CNC / RFI
En Centrafrique, pour la deuxième journée consécutive, le Premier ministre était jeudi 16 octobre devant les membres du CNT, le Parlement de transition. Après avoir été interpellé mercredi sur la situation sécuritaire du pays et sur l’utilisation de 2,5 millions des 10 millions de dollars du don angolais, Mahamat Kamoun est donc revenu ce jeudi sur cette affaire de corruption. Mais il n’a pas convaincu.
Sommé de s’expliquer sur la gestion d’une partie du don angolais, Mahamat Kamoun a suivi la ligne déjà initiée par la présidence. Sur les 2,5 millions de dollars utilisés par les autorités de transitions, sans qu’ils passent par la case Trésor public, il affirme à la tribune : « Ce sont des institutions de la République qui ont bénéficié de ces fonds. Il n’y a pas eu détournement, il n’y a pas de malversation financière ».
Le chef du gouvernement, qui a d’emblée mis en doute l’impartialité d’une éventuelle commission d’enquête, a recommandé la saisine de la Cour des comptes. Interpellé également sur la situation sécuritaire qui prévaut actuellement à Bangui, Mahamat Kamoun a indiqué que le gouvernement prenait des mesures et qu’il reviendrait devant le CNT pour en parler.
Sur ces deux questions, le Premier ministre n’aura pas convaincu. Dans sa conclusion, le président du CNT, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a donc annoncé la création d’une commission d’enquête sur les fonds angolais litigieux. Commission qui doit encore faire l’objet de débats la semaine prochaine. Sur la situation à Bangui, il a estimé que le manque d’informations fournies par le Premier ministre ne pouvait « qu’agrandir l’inquiétude des populations ».
Un point positif : le CNT a salué l’annonce gouvernementale de mettre tout en œuvre pour payer deux mois de salaire d’ici le 25 octobre.