Bangui, République centrafricaine, mercredi, 20 janv. 21 ( Corbeaunews-Centrafrique). Déployée en Centrafrique dans les années 2014, l’opération de maintien de la paix multidimensionnelle des Nations unies (MINUSCA ), dont la priorité première serait d’assurer la protection des civils, est aujourd’hui sous le feu des nombreuses critiques dans le pays. Certains l’accusent d’avoir fait le jeu des groupes armés, d’autres du pouvoir. Mais avec la dernière élection couplée et l’attaque des groupes armés à la porte de la capitale, nombreux sont ceux qui affirment que l’opération de la MINUSCA, conduit par un ancien ministre sénégalais, est sans doute devenue une force supplétive à la solde du pouvoir.
Dans un courrier adressé au Secrétaire général des Nations unies, les leaders de l’opposition démocratique réunis au sein de la COD-2020, ont accusé le représentant du Secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, Monsieur Mankeur Ndiaye d’avoir interféré dans les élections du 27 décembre 2020, et d’assumer une responsabilité dans l’escalade de la violence qui a éclaté peu avant ces élections. Ils appellent le Secrétaire général de l’ONU a ouvert une enquête pour déterminer l’ampleur de son intervention et ses effets. Ils soulignent également que Mankeur Ndiaye porte sans doute une responsabilité dans la crise actuelle au pays.
Or, la plateforme Béoko, qui soutient la candidature du chef de l’État à la présidentielle du 27 décembre 2020, appelle les leaders de l’opposition à encourager plutôt la MINUSCA qui s’atèle à ramener la paix dans le pays.
« Il est donc irresponsable de la part de la COD2020 de personnaliser le débat en accusant sans fondement le représentant du secrétaire général de l’ONU en RCA, chef de la MINUSCA, et de faire accroitre l’idée que ses appuis constituent de quelque manière que ce soit une pression sur nos Institutions », a déclaré le rapporteur de la plateforme Béoko.
Cependant, dans les rues de la capitale, d’aucuns pensent que les agissements de Monsieur Mankeur Ndiaye y compris de son staff ne sont pas conforment à leur mission.
‘On a vu l’opération de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), au Mali, et au Soudan du Sud, leurs réaction et comportement ne sont pas comme ceux de la MINUSCA en Centrafrique », a regretté un enseignant universitaire à Bangui.
« On a vu les forces de l’ONU combattante au côté des mercenaires russes comme des forces normales. En plus, le chef de la MINUSCA avait fait appel aux hélicoptères de la société de paramilitaire russe pour combattre les rebelles. Avec ça, on pense que la MINUSCA n’est pas neutre comme elle prétend », a réagi un Diplomate africain en poste à Bangui.
Au même moment, un membre du gouvernement considère cela comme une parfaite collaboration militaire sur le terrain afin de mettre hors d’état de nuire les mercenaires rebelles et ses acolytes.
Du côté des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), il ne fait aucun doute, la MINUSCA est contre eux, en conséquence, elle est devenue comme une cible à combattre comme les autres.
Il y’a lieu de noter que deux Casques bleus de la MINUSCA ont été tués lors d’un affrontement qui les a opposés aux rebelles du CPC à une dizaine de Kilomètres de Bangassou, au sud-est du pays.
Par Gisèle Moloma
Journaliste politique,
Alain Nzilo
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