RCA : UN MEA CULPA AU PEUPLE CENTRAFRICAIN S’IMPOSE

logo du parti démocratique centrafricain (PDCA) de jean serge Wafio
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LES REPRESENTANTS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A BANGUI DOIVENT FAIRE LEUR MEA CULPA ET DEMANDER PARDON AU PEUPLE CENTRAFRICAIN

 

Les partenaires classiques de Centrafrique, l’Union Européenne-UE, les Nations Unies-NU, l’Union Africaine-UA, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale-CEEAC, à travers leurs Représentants, doivent faire leur mea culpa et demander pardon au Peuple Centrafricain maintenu dans la misère durant des décennies par leurs faits et complicités.

Centrafrique qui avait ployé sous les précédents régimes politiques dictatoriaux et exclusifs installés par la FrançAfrique, durant 639 mois (août 1960-mars 2013), s’est totalement écroulé durant les 291 jours (24 mars 2013-10 janvier 2014) de la gestion des pouvoirs de l’Etat par la coalition seleka. Bien qu’étant estomaqués, humiliés, certains Leaders Politiques ont surmonté leurs états d’âmes pour proposer d’idoines alternatives afin de sortir définitivement du cercle infernal des crises militaro-politiques qui durent depuis 1966, après analyses-constats (1) des limites des forces internationales d’interposition en Centrafrique, (2) de l’instabilité politique voulue et sibylline ment entretenue par les Autorités Politiques de l’ancienne puissance colonisatrice et (3) la déduction de l’impérative nécessité d’un schéma centrafricain consensuel de sortie définitive de crises, axé sur,

  • L’urgente réactivation et effective opérationnalité des Forces de Sécurité et de Défense pour restaurer l’ordre sécuritaire républicain mis à mal,
  • Les impératives restauration de l’Autorité de l’Etat et réactivation de l’Autorité et des Services Judiciaires,
  • La réactivation des administrations nationale, territoriale et locale,
  • Les convocations des réunions des principaux Responsables des administrations territoriale et locale pour de nouvelles donnes politico-socio-économiques et transfrontalières,
  • La tenue d’un dialogue ou conférence nationale ou encore concertation citoyenne pour la refondation de la Nation Centrafricaine déchirée,

dont la mise en œuvre sera réalisée avec les appuis des partenaires. Ce schéma a été balayé de revers de main par ces partenaires qui ont utilisé la CEEAC pour imposer à Ndjaména (Tchad), en janvier 2014, une transition qu’ils ont trouvé chancelante par la suite, et y ont mis fin en imposant des élections mal organisées de 2015-2016 pour se sauver la face et et donner au Peuple Centrafricain un Président de la République ‘’ déclaré démocratiquement élu’’, complexifiant ainsi la situation socio-politique nationale. A peine six (6) mois de gestion des pouvoirs de l’Etat, les premières dérives (parjure, violations de la constitution, culte de personnalité…) ont éveillé la conscience des Leaders Politiques qui ont commencé à lancer des alertes aux Autorités Politiques de Bangui, déjà préoccupées, non seulement pour des enrichissements immédiats, mais ont envisagé et commencé à entreprendre des manœuvres dilatoires pour s’accrocher au pouvoir, en évoquant un énième dialogue qui se tiendra uniquement entre pouvoirs publics et les groupes armés qui contrôlent 80 % du territoire national….. Demander au pyromane de faire le sapeur-pompier….. Quelle bizarre logique….. ?

 

Récusé par l’opinion populaire nationale, les partenaires classiques, non seulement vont financer le dialogue de Khartoum (Soudan), parrainé par l’UA, dont l’accord, à peine signé, connaît 50 à 70 violations par semaine (cf rapport de Mr MANKEUR NDIAYE, patron de la MINUSCA, à SEM le Secrétaire Général des Nations Unies de septembre 2019), mais encore  vont le déclarer comme seul document de référence pour organiser la vie politique nationale et supérieur à la constitution de la République ;  et en février 2020, pour sauver ce dit accord déjà mort-né, les Autorités Politiques Bangui ont fait sabrer le champagne, alors que le groupe de NDARASSA se livrait à des tueries de masse à Alindao et les groupes RPRC, PRCN  et MLC se livraient à d’autres tueries de masse à Birao, Bria et Ndélé.

