RCA : LA SEMAINE NOIRE DU POUVOIR TOUADERA

Publié le 9 juin 2021 , 5:07
Mis à jour le: 9 juin 2021 5:07 am

 

Bangui, République centrafricaine, mercredi, 9 juin 2021, 11:00:23 ( Corbeaunews-Centrafrique ). La semaine du 30 mai au 06 juin 2021 restera à jamais gravée dans les annales de notre histoire politique comme une semaine noire pour le pouvoir TOUADERA. Nous replonger dans l’histoire, nulle part nous ne trouverons trace d’une semaine aussi noire durant laquelle, pour avoir agressé le Tchad, Etat voisin avec lequel nous avons depuis la nuit des temps un sort lié, notre pays a été unanimement condamné, isolé diplomatiquement et sevré financièrement, ce qui n’a pas empêché nos Autorités Politiques de Bangui de tenir sans fausse honte la langue de bois.

Pourquoi et comment on en est arrivé là ? Et ce serait sous forme de questionnements que nous allons faire cette rétrospective de la semaine écoulée, ce dimanche 06 juin qui la clôt.

POURQUOI AGRESSER LE TCHAD UN DIMANCHE ?

L'opposant Jean-Serge Wafio
L’opposant Jean-Serge Wafio, Président du parti PDCA

 

Depuis décembre 2020, nous traversons une autre zone de turbulences politico-militaires à cause des préparations frauduleuses des élections couplées de 2020-2021 et des grossiers hold-up électoraux à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, sous-tendus par les attitudes et comportements insolents et provocateurs de la sommité du MCU, et les zèles excessifs de leurs partenaires russo-syro-tchétchéno-caucasiens de la société Wagner qui se comportent en vainqueurs d’une terre conquise, pillant, incendiant, détruisant, tuant et trafiquant les organes de leurs victimes, sans réaction aucune de ceux qui les ont amenés en terre centrafricaine.

Après que (1) l’ambassadeur de la Fédération de la Russie, alias le tsar de Bangui, ait insulté et accusé le défunt DEBY IDRISS ITNO de soutenir la CPC, (2) arrestation à Paoua, séquestration et tortures de ressortissants tchadiens et les accusant d’éléments de la CPC, alors qu’ils étaient venus chercher fortune dans les mines d’or de Nana Barya (3) le Premier Ministre NGREBADA ait sabré le champagne à l’annonce du décès tragique du Maréchal DEBY grièvement blessé au front (un comportement inhumain), le dimanche 30 mai 2021, jour du Seigneur, c’est le poste frontalier de Sourou dans la zone des trois (3) frontières au sud-ouest du Tchad qui a été attaqué par les mercenaires russes et les FACA, laquelle attaque a été condamnée unanimement par les Autorités Politiques Tchadiennes et la Communauté Internationale, mettant ainsi Centrafrique sur le banc des accusés, du fait des inconséquences et turpitudes des Autorités Politiques de Bangui.

SE DEDOUANER POLITIQUEMENT ?

UNE ATTITUDE POLITIQUE GAUCHE

Est-ce pour se dédouaner que les Autorités Politiques ont publié un communiqué de presse dans lequel elles ont manifesté leur surprise ? Même surprise manifestée, il se pose un problème de responsabilité duquel découlent plusieurs questions :

  • Est-ce une attaque préconisée et planifiée ?
  • Si oui, qui a décidé de la planification ? A quel(s) niveau(x) la planification a t-elle été élaborée ?
  • Si non, qui a pris l’initiative de cette attaque ponctuelle ?
  • Pourquoi poursuivre les éléments de 3R en territoire tchadien, si réellement il y avait poursuite ?
  • Pourquoi détacher le drapeau tchadien du mât et le ramener en terre centrafricaine ?
  • Pourquoi cette attaque dans cette zone des trois (3) frontières ?
  • Est-ce le début du plan de déstabilisation du golfe de Guinée ?

SEVRAGE FINANCIER VOLONTAIRE

Sommé par les mercenaires russes pour rembourser les 127 000 000 000 fcfa, coûts de leurs efforts de guerre qu’il a déclarée à la CPC, le Président TOIUADERA, la mort dans l’âme leur a cédé la collecte des recettes douanières, principales ressources intérieures de l’Etat. Se privant de 127 000 000 000 fcfa pour s’accrocher au pouvoir. DU JAMAIS VU NULLE PART AILLEURS, UNE TELLE FORFAITURE. N’a-t-il pas cisaillé la branche sur laquelle il est assis ?

