RCA : vive tension entre Bozizé et Touadera après l’échec des négociations du RD-congolais François Beya.

Publié le 31 mars 2020 , 5:11
Mis à jour le: 31 mars 2020 5:11 am
bozizé à gauche et touadera à droite photos du 21 janvier au palais combinées par CNC le 21 janvier 2020
L’ancien Président de la République François Bozizé à gauche, et son ex-Premier ministre, Faustin Archange Touadera, Chef de l’État depuis 2016. Montage du CNC le 21 janvier 2020.

 

Bangui (République centrafricaine ) – La tension ne cesse de monter entre l’ancien Président centrafricain, le général François Bozizé, et son ex-Premier ministre, l’actuel chef de l’État, le professeur Faustin Archange TOUADERA. Après l’échec de la discrète négociation entamée par François Beya, le conseiller congolais du Président Étienne Tshisekedi qui aurait tenté en vain de convaincre l’ancien Président Bozizé de renoncer  à sa candidature à la prochaine présidentielle en faveur de l’actuel chef de l’État Touadera, les deux hommes ne se parlent plus, et brusquement, des rumeurs de coup d’État refont surface, accusant l’ancien Président de vouloir préparer un putsch militaire, ce que le KNK rejette en bloc et parle de manipulation grossière.

 

Décidément, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, isolé et très impopulaire depuis son investiture à la magistrature suprême de l’État en mars 2016, n’a pas l’intention de lâché le morceau. Il cherche des voies et moyens de se faire réélire à la prochaine présidentielle prévue fin décembre 2020, en dépit du sérieux doute exprimé  par ses deux épouses officielles, Brigitte et Tina,  qui l’auraient fortement déconseiller.

C’est dans ce contexte que l’homme avait fait appel au Président de la RDC, le socialiste Étienne Tshisekedi, ami de longue date de la famille Bozizé pour tenter de convaincre ce dernier, selon le magazine panafricain jeune Afrique, de ne pas se représenter à la prochaine présidentielle de 2020, laissant l’opportunité au Président Faustin Archange TOUADERA de briguer, pour la seconde fois, la magistrature suprême de l’État.

Ainsi, la semaine dernière, le chef de l’État congolais, soucieux d’aider son homologue centrafricain Faustin Archange TOUADERA, a dépêché à Bangui, son influent conseiller en matière de sécurité, monsieur François Beya pour tenter de convaincre l’ex-chef de l’État Bozizé de renoncer à sa candidature. Mais de source autorisée et bien informée, Monsieur François Beya n’a pas pu convaincre l’homme de 15 mars François Bozizé qui, selon la même source, aurait expliqué que la décision de sa candidature ou non à la prochaine présidentielle relève non seulement du bureau politique de son parti, le KNK, mais également de la coalition de l’opposition démocratique 2020 (COD2020) dont son parti est membre influent.

Cette manière simple et intelligente de refuser l’offre du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA fait grincer les dents à la présidence de la République. Des voix s’élèvent parmi les entourages du chef de l’État pour accuser l’ex-Président Bozizé de vouloir fomenter un putsch militaire contre le régime actuel.

Même les journaux proches du régime, manipulés en ce sens, ont publié, dans leur colonne, des articles  bien rodés faisant échos du coup d’État, financé et préparé par l’ancien chef de l’État, le général François Bozizé, avec la complicité des ex-combattants Anti-Balaka.

Justement, sur ce point, une vingtaine de ces derniers, en réunion au domicile du ministre de la Culture Dieudonné Ndomaté au quartier Galabadja sinistré à Bangui, ont été arrêtés, ce samedi 28 mars 2020 par les forces de l’ordre. Ils ont été incarcérés à la prison correctionnelle de Camp de Roux avant d’être transférés ce lundi à la prison centrale de Ngaragba. Ce qui inquiète sérieusement certains observateurs nationaux qui voient derrière cette arrestation des manipulations politiques, pour ne pas dire « de dérives dictatoriales «  du Président Touadera.

Du côté du parti KNK, parti de l’ex-Président François Bozizé, accusé d’être derrière ce fameux coup de force en préparation, on se dit tranquille.

« Seule la vraie justice tranchera »,  affirme un membre du bureau politique du KNK interrogé par CNC.

Joint au téléphone par la rédaction, le parquet général de Bangui n’n’a pas souhaité répondre à nos appels.

 

Gisèle MOLOMA

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