Entre Sibut et Bambari, villes éloignées de près de 200 kilomètres, la route est désertée. Les habitants des villages environnants se terrent dans la brousse. Les tensions entre Seleka et anti-balaka sont encore bien réelles et les apeurent.
Sur une quarantaine de kilomètres, la route menant vers Bambari est quasi déserte. La plupart des villages sont dépeuplés et beaucoup de paysans se cachent dans la brousse, terrorisés par des bandes armées, comme ce père de famille : « Les femmes ont fui, les enfants ont fui, les gens dans les champs ont abandonné leurs maisons. Les Seleka continuent toujours à tirer. Les femmes, les enfants ont peur. […] Le village est vidé. Tout le monde se sauve dans la brousse. »
« Nous vivons très, très mal. Des fois, les femmes accouchent dans la brousse, aux champs. Les enfants sont sous les arbres, la pluie, témoigne cet autre homme. Ils ne sont pas en sécurité. Nous voulons la paix. »
A dix kilomètres avant Bambari, au bord d’une piste boueuse parsemée de check-point anti-balaka, ce villageois a bravé sa peur pour venir chercher un sac de farine distribué par le Programme alimentaire mondial. Le vieil homme ne s’aventure jamais plus loin. Passé le pont à l’entrée de la ville, c’est la zone contrôlée par les Seleka.
Par: RFI