Rédigé par Adama Bria
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 18 mars 2022
Il y a des réformes qui sont plus difficiles à faire passer et accepter que d’autres. La réforme du code minier n’échappe pas à la règle et chacun scrute le dossier en espérant que les nouvelles mesures que le parlement adoptera ne viendront pas ruiner les nombreuses années d’investissement dans ce secteur au profit de nouveaux venus.
Pour rappel, en octobre dernier, le président Touadéra avait appelé les différents acteurs à se mettre autour de la table pour participer aux travaux visant la mise en place d’un nouveau code minier. Cependant, à écouter les professionnels du secteur, il s’agirait d’une manœuvre orchestrée par les conseillers russes du palais de la Renaissance pour éloigner les entreprises et exploitants privés et mettre la main sur la totalité des richesses des sous-sols centrafricains.
En effet, les orientations font état du fait que les sociétés privées ne pourront plus exporter de minerais d’or et de diamants de Centrafrique sans passer par la société publique Geminca. Cette dernière aura donc le monopole des exportations. Ce qui fait réagir les petits exploitants privés qui parlent d’un « véritable pillage des ressources du pays comme jamais cela ne s’est encore connu dans le pays de Boganda ! ». En effet, obliger les petites entreprises à revendre ce qu’elles extraient à une société unique supprimera les nombreux intermédiaires du système actuel, qui perdront par conséquent leur travail. Cela plongera alors de nombreuses familles centrafricaines dans la pauvreté.
Cependant, une exception semble avoir été octroyée pour la société Midas Ressources, dont la loi autorise « l’exploitation, la commercialisation et l’exportation de pierres, métaux précieux et semi-précieux ». Cette société, détenue indirectement par des intérêts russes employant le groupe Wagner, va donc pouvoir continuer à exploiter le riche site aurifère de Ndassima.
De plus, dans un contexte où les partenaires russes cherchent à tout prix à recouvrer les sommes engagées par la société de mercenariat Wagner, l’article 154 du projet de loi dit que « pour exécuter efficacement la politique de l’Etat dans le domaine de la circulation des pierres et des métaux précieux et semi-précieux, la société Geminca peut, à sa discrétion, faire appel à tout service de sécurité. » Un article qui permet très clairement aux mercenaires de Wagner de se rembourser aux frais de l’Etat Centrafricain.
Affaire à suivre car elle risque de faire couler beaucoup d’encre !
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