RCA : Recadrage d’un ancien cadre de l’aviation civile aux agitations des partisans de Jousso, candidat au poste de Directeur général de l’ASECNA

Publié le 29 juillet 2020 , 4:43
Mis à jour le: 29 juillet 2020 4:45 am

L'ex-ministre de transports Théodore Jousso. CopyrightDR

 

Bangui, République centrafricaine, 29 juillet 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Qui mieux que le personnel de L’ASECNA de Centrafrique connaît parfaitement Théodore Jousso, proposé par le Chef de l’État Faustin Archange Touadera, au poste du Directeur Général de l’ASECNA ? Depuis que ce dernier est déclaré candidat à la Direction Générale de l’agence panafricaine, il ne se passe pas un jour que ses déboires, quand il était un cadre au siège de L’ASECNA, ne cesse d’être révélé comme le témoigne ici ce recadrage de Monsieur Joséphat Tagotto.

 

Réaction dun ancien cadre Centrafricain de lAviation Civile par rapport aux mensonges des partisans de JOUSSO candidat au poste de DG de lASECNA

 

Je ne réagis pas pour m’opposer au pouvoir du Président de la République de choisir un candidat au poste de Directeur Général de l’ASECNA.

Je réagis ici par rapport à la violence des propos méprisants, injurieux et haineux assortis de menaces que j’ai lu dans certains articles écrits par le candidat JOUSSO ou ses partisans à l’encontre des représentants du personnel de l’ASECNA en Centrafrique pour avoir, dans un Mémorandum donné leur avis au Président de la République sur la candidature de JOUSSO au poste de Directeur  Général de l’ASECNA. Ces articles également injurieux, grotesques et discourtois vis-à-vis des candidats ou citoyens respectables des pays frères et amis de la RCA (Burkina, Cameroun, Tchad, Niger) m’obligent à réagir en ma double qualité de citoyen centrafricain et d’ancien cadre de l’Aviation Civile, acteur et témoin de l’histoire de l’ASECNA de 1990 à 2017, de rétablir la vérité à l’attention de mes concitoyens et à la très haute attention de nos autorités.

Pendant des décennies, certains cadres centrafricains de l’ASECNA ont fait des mensonges et des contrevérités leurs armes de destruction qui ont suffisamment terni l’image de notre pays à l’extérieur, humilié ou brisé les carrières d’autres compatriotes, décrédibilisé les centrafricains et la République Centrafricaine, pendant que la majorité observe le silence par crainte de représailles. Il est temps de briser le silence.

Je voudrais avant tout informer les partisans de Mr JOUSSO qu’il n’est pas le premier candidat de la RCA au poste de DG de l’ASECNA. Le compatriote OTINA a été le premier candidat présenté par la RCA sous le régime de feu Président KOLINGBA. Ce compatriote avait toutes les compétences pour occuper ce poste, mais un pays membre de l’Agence s’y est opposé pour des raisons politiques. Le second candidat fut le compatriote METE Yapendé présenté sous le régime de feu Président PATASSE. Le même pays membre s’y est également opposé par ce que la sortie de la RCA de l’ASECNA était l’initiative de METE. Dans ces deux cas, les deux chefs d’Etat centrafricain ont refusé de remplacer leur candidat et notre pays a perdu deux fois ce prestigieux poste au profit du Malgache RAJAOFETRA qui a de ce fait doublé de mandat.

Pour en revenir à l’actualité, les représentants du personnel de l’ASECNA en Centrafrique ont pris position dans un Mémorandum adressé au Président de la République Centrafricaine en faveur du DG de l’ASECNA actuel pour les raisons suivantes :

 

  1. « …l’attachement de Mr Mohamed MOUSSA à la République Centrafricaine, à travers des actes concrets qu’aucun Directeur Général de l’ASECNA n’a posés depuis 60 ans ».

Les représentants du personnel ont justifié leur position par l’énumération des actes et des projets réalisés par Mr Mohamed MOUSSA ou en cours de réalisation en République Centrafricaine. Parmi ces actes, trois  appellent de ma part les observations suivantes :

  1. La réintégration à l’ASECNA de 12 centrafricains licenciés sous le mandat du DG Guitteye.

Le recrutement, la gestion, et le licenciement d’un agent relèvent du pouvoir de gestion du DG de l’ASECNA et non du Ministre. Il faut le dire clairement que toutes les démarches qui ont été menées en faveur de nos 12 compatriotes licenciés  sous Guitteye, que ce soit par les autorités centrafricaines, les syndicats ou même des particuliers comme moi n’ont pas abouti. La décision de Guitteye était sans appel et le Ministre JOUSSO ny pouvait rien. Sinon pourquoi ne l’a-t-il pas contraint à le faire ?

