RCA : Le parquet général brandit des preuves qui accablent les auteurs des crimes de Bangassou

Publié le 26 janvier 2020 , 7:58
Mis à jour le: 26 janvier 2020 7:58 pm
Eric Didier Tambo - Procureur Général près la Cour d'Appel de Bangui - crédit photo cédric gwa gomba le 20 janvier 2020
Eric Didier Tambo, – Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui, le 20 janvier 2020. Crédit photo : Corbeaunews-Centrafrique.

 

 

Bangui (République centrafricaine) – Plus long que prévu, le procès des 34 présumés accusés des crimes graves de Bangassou en 2017 entamé depuis mercredi 15 janvier, au cours de cette session criminelle, a connu un tournant décisif avec la projection d’un film des scènes de tueries commises par les hommes de Pino-Pino à Yongossaba sur demande du parquet général le vendredi 24 janvier.

Le parquet général lors des débats a demandé à la Cour la projection d’un film le vendredi 24 janvier, enregistré par les accusés eux-mêmes, comme preuve des faits. On y voit des femmes et des enfants décapités, éventrés et dépecés par les miliciens Antibalaka.

Les faits se sont produits en mai 2017 dans la commune de Yongossaba, située à 25 kilomètres à la sortie nord de la ville de Bangassou.  Les hommes de Pino-Pino s’en sont pris à une famille peulh installée à Yongossaba, pour la simple raison qu’ils sont de l’ethnie peulhs. « Cette couche sociale est assimilée aux éléments Seleka qui ont causé des exactions dans la ville de Bangassou et les périphériques ».

Les avocats de la partie civile ont qualifié ces actes d’atrocités et de barbaries. Maître Mathias Barthélémy Morouba, représentant la partie civile, a souligné que la projection de ce film est une procédure pour appuyer les preuves, « le ministère public a demandé que ce film soit visionné, afin de faire croire au public la véracité des faits, les atrocités commises, les crimes graves perpétrés par ces Anti Balaka qui sont devant la Cour pour répondre de leurs actes », a déploré l’avocat.

« Nous avons été très émus, après ce film, des femmes ont été éventrées, le bébé extrait du ventre de la femme qui a trouvé la mort été également éventré et dépecé. Les corps de ces pauvres femmes ont servi de charcuterie pour les assaillants ».

Pino-Pino, l’autoproclamé général, a reconnu les faits et a indiqué que ces hommes agissaient sous ses ordres.

Les débats au tour de ce film ont suscité un malentendu entre la défense des accusés, la partie civile et le ministère public. Mais dans une position commune, l’accusation et la partie civile estiment que, « les auteurs ne pourront bénéficier d’aucune circonstance atténuante. Ce sont des crimes graves, qui seront jugés comme tels », a déclaré le procureur général, le magistrat Éric Didier Tambo.

Le procès se poursuit ce lundi avec l’interrogatoire des 34 accusés, les réactions de la défense, la déposition des témoins, les explications du parquet général.

 

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