RCA : tripatouillage de la constitution, Touadera sous la pluie de pression, et le projet a été mis en suspens.

Publié le 27 avril 2020 , 12:42
Mis à jour le: 27 avril 2020 12:42 am
Arrivée du chef de l'État centrafricain, Faustin Archange Touadera, à Kinshasa, en République démocratique du congo, le 22 avril 2020. Photo : Pcongo
Arrivée du chef de l’État centrafricain, Faustin Archange Touadera, à Kinshasa, en République démocratique du congo, le 22 avril 2020. Photo : Pcongo

 

Bangui (République centrafricaine ) – Le projet du tripatouillage de la Constitution du 30 mars 2016, initié par un groupe des députés proches de la majorité présidentielle au début du mois dernier, sous la bénédiction de la présidence de la République, vient de subir son premier coup. Le chef de l’État, Faustin Archange TOUADERA, sous pression de la communauté nationale et internationale, vient de le reporter à une date ultérieure lors du dernier conseil des ministres, ce qui n’est pas du goût de certains députés, interrogés par CNC.

Dans un communiqué en date du 21 avril 2020, les membres du G5, un groupe d’États membres et Institutions partenaires de la République centrafricaine, ont réitéré leur « soutien à l’organisation d’élections inclusives, libres, transparentes, pacifiques et crédibles dans le strict respect du calendrier électoral et des dispositions constitutionnelles qui s’imposent à tous les acteurs, sans exception ».
Cet engagement ferme du G5, qui sonne comme un avertissement au pouvoir de Bangui, est intervenu quelques jours après la prise de position des partenaires internationaux, y compris les Nations unies qui se sont fermement opposées à la modification de la constitution du 30 mars 2016 afin de proroger, d’une manière illégale et unilatérale, non seulement le mandat actuel du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, mais également celui des députés.
En plus de cette fermeté diplomatique des partenaires internationaux, ces derniers ont indiqué aussi au gouvernement qu’en cas du tripatouillage de la constitution du 30 mars, la République centrafricaine ne pourrait bénéficier d’aucun soutien financier de leur part.
Ce revirement spectaculaire et sans précédent de la communauté internationale vis-à-vis de la politique du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA n’a pas laissé indifférent celui-ci.
Ainsi, lors du dernier conseil des ministres, à la demande expresse du Président de la République, le projet a été mis en suspens pour complément d’information. Ceci ne veut pas dire qu’il a été suspendu, mais seulement reporté à une date ultérieure.
Du côté de la cour constitutionnelle, ce projet de tripatouillage de la constitution divise, de même qu’à l’Assemblée nationale.
Cependant, la question que les centrafricains se la posent est de savoir si Faustin Archange TOUADERA réussira-t-il de faire passer ce projet très controversé unilatéralement pour se maintenir au pouvoir ?
Affaire à suivre.

Gisèle Moloma
Copyright2020CNC.

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