Recul des Droits des Travailleurs en République Centrafricaine : Quel Avenir pour le Travail ?
Alors que le 1er mai 2024 célèbre la fête du travail, une ombre plane sur la République Centrafricaine. Les syndicalistes expriment un profond regret devant le recul alarmant des droits des travailleurs. Dans un pays où la précarité de l’emploi règne en maître, nombre de travailleurs se trouvent contraints d’exercer dans des conditions indignes, jusqu’à collaborer avec des mercenaires du groupe Wagner.
Les maux sont nombreux : salaires dérisoires, licenciements abusifs, absence de couverture sanitaire, non-déclaration du personnel à la caisse nationale de sécurité sociale… La liste est longue et accablante. À la mairie de Bangui, à l’ONASPORT, des employés demeurent dans l’ombre administrative, tandis que d’autres sont renvoyés brutalement, sans justification valable.
Thomas Golomy, secrétaire général adjoint du syndicat national des métiers en Centrafrique, témoigne de l’ampleur de la détresse :
“Si nous, travailleurs du secteur public, sommes les victimes de ces lois censées nous protéger, alors ces lois ont failli à leur mission. Elles sont devenues des déserts législatifs”.
Guillaume Brassi, de la Fédération Dynamique des Enseignants, pointe du doigt les litiges incessants entre employeurs et employés, ainsi que le laxisme généralisé en matière de surveillance du monde du travail :
“Le cadre légal existe, mais certains agissements nuisent à la satisfaction de tous. Ces brebis galeuses ternissent l’image du travail”.
Cependant, Jean-Paul Sengata, directeur général de la protection sociale au ministère du travail, présente un point de vue différent :
“Ces critiques sont souvent formulées à l’encontre des juges. Certes, je ne défends pas les mauvais acteurs, mais il est important de reconnaître que dans tout conflit, il y a un gagnant et un perdant. Les licenciés n’ont-ils pas obtenu gain de cause ?”.
Malgré la revalorisation du salaire minimum en 2021 par le gouvernement, de nombreux employeurs tardent à l’appliquer, laissant les travailleurs dans l’expectative. Pour beaucoup de ces derniers, cette revalorisation apparaît comme un non-événement, tant elle demeure marginale.
Ainsi, nombreux sont ceux qui appellent à une révision du code du travail, à une revalorisation salariale et à une amélioration des conditions de travail, tant dans le secteur public que privé. L’avenir du travail en République Centrafricaine dépendra de la volonté collective de faire respecter les droits fondamentaux des travailleurs, dans un souci d’équité et de justice sociale.
Par Anselme Mbata
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