RCA : la messe est dite pour François Bozizé Yagouvanda

Publié le 3 décembre 2020 , 11:47
Mis à jour le: 3 décembre 2020 11:55 pm
l'ancien Président François Bozizé lors de son point de presse à Bangui le samedi 21 novembre 2020 à la suite de l'incident militaire ayant opposé ses éléments de sécurité à ceux de la garde présidentielle. Photo CNC - Cyrille Jefferson Yapendé
l’ancien Président François Bozizé lors de son point de presse à Bangui le samedi 21 novembre 2020 à la suite de l’incident militaire ayant opposé ses éléments de sécurité à ceux de la garde présidentielle. Photo CNC – Cyrille Jefferson Yapendé

 

Y-a-t-il un parquet auprès du TGI de Bangui ?

 

Bangui, République centrafricaine, vendredi, 4 décembre 2020, 05:43:06 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Pour une fois, les décisions de la Cour constitutionnelle qui ont invalidé soixante dix huit candidats qui voulaient postuler aux prochaines élections législatives du 27 décembre prochain pour des infractions pénales et cinq candidats à la présidentielle dont François Bozizé Yagouvanda, ont énormément réjoui les Centrafricains. D’aucuns osent avancer que l’actuelle Cour constitutionnelle, composée essentiellement de juristes qui ne sont pas des magistrats, expliquerait cette décision.

 

Cela laisse sous entendre qu’une Cour constitutionnelle formée de magistrats centrafricains réputés “corrompus”, n’aurait pas rendu de tels verdicts.

Aussi paradoxal que cela puisse être, les soixante dix huit auteurs présumés des dites infractions pénales jouissent parfaitement de leur liberté et sont même devenus qui député, qui responsable de parti politique, qui ministre, homme ou femme d’affaires. Ils ont même osé adressé des recours auprès de la Cour constitutionnelle en prétextant qu’ils n’auraient jamais été condamnés. Le comble est le cas Bozizé qui est accusé d’assassinats, de détournements de deniers publics, d’être sous sanctions onusiennes depuis 2014 et renouvelées cette année, un mandat d’arrêt international de la justice centrafricaine depuis 2014 par dessus le marché, mais s’est permis de retourner clandestinement au pays tout en continuant de se pavaner librement à travers le territoire sans être inquiété.

Ces charges que la Cour constitutionnelle a retenues pour invalider sa scandaleuse candidature à la prochaine présidentielle doivent logiquement et en principe déboucher sur son arrestation purement et simplement. Ceci d’autant plus que tout dans les actes qu’il pose ces derniers jours où il se promène escorté de plus d’une quarantaine de motocyclistes dans les Préfectures de la Kemo, la Nana Gribizi et l’Ouham jusqu’aux confins du Tchad, semble indiquer qu’il cherche à créer une nouvelle rébellion avec certains mercenaires tchadiens qui l’avaient déjà porté au pouvoir lors de son putsch du 15 mars 2003. Dix sept ans après, il envisage de refaire la même chose.

C’est à se demander s’il existe un parquet judiciaire dans le pays et si oui à quoi sert il et que fait il ? Dans le gouvernement centrafricain il existe pourtant bel et bien un portefeuille de la justice mais on ne peut que se demander à juste raison si le Garde des Sceaux a bien conscience des responsabilités de sa charge.

Autre anomalie, certains candidats aux élections législatives, auteurs présumés desdites infractions pénales, afin de demeurer éternellement impunis, ont pris leur carte d’adhésion comme par hasard, au Mouvement des Cœurs Unis (MCU) parti du président Touadera et Sarandji, pour se présenter aux législatives sous cette bannière.

S’assurer la protection du parti au pouvoir et l’impunité coûte que coûte. C’est le sport favori de certains fils du pays qui profitent à volonté du système judiciaire mou et corrompu de l’état failli centrafricain. Un des secteurs où les Centrafricains attendent le plus du changement, outre la  sécurité qui est la priorité des priorités, c’est la Justice avec J majuscule.

 

Écrit par Fred AZOUMI

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications du CNC

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