 

Pour avoir soutenu ou financé ce dialogue, les partenaires classiques se sont faits les complices du Président TOUADERA dans la violation de la constitution de la République et, par voie de conséquence, ont méprisé le Peuple Centrafricain.

 

En ce mois de mai 2020, nous sommes témoins d’un revirement diplomatique de cette communauté internationale de Bangui. Pendant de longs mois, les Leaders Politiques visionnaires avaient préconisé une concertation citoyenne pour un schéma politique consensuel, vu le spectre d’un vide constitutionnel qui se profilait. En réponse, Mr CHERGUI de l’UA, droit dans ses bottes, avait nargué ces Leaders en déclarant avec vive et intelligible voix que les élections se tiendront bien à dates constitutionnelles retenues. Mais, au lieu d’être témoins de minutieuses préparations de la part des Autorités Politiques de Bangui, les Leaders Politiques et Sociaux vont décrier les manœuvres dilatoires du camp présidentiel tendant à modifier la constitution de la République, d’où désolidarisation de la communauté internationale de Bangui de cette initiative.

 

Mieux vaut tard que jamais ; la communauté internationale de Bangui, qui se faisait l’alpha et l’oméga de la politique nationale, finit par faire œuvre politique et diplomatique utile en reconnaissant et admettant que la concertation des Forces Vives de la Nation constitue l’idoine alternative, emboîtant le pas à la Cour Constitutionnelle qui a renvoyé toute la classe politique à une concertation citoyenne, parce que la solution à la crise est politique et centrafricaine. Pour que cette reconnaissance soit totale et pour que la communauté internationale de Bangui se refasse une virginité, elle se doit de faire son mea culpa et demander pardon au Peuple Centrafricain.

 

La vie politique nationale ne peut plus continuer d’être décidée dans les doucets bureaux à Addis-Abeba, à Libreville, à Ndjaména,à Brazzaville, à Saint’Egidio,  à New York, à paris ou encore à Bruxelles, mais désormais à Bangui, en terre centrafricaine, parce que ce sont les Oubanguiens hier, et Centrafricains aujourd’hui, qui ont connu et continuent de connaître les bestialisassions de la période coloniale et les affres des nombreuses crises militaro-politiques ( tueries de masse par de nombreux mercenaires importés, viols des Centrafricaines, destruction du patrimoine national et des biens publics et privés…..), créées et entretenues à dessein pour piller Centrafrique.

 

Il est, enfin, temps que les justes visions des Leaders Politiques Centrafricains et leurs vérités leur soient reconnue comme telles. Il est aussi temps de reconnaître aux Centrafricains leurs droits de faire leurs choix de société selon leurs propres intérêts. Et il est également temps que les Centrafricains osent désormais un audace national et réussissent un patriotisme politique conséquent. Et la seule alternative qui s’offre à eux pour ne pas connaître une désintégration ou une déflagration encore plus terrible, est et demeure une concertation citoyenne pour la refondation de la Nation Centrafricaine, et c’est, seule, cette concertation citoyenne qui mettra les Centrafricains en face d’eux-mêmes, de se regarder les yeux dans les yeux et leur permettra, après une introspection commune, (1) une prise de conscience collective, (2) l’adoption de manière consensuelle des mesures et éthiques à travers lesquelles chaque Centrafricain devrait s’y retrouver et (3) la détermination de manière consensuelle des axes pour les choix de société conséquents et les approches pour les délégations et gestions des pouvoirs du Peuple. Par cette concertation citoyenne, le Peuple Centrafricain se réconciliera avec lui-même, ce qui permettra d’effacer de manière définitive et sincère les séquelles des différents régimes politiques qui ont eu à gérer les pouvoirs du Peuple de manière exclusive et sur fond de manipulations politiciennes pour d’autres intérêts que ceux du Peuple Centrafricain.

 

En termes, mieux dits ou sociologiques, ‘’ une concertation citoyenne pour une libération psychologique et une compréhension partagée des alternatives pour des actions communes conséquentes’’.

 

 

WAFIO  Jean  Serge

                                                                       Président du P D C A