SEVRAGE FINANCIER COMME PREMIERE SANCTION

Comment il pourrait compenser cette perte, vu que les partenaires classiques, la France, le FMI et les autres qui vont suivre, envisagent suspendre leurs concours financiers 2020 et 2021 ?

Toute cette semaine noire, les Autorités Politiques de Bangui devraient certainement se tenir la tête des deux mains, réalisant les conséquences qui n’ont pas tardé à tomber au plan international de la bavure politico-mercenaire. Désemparées, elles ont appris les unes après les autres les décisions de suspension des concours extérieurs de la part des partenaires classiques bilatéraux et multilatéraux. (le journal MEDIAPART du 04 juin 2021, sous le titre : ‘’En catimini, la France prend ses distances avec la Centrafrique’’, évoque le retrait de ses coopérants – ‘’ Ces derniers jours, des coopérants français déployés en République Centrafricaine (RCA), parmi lesquels des militaires, ont pris l’avion en direction de Paris pour un vol sans retour. Emmanuel MACRON a également décidé de geler l’appui budgétaire direct à la RCA…’’, pour les années 2020 et 2021.). Que signifie “… pour un vol sans retour’’ ? Est-ce la rupture de la coopération entre la France et Centrafrique ? Quel impact il en aura au plan diplomatique ?

ISOLEMENT DIPLOMATIQUE COMME DEUXIÈME SANCTION

Les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale-CEEAC, en réunion extraordinaire à Brazzaville (République du Congo) se sont réellement inquiétés et ont dénoncé le mercenariat qu’exporte Centrafrique en Afrique Centrale, par la voix du Président en exercice SASSOU NGUESSO DENIS : ‘’.Les Chefs d’Etat ont dénoncé l’activité du mercenariat qui pourrait déstabiliser non seulement le Tchad mais aussi d’autres pays de la sous-région’’. Véritable condamnation diplomatique.

Auparavant, pour avoir cumulé 29 000 $ US au titre d’arriérés de contributions, Centrafrique se voit interdit de droit de vote à l’Assemblée Générale des Nations-Unies. Décision non anodine du Secrétaire Général cette institution.

Tel un couperet, le verdict diplomatique tombe à cause des inconséquences et turpitudes des Autorités Politiques de Bangui, et nous revoilà isolés diplomatiquement. Après la Guinée Equatoriale dont le dossier reste pendant, Centrafrique en cette semaine 1 du mois de juin ou en cette semaine 22 de l’année 2021, se retrouve sur le banc des agresseurs, accusé unanimement comme un pays déstabilisateur en Afrique Centrale avec l’appui des mercenaires russes. Cette unanime condamnation nous interpelle individuellement et collectivement, parce que, quel que soit le profil bas qu’afficheront les Autorités de Bangui, elles inspireront désormais grande méfiance, tant que les mercenaires russes de NGREBADA et TOUADERA resteront en Centrafrique et continueront de faire des déclarations à l’emporte- pièce, à l’instar de leur Ambassadeur, ou de décider en lieu et place des Autorités de Bangui et continueront de commettre les bavures. C’est pour dire que la tension sera certes apaisée, mais sur fond de très grande méfiance, d’interrogations et doutes politiques qui risquent ou pourraient fonder nos relations diplomatiques à l’avenir, non seulement avec le Tchad, mais aussi avec tous les autres Etats voisins ou lointains de l’Afrique Centrale. En d’autres termes, le Président TOUADERA et ses partenaires sont et resteront perçus comme un danger, comme un loup dans la bergerie Afrique Centrale.

Ainsi, par amateurisme, immaturité, illettrisme, aventurisme politiques, mercenariat d’Etat et des fuites en avant, le Président TOUADERA et ses proches collaborateurs, ont réussi à faire de Centrafrique un pays failli et ont pris le risque de rendre inévitable un changement brutal de régime politique, parce que voulant à tous prix s’accrocher au pouvoir, ils ne cessent de commettre l’irréparable.

