RCA : Orthodoxie, l’autre face cachée de l’opposition démocratique

Réunion des leaders de l'opposition démocratique au siège du parti URCA d'Anicet Georges Dologuelé le 27 novembre 2019 en vue de la mise en place d'une plateforme politique. Créditi photo : Corbeaunews-Centrafrique.

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 15 octobre 2020, 04:43:04 ( Corbeaunews-Centrafrique ). A moins de trois mois des élections groupées du 27  Décembre 2020, l’opposition démocratique va en ordre dispersé pendant que le régime en place dans une dynamique de fraude massive s’en se butter à une onde de choc.

 

Les observateurs de la vie sociopolitique centrafricaine n’avaient tari d’éloge depuis que l’opposition politique centrafricaine s’était réunie au sein de la COD-2020. Le réveil pour les uns, la stratégie idéale pour forcer l’alternance pour les autres. Diantre, hormis les communiqués intellectuellement pondus pour dénoncer les bavures de ce régime autarcique, il n’y a que l’orthodoxie qui s’exprime. La République est-elle encore bien loin du salut tant attendu ?

A l’évidence, l’on serait tenté de penser que face à un gouvernement qui a montré ses insuffisances, l’opposition politique centrafricaine manque vraiment d’inspiration. A cela, beaucoup de questions se posent aujourd’hui : Est-ce à cause du non-renouvellement de la classe démocratique ? Est-ce à cause de la pluralité de cette opposition partagée entre la COD-2020, Chemin de l’espérance d’Abdou Karim Meckassoua et Patrie de Crépin Mboli-Goumba ? Sont-ce encore les intérêts grégaires qui empêchent des actions coordonnées de notre opposition démocratique face à une machine de fraude électorale déjà établie ?

Il vous souviendra que le cas centrafricain n’est pas si loin de celui de la Côte-D’Ivoire. L’un et l’autre, l’opposition démocratique a en face un régime obnubilé par la confiscation du pouvoir public. Mais, en Côte-D’Ivoire de Félix Houphouet-Boigny, l’opposition a su paralyser depuis quelques mois les activités économiques par une démonstration de force le week-end dernier lors d’un meeting. Pendant ce temps à Bangui, capitale politique de la Centrafrique, la cartographie électorale a été remise en cause par le cadre de concertation. Dans les régions du pays, les listes électorales ont été tachées du sang des mercenaires enregistrés par sons de tambour. Les nouveaux partenaires de paix du gouvernement de Centrafrique continuent de terroriser les agents de recensement déployés sur le terrain alors qu’il est bien difficile d’imaginer des campagnes électorales en province sans la tutelle des Nations Unies.

Ca sent l’implosion électorale. Demanderez-vous, combien de meetings ont été organisés par le contrepouvoir pour permettre de sensibiliser les populations moins conscientes du cataclysme électoral prévisible? Combien de stratégies développées pour travestir le quadrillage militaire du régime face aux marches de liberté ?

Pour le moment, nul ne voit le mal venir de loin, car, comme le dirait l’autre « chacun se croit aux portes du pouvoir » sans prendre la mesure de la gravité de notre situation.

C’est vrai, l’orthodoxie est l’autre face cachée de cette opposition démocratique.

 

Par Angèle Kanzoro

Journaliste

Alain Nzilo

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