République Centrafricaine : l’ONU dénonce des crimes contre l’humanité

Dans un rapport publié le 4 juillet sur la situation en RCA, le groupe d’experts des Nations unies s’inquiète de la persistance d’un certain nombre d’exactions commises par les groupes armés ainsi que le pillage des ressources naturelles

L’Organisation des Nations unies demande plus de fermeté envers les groupes armés. Elle souhaite que les membres des différents groupes qui continuent à exercer des fonctions dans les Forces de défense et de sécurité soient limogés. Les experts dénoncent également l’impunité. Plusieurs sanctions sont envisagées, car une liste de noms sera soumise dans quelques semaines à l’appréciation du comité de sanctions. Pour les experts des Nations unies, la République Centrafricaine est encore loin d’être sortie de l’impasse. Ils s’inquiètent du fait que les autorités de transition n’en font pas assez pour mettre au pas ces groupes armés. Ils souhaitent notamment que les membres des FACA ou de la gendarmerie qui appartiennent à l’un de ces deux groupes soient définitivement écartés des forces de défense et de sécurité.

Dans les zones contrôlées par certains responsables Seleka et antibalakas, les experts déplorent la mainmise sur les ressources minières : l’or et le diamant qui ne rapportent plus rien à l’État. Face au pillage de ses ressources minières, les experts souhaitent le retour de l’administration dans ces zones minières actuellement contrôlées par certains responsables Séléka et antibalakas. Par ailleurs, un certain nombre de fauteurs de troubles ont été identifiés et leurs noms seront soumis au comité de sanctions de l’ONU .

Au mois de juin déjà, soit six mois après sa mise en place par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, une commission d’enquête internationale sur les exactions en Centrafrique avait remis son premier rapport au Conseil de sécurité à New-York. Les experts onusiens avaient indiqué qu’il est prématuré de parler de nettoyage ethnique ou de génocide en Centrafrique, mais des preuves ont été récoltées sur des crimes contre l’humanité. « Des preuves sérieuses qui prouvent que des individus dans les deux camps ex-rébellion Séleka et les miliciens anti-balaka ont commis des crimes, violant les lois humanitaires internationales ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », indique le rapport.

« Si la communauté internationale ne réagit pas rapidement avec détermination en envoyant davantage de forces de maintien de la paix en Centrafrique, nous pourrions rapidement faire face à une détérioration de la situation qui pourrait conduire à un nettoyage ethnique ou à un génocide », poursuivent les enquêteurs. Le Conseil de sécurité avait voté en avril l’envoi de douze mille casques bleus dans ce pays déchiré par des violences entre chrétiens et musulmans. Mais cette mission de l’ONU n’entrera en action qu’en septembre prochain. Elle prendra le relais de deux mille soldats français et six mille soldats de l’Union africaine.

Yvette Reine Nzaba