CONCERNANT SPECIFIQUEMENT LE PRESIDENT TOUADERA

  • Le Président TOUADERA était-il préalablement informé de cette barbare agression ?
  • Pourquoi n’a t-il pas réagi officiellement et publiquement pour condamner cette agression ?
  • Cette agression était-elle provoquée pour détourner l’attention des incapacités du Président TOUADERA et de son Premier Ministre à trouver des alternatives aux fondamentales préoccupations socio-économiques de l’heure, notamment les inondations destructrices, les manques de produits de première nécessité, des fournitures de base ( eau potable, électricité, carburants) et les amenuisements des recettes en cours ?
  • Pourquoi le Président TOUADERA a été incapable de démettre d’autorité son Premier Ministre qui se fait récalcitrant et lui tient un bras de fer ?
  • Pourquoi solliciter les interventions des Ministres des Cultes pour convaincre ce récalcitrant ?
  • Pourquoi le Président TOUADERA n’a pas mis fin immédiatement au tourisme économique de son Premier Ministre à Saint Petersburg, parce que la gravité de la situation l’exigeait ?
  • Pourquoi la langue de bois, alors que les faits reprochés sont réellement constatés ?

Certains analystes ou observateurs pourraient le dire mieux que moi, mais considérant la dégradation des relations, les désamours, les ‘’moi je ne t’aime non plus’’ au sein de la sommité MCU, je peux affirmer sans risque de me tromper que le Président TOUADERA est pris otage ou prisonnier de ses entourages, serait considéré comme affaibli politiquement, d’où le bras de fer que lui tient son Premier Ministre NGREBADA, voilà deux (2) mois.

QUI DIT MIEUX ?

Chaque Centrafricain peut réaliser maintenant et comprendre que nous ne pouvons plus sortir de cette zone de turbulences de manière consensuelle 0063sommes encore loin de sortir de cette zone de turbulences politico- mercenaires, vu que le Président TOUADERA ne maîtrise rien, son Premier Ministre escompte sur les mercenaires russes pour espérer bondir dans le fauteuil présidentiel, et que les mercenaires russes ont d’autres agendas cachés que même le trio TOUADERA-SARANDJI-NGREBADA ne connaissent pas, lequel trio a amené le Peuple Centrafricain dans un cul de sac avec la CPC qui est aux aguets et les mercenaires russes qui pratiquent la politique de la terre brûlée sous l’œil impuissant de ce trio incapable de solutionner les nombreuses problématiques qui émergent de la boîte à problématiques ouverte qu’il a ouverte, telles :

  • Amenuisement drastique des recettes intérieures de l’Etat ;
  • Suspension des concours extérieurs par les partenaires classiques bilatéraux et multilatéraux ;
  • Condamnation et Isolement diplomatiques parce que Etat voyou et belliqueux ;
  • Perte de confiance et de crédibilité pour avoir recouru au mercenariat d’Etat ;
  • Incapacités de solutionner les crises internes ;
  • Recours au terrorisme d’Etat pour gouverner ;
  • Affairisme sur fond de mafia au sommet de l’Etat.

Et le Président TOUADERA de se retrouver dans de sales draps avec une langue de bois : otage et prisonnier de ses entourages, impolitique socialement, tarabusteur et indésirable diplomatiquement. Comme le dit si bien un vieil adage populaire, ‘’qui sème le vent récolte la tempête’’. Mais, ce ne serait pas une simple tempête, mais plutôt un tsunami parce que, quelles que soient les alternatives d’apaisement adoptées pour faire chuter la tension, tout le monde sait que le Tchad ne laisserait pas impunie cette barbare agression, parce qu’il est question d’honneur, de crédibilité et d’autorité politiques du nouveau régime de Ndjaména, et le Peuple Centrafricain ne peut plus accepter de continuer de subir les affres politiques de ses Gouvernants qui ne pensent qu’à s’accrocher au pouvoir. A force de faire de la Politique une fonction ou un moyen exclusif d’enrichissements personnels au détriment du Peuple qui confère la légitimité, tout pouvoir politique finit toujours par subir la loi de son Peuple. Et les Gouvernants politiques qui ne se préoccupent pas de l’humain, du social et de la justice, offrent à leur Peuple, qui est le détenteur réel et naturel des pouvoirs politiques, le droit de recourir à la désobéissance civile. Et la constitution de la République reconnait aussi ce droit.

Pour prolonger individuellement les questionnements, je propose humblement cette pensée de SITTING BULL, Chef Amérindien Sioux du Dakota Sud (USA), récemment rappelée par CITOYEN DU MONDE :

« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle s’apercevra que l’argent ne se mange pas »

Sincères considérations

 

WAFIO Jean Serge
Président Fondateur du PDCA

Rétrospective de la Semaine 1 Juin 2021

 

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