Le nouveau DG de l’ASECNA Mr Mohamed MOUSSA qui a réintégré nos 12 compatriotes à l’ASECNA alors qu’il n’était pas obligé de le faire. Il est très rare qu’un cadre ou un agent soit licencié de l’ASECNA et qu’il soit repris sans décision de justice.

Pour cela, la République Centrafricaine toute entière doit une reconnaissance à Mr Mohamed MOUSSA pour cet acte quil a posé. Jai  honte que certains compatriotes usent des arguments mensongers pour tourner en dérision un acte que nous avions tous applaudi en son temps.

  1. Concernant la réalisation des différends travaux à l’Aéroport Bangui M’Poko:

Je suis à la retraite, je ne suis pas candidat, je ne suis pas ami de Mr Mohamed MOUSSA ni reçu quelque chose de lui. Mais avant de prendre ma retraite, j’ai été parmi les acteurs et témoins de la finalisation et du montage des projets qui figurent dans le Plan d’Urgence de Bangui. Dès sa prise de fonction, Mr Mohamed MOUSSA a nommé deux centrafricains aux postes clés de la Direction des études et Projet. Moi-même comme Conseiller Technique du Directeur des Etudes et Projets, et Mr ZEMETA Lambert comme Responsable des Projets volet Génie Civile. Je ne suis animé que par le souci de dire la vérité à mes concitoyens et à nos autorités. Mais je dois affirmer que les représentants du personnel centrafricains de l’ASECNA sont modestes en parlant de l’implication du Dg Mohamed MOUSSA au démarrage des travaux de l’Aéroport Bangui, Mpoko.

 

Il s’est impliqué du Plan d’urgence de Bangui de bout en bout et je garde encore les souvenirs de l’époque où la mort dans l’âme, avant mon départ à la retraite, les projets allaient partout sauf en RCA. Avant l’arrivée de Mr MOUSSA, on savait où allaient les projets en tout cas pas en RCA. Cest Mr MOUSSA, qui, dès sa prise de fonction a fait du plan durgence de Bangui à notre grande surprise, non seulement une priorité mais il en a fait son affaire personnelle. Tous les matins, la Direction des Etudes et Projets se réveille sous la pression du DG qui a fait accélérer et finaliser les études et les projets de la construction à Bangui d’une Tour de Contrôle ; d’une Centrale Electrique ; d’une caserne de sapeurs-pompiers ; d’une station météo ; de la réhabilitation des logements et bâtiments administratifs etc. pour un montant de 15 milliards. Quand on a vécu cela et que quelqu’un essaye de banaliser vous ne pouvez que réagir. Les multiples PV des réunions sont là pour l’attester. Fin 2017, tous les projets du Plan d’urgence de Bangui étaient bouclés, du jamais vu pour la RCA. Le peuple centrafricain doit être reconnaissant envers ce Monsieur.

 

Les partisans de Mr JOUSSO peuvent-ils expliquer aux citoyens centrafricains pourquoi alors qu’il était Ministre en 2018 il ne s’est pas intéressé au Plan d’urgence jusqu’à son départ  du Ministère? Qui est venu faire le ménage et remettre ces projets en marche ? Le DG Mohamed MOUSSA. Tous ces projets seraient déjà réalisés si JOUSSO n’avait pas saisi la Direction Générale pour reverser les 15 milliards sur un compte à Bangui. Dès que l’Agent comptable de l’ASECNA lui a opposé un refus, il ne s’est plus intéressé à ces projets jusqu’à son départ du Ministère des Transports. Le personnel de l’ASECNA n’est pas dupe, les souvenirs de l’écroulement du mur de clôture de l’Aéroport Bangui M’Poko sont encore présents dans leurs esprits.

 

  1. L’expatriation de 10 cadres centrafricains

Les partisans de JOUSSO ont minimisé l’expatriation de 10 cadres centrafricains. Pendant combien d’années les cadres centrafricains n’entendaient plus parler d’expatriation à tel point que quand je partais à la retraite, la RCA ne comptait que 3 cadres dirigeants à Dakar au siège. Le chemin de l’expatriation était comme le chemin de la croix. Des cadres centrafricains ont vieilli à force de passer des dizaines d’années aux mêmes postes empêchant ainsi le recrutement et la promotion des jeunes. On ne peut banaliser cet acte qui est à louer. C’est un exploit et ne soyons pas complexés devant un tel exploit.

