RCA : Les montagnes russes du Sangocoin, la cryptomonnaie centrafricaine*

Publié le 21 juillet 2022 , 8:10
Mis à jour le: 21 juillet 2022 5:48 am

 

Rédigé par Ben Wilson NGASSAN

 

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 22 juillet 2022

 

Bangui (CNC) – Tout n’est pas merveille dans le nouveau monde de l’économie numérique centrafricaine. Alors que le gouvernement annonce la mise en vente, à partir du 21 Juillet du « Sango », monnaie virtuelle du pays, tout dénote que les hics sont assez trop nombreux que l’administration Touadéra risquera de ne pas gagner le pari.
Le Sangocoin centrafricain
Le Sangocoin centrafricain

 

Obstacle

Tout d’abord, dès son lancement, la monnaie virtuelle centrafricaine, s’est butée à un obstacle majeur, marqué par le communiqué des propriétaires qatari de l’ile Mbongossoua appelée « cité lumière », qui tenaient à informer l’opinion de ce que ladite portion de terre avait déjà achetée en 2008, au moment où l’actuel président dirigeait le gouvernement sous le régime de Bozizé.

 

Jusqu’à lors, le pouvoir n’a toujours pas encore pris la parole dans cet épisode, même si sur le site officiel du « Sangocoin », la « cité lumière » est toujours présentée comme le palais de la monnaie virtuelle centrafricaine. Questions : le gouvernement Touadéra n’avait-il pas conscience de l’achat de l’ile Mbongossoua autrement appelée « cité lumière » sous la gouvernance Bozizé ? Que gagnerait le régime à bâtir son projet « crypto » sur cette cité alors que même au journal officiel de la République centrafricaine avait été inscrit l’acte juridique d’achat de cette ile ? Il faut donc bien l’expliquer à cette partie du Peuple que nous sommes…

 

Les experts très sceptiques

 

Par ailleurs, en plus de l’épisode Mbongossoua, les analyses des experts restent malgré tout défavorables quant à la chance de la RCA de réussir le pari de la *« crypto ».* A ces spécialistes du domaine, de pointer du doigt, la faible couverture de l’électricité dans le pays, et surtout le faible taux de pénétration d’internet par l’ensemble de la population, 14% de taux de pénétration seulement, d’après un rapport de l’IFRI paru en 2020.

 

Au-delà de l’irrationalité du projet de l’économie virtuelle porté par l’administration Touadéra, il y a bien pire : les offres proposées par le site de la nouvelle monnaie centrafricaine sont effroyables. Il s’agit du « e-commerce » autour de l’acquisition de la nationalité centrafricaine et aussi des terres. Déjà là, la question provoque un tollé au sein de l’opinion. Quid des conditions d’acquisition de la nationalité, telles que définis par les instruments juridiques du pays ? Le régime s’entêtera-t-il à brader ainsi la souveraineté du Peuple pour 60.000 dollars comptant, qui plus est en spoliant les terres centrafricaines ?

En tout cas, la question mérite d’être débattue en hauts lieux afin d’y apporter des réponses conséquentes bien avant qu’arrivent les conséquences très fâcheuses sur l’avenir de cette Nation.

 

Le FMI enfonce le clou

 

Encore, lorsqu’on scrute la dernière visite de haut niveau de la délégation du FMI à Bangui, il en ressort la demande incessante de l’institution financière à l’égard de la RCA devant tendre à l’harmonisation de ses crypto-actifs. Pendant ce temps, le ministre des finances et du budget, M. Hervé Ndoba, qui n’a pas été associé à l’aventure crypto, fait aujourd’hui face à l’interrogatoire de ses collègues de la sous-région, pour qui la légalisation de la monnaie virtuelle centrafricaine passe très mal. Du moins, au regard des textes qui réglementent les finances publiques au niveau sous-régional. Ndoba parviendra-t-il à convaincre ses collègues ministres des finances ?

 

Décidément, l’aventure *« crypto »* du pays de Boganda crée plus de problèmes que de solutions, à tel enseigne qu’il plait bien de faire allusion aux « montagnes russes ». Coïncidence ?

 

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