RCA : le président Touadera est-il un président légitime ?

Publié le 6 avril 2021 , 1:12
Mis à jour le: 6 avril 2021 1:12 am
Prestation le 30 mars du chef de l'État Faustin Archange Touadera
Prestation le 30 mars du chef de l’État Faustin Archange Touadera

 

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 5 avril 2021 ( Corbeaunews-Centrafrique ). L’investiture le 30 mars 2021 du président Faustin Archange Touadera à quelques heures de la fin de son premier mandat, commence à susciter des réactions de certains commentateurs de la vie politique centrafricaine. Pour ces derniers, le président Faustin Archange Touadera n’est pas constitutionnellement le président de la République de Centrafrique. En cause, la violation de la Constitution par son investiture.

 

Si la proclamation définitive de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020 a été dite en adéquation à la Constitution, l’investiture, elle, n’a pas été organisée dans le délai prescrit par la Constitution.

D’après les articles 37 de la Constitution du 30 mars 2016, « les résultats de l’élection présidentielle sont proclamés par la Cour Constitutionnelle quinze (15) jours au plus tard après la publication provisoire par l’Autorité nationale des élections ».

L’alinéa 2 du même article stipule : « L’investiture, par la Cour Constitutionnelle, du Président élu intervient dans un délai de quarante-cinq (45) jours au plus tard après que la Cour ait validé le contentieux électoral ».

En proclamant les résultats définitifs de l’élection présidentielle à un jour avant l’expiration du délai constitutionnel imparti, le 18 janvier 2021, la Cour, a, par la même occasion, vidé tous les contentieux relatifs au scrutin présidentiel. Pour preuve, il n y’avait aucune audience dans ce sens depuis le 18 janvier 2021. Son investiture est intervenue 70 jours après la décision de la Cour est un non-événement, une violation de l’article 37 alinéa 2 de la Constitution. De ce fait, la République centrafricaine n’a pas un Président à sa tête.

Pour un juriste centrafricain contacté par CNC, en plus de la question de la légitimité qui colle à la peau du président Faustin Archange Touadéra, s’ajoute désormais la question de la légalité.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publication

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