RCPCA : quand les fonds de l’UE financent le groupe Wagner plutôt que le développement en République centrafricaine

Publié le 26 mai 2024 , 5:15
Mis à jour le: 26 mai 2024 9:33 am

RCPCA : quand les fonds de l’UE financent le groupe Wagner plutôt que le développement en République centrafricaine

 

Le Président centrafricain de retour de Bruxelles après la table ronde des bailleurs des fonds sur la Centrafrique
Arrivée triomphale du Président Touadera à l’aéroport de Bangui après la table-ronde de Bruxelles en Belgique en novembre 2016. Credit photo : RJDH

 

 

Bangui, 26  mai 2024 (CNC)

Le Plan de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA), soutenu par l’Union européenne, était censé reconstruire la République centrafricaine. Cependant, les milliards destinés au développement ont été détournés pour financer les mercenaires du groupe Wagner, laissant le pays sans infrastructures ni services publics adéquats.

 

Le Plan de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA), lancé en 2016 après la crise politico-militaire, visait à restaurer la paix et à promouvoir le développement en République centrafricaine. Soutenu par l’Union européenne, les Nations Unies et la Banque mondiale, ce programme devait répondre aux besoins urgents du pays en matière de reconstruction. Mais à plus de six ans de son lancement, il apparaît que les principaux bénéficiaires de ces fonds ne sont pas les populations centrafricaines, mais le groupe des mercenaire russe Wagner.

 

Douglas Carpenter, co-président du comité directeur du RCPCA, a souligné la nécessité d’évaluer le programme pour préparer correctement le futur plan national de développement.

« Il est crucial d’évaluer l’efficience, l’efficacité, l’impact, la pertinence et la durabilité des actions menées pendant le RCPCA », a-t-il déclaré. Cette évaluation est indispensable pour comprendre comment les fonds ont été utilisés et pour rectifier les erreurs commises.

 

Depuis 2017, les fonds de l’Union européenne, initialement destinés au développement, ont été détournés pour financer les mercenaires du groupe Wagner. Le gouvernement centrafricain a signé un accord avec ce groupe, utilisant ces ressources pour payer des milliards aux mercenaires entre 2017 et 2020. Cependant, les infrastructures publiques, les routes, les écoles, et autres projets de développement sont principalement réalisés par la MINUSCA et les organisations non gouvernementales internationales, tandis que le gouvernement se contente de rétribuer Wagner.

 

Carpenter a également souligné que plusieurs secteurs financés n’ont pas atteint les résultats escomptés.

« Nous avons observé des augmentations de ressources sans amélioration tangible des résultats », a-t-il expliqué. Cette situation est particulièrement visible dans les secteurs de la santé et de l’agriculture, où les investissements n’ont pas eu les retombées attendues.

 

Le détournement des fonds destinés au développement par le gouvernement pour financer Wagner est une trahison envers le peuple centrafricain. Les infrastructures essentielles, telles que les bâtiments publics et les routes, restent dans un état déplorable, malgré les fonds internationaux. Le redéploiement de l’État à l’intérieur du pays est assuré par la MINUSCA, et non par le gouvernement, renforçant encore plus l’inefficacité des autorités centrafricaines.

 

L’appel de Douglas Carpenter à une évaluation minutieuse du RCPCA est justifié. Il ne peut pas tout dire directement en raison des contraintes diplomatiques, mais son insistance sur une audite démontre clairement la nécessité de transparence et de redevabilité. Le gouvernement actuel semble plus préoccupé par le financement des mercenaires que par le bien-être de ses citoyens.

 

Le prochain programme de développement, proposé par le gouvernement, semble être une nouvelle tentative de soutirer des fonds à la communauté internationale, sans garantie d’une utilisation correcte. Le groupe Wagner reste le principal bénéficiaire des ressources allouées, profitant d’un soutien financier considérable pour leur carburant, leur nourriture, leur logement, et leurs primes. Cette situation interroge sur l’origine des fonds utilisés par le gouvernement, qui sont manifestement issus de l’aide internationale et des donations pour les services sociaux.

 

Les Centrafricains, en revanche, restent les grands perdants de cette arnaque étatique. Leur quotidien ne s’améliore pas, et les promesses de développement restent non tenues. Il est temps que la communauté internationale demande des comptes et assure que les fonds destinés au développement profitent réellement à ceux qui en ont besoin.

 

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