hôpitaux de Boali, Bossembélé, Yaloké, Bouar et Kuango, à l’intérieur du pays.

Fin de la liste

Liste de 4 éléments

  • Le CICR continue à assurer un soutien technique et pratique à la Société de distribution d’eau en Centrafrique (SODECA), en charge de l’approvisionnement

en eau potable à Bangui. Il a fourni des équipements hydrauliques pour réparer des fuites majeures.

  • Le CICR a approvisionné en eau potable par camionnage la prison centrale de Ngaragba à Bangui pendant les deux dernières périodes de coupure d’eau municipale

de la SODECA. Près de 5000 personnes déplacées qui se sont rassemblées autour de l’Église à Dékoa ont également eu l’accès à l’eau potable grâce à une

donation de carburant pour la pompe à eau.

  • Le CICR a fourni des équipements appropriés et soutenu la formation en premiers secours de 340 volontaires dans 19 comités de la Croix-Rouge centrafricaine.

 

  • Des évaluations de besoins humanitaires ont été réalisées et d’autres sont en cours. Des distributions de vivres et de biens essentiels de ménage sont

prévues dans les semaines à venir dans différentes régions du pays.

Fin de la liste

Informations complémentaires :

Halimatou Amadou, chargée de relations publiques, Dakar, +221 78 186 46 87,

hamadou@icrc.org

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