 

Autre raison de la prise de position des représentants du personnel de l’ASECNA en faveur du DG actuel Mr Mohamed MOUSSA concerne le « bilan patriotique » de Mr Théodore JOUSSO :

 

  1. « Mr Théodore JOUSSO est le seul centrafricain à occuper de hautes fonctions à

lASECNA… mais en termes de bilan patriotique, qu’à t il fait pour la Centrafrique et les Centrafricainsil a occupé les postes de Chef de Département Ingénierie et de Directeur Technique, postes où loccupant a tout pouvoir pour faciliter les investissements et particulièrement dans son pays. Mais force est de constater, quaucun investissement significatif na été fait en Centrafrique pendant quil occupait ces postes stratégiques… »

Les représentants du personnel centrafricain demandent respectueusement au Président de la République de retirer la candidature de leur compatriote JOUSSO et d’intercéder auprès de ses pairs afin de soutenir la candidature de Mohamed MOUSSA « pour lui permettre de finaliser et consolider ses projets qui feront de notre Agence un leader incontestable de fourniture de service de la navigation aérienne en Afrique. » à mon avis

 

  1. Les mandats des DG de l’ASECNA

Ils étaient de 6 ans non renouvelables jusqu’à la dernière réforme qui les a porté à 8 ans (2 x 4 ans). Le mandat de 4 ans à mi-parcours permet d’évaluer les réalisations du DG. Si elles sont positives, le DG poursuit le reste de son mandat. Par contre s’ils sont négatifs, il est remplacé par un nouveau DG. Un mandat de 4 ans est très court pour entreprendre et finaliser des grands travaux d’investissements sur plusieurs années. Le bilan de Mr Mohamed au vue de ses réalisations mérite d’être encouragé. Son mandat prorogé de 4 autres années. Les représentants du personnel centrafricain ont donné leur appréciation. Les décideurs devront en tenir compte.

 

  1. Peut-on être plus royaliste que le roi ?

Qui n’aimerait pas avoir son compatriote à la tête de l’organisme dans lequel il travaille pour bénéficier des avantages que celui-ci peut lui procurer ? En d’autres termes si JOUSSO devient aujourd’hui Directeur Général de l’ASECNA, qui seraient les premiers bénéficiaires de cette nomination ? N’est-ce pas les personnels centrafricains de l’ASECNA ? Alors pourquoi de manière unanime, les personnels de l’ASECNA des Activités Nationales que ceux des Activités communautaires ; cadres et agents d’exécutions unanimement rejettent la candidature de Mr JOUSSO ? Je connais les représentants du personnel centrafricain de l’ASECNA, ils sont bien formés au syndicalisme, ils maîtrisent les textes, sont objectifs, apolitiques et responsables. Ils ont toujours affronté les moments les plus durs et triomphé.

 

  1. En réponse à quelques questions posées par les partisans de Mr JOUSSO.

 

  1. la candidature de Jousso fait-elle peur au personnel de l’ASECNA de Bangui ? 

La candidature de JOUSSO fait peur par ce que l’ASECNA est un patrimoine commun à plusieurs Etats africains. Un patrimoine qu’il faut préserver et transmettre aux générations futures. Ils ne veulent pas que ce patrimoine soit détruit ou que l’image de la RCA ne soit ternie.

  1. JOUSSO un compatriote ?

Non, JOUSSO n’est pas un compatriote. Un compatriote est un citoyen qui se bat et se sacrifie pour la Patrie. JOUSSO a toujours profité des avantages que lui donne la nationalité centrafricaine, mais son comportement est celui d’un étranger qui combat les intérêts de la Centrafrique. Les exemples sont légions, mais il n’est pas indiqué d’en faire étalage ici.

 

  1. JOUSSO ne pourra maintenir la paix sociale à l’ASECNA :

JOUSSO n’est pas encore DG de l’ASECNA qu’il se présente déjà sous une logique d’affrontement avec le personnel, et particulièrement avec le personnel centrafricain. Les phrases relevées dans les articles rédigés par ses partisans en disent long :

« En adressant cette correspondance au Chef de lEtat, ce personnel fait preuve de rébellion  contre la décision du gouvernement. » « Certains soi-disant syndicalistes ont posé un acte de séditionceux qui ont signé ce document ont porté atteinte aux intéts fondamentaux de la Nation et méritent de répondre de leurs actes. » « Le personnel outrepasse ses droits pour se préoccuper de ce qui ne le regarde pas. Viendra le temps de grands déballages »

Vous vous êtes trompés d’époque. Nous sommes bien au 21ème siècle n’importe quel citoyen a le droit de donner pacifiquement son avis sur un sujet qui le concerne et c’est justement le cas. C’est cette ignorance des procédures administratives qui poussent certaines autorités à crier au scandale quand un collaborateur leur adresse un recours gracieux. En quoi cela constitue-t-elle une rébellion ? En quoi un mémorandum qui est le mode le plus pacifique qui puisse exister constitue-t-elle une rébellion ? Derrière ces phrases anodines se cachent la haine et l’esprit revanchard qui caractérisent la personnalité de JOUSSO.

En conclusion, il appartient aux décideurs, c’est-à-dire au Comité des Ministres de Tutelle et au Conseil d’Administration de décider avec sagesse et en toute souveraineté.

 

Signé TAGOTTO Joséphat,

IEEAC de classe Exceptionnelle, Retraité.

 

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