Bangui, République centrafricaine, jeudi, 05 novembre 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique). À moins d’une semaine de clôture de la période du dépôt des dossiers de candidatures auprès de l’autorité nationale des élections (ÂNE), le leader du mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de Centrafrique (MDREC), l’opposant Joseph Bendounga saisit à nouveau la cour constitutionnelle. Selon lui, le versement des cautions par les candidats serait illégal et anticonstitutionnel. En conséquence, selon lui, celles-ci devraient être remboursées aux intéressés, conformément à la loi. Comment ?
Pour de nombreux Centrafricains à Bangui comme en province, l’opposant Joseph Bendounga, diplômé en droit de l’Université de Bangui, et maître de karaté, apparaît comme le seul opposant à défendre leurs intérêts juridiques et les lois de son pays.
Depuis plusieurs années, l’homme multiplie des démarches auprès de la justice de son pays pour contester certaines dispositions juridiques et même quelques actions du gouvernement qu’il qualifie d’anticonstitutionnelles. C’est le cas des cautions exigées aux candidats des législatives et de la présidentielle, et qui figurent clairement dans le code électoral adopté par l’Assemblée nationale et promulgué par le chef de l’État en 2019.
Selon monsieur Joseph Bendounga, l’article 36 de la Constitution qui mentionne les critères d’éligibilité des candidats à la présidentielle en RCA n’a aucunement fait mention du versement de caution par les candidats. Tandis que dans l’article 109 du code électoral, il est clairement établi que l’un des critères d’éligibilité des candidats à la présidentielle est le versement de caution de 15 millions de francs CFA.
« On ne peut pas établir un code électoral qui est au-dessus de la constitution. Le MDREC demande à la cour constitutionnelle de la République centrafricaine de déclarer ces dispositions de code électoral mises en cause comme anticonstitutionnelle au regard des articles 23 et 36 de la constitution du 30 mars 2016, et ordonne également le remboursement des sommes versées par les candidats à titre des cautions au trésor public. À ce titre, la cour constitutionnelle doit ordonner également au parti MDREC de déposer sans caution ses dossiers de candidatures », a déclaré l’opposant Joseph Bendounga qui a également mentionné que tout le monde aurait manqué cette fois de vigilance face à cette question.
« Très grave, pendant tout ce délai, ces dispositions ont échappé à la première institution, les sages de la République que sont les membres de la cour constitutionnelle. Deuxièmement, cela échappe au Président de la République, au Premier ministre, aux membres du gouvernement, et même à l’Université de Bangui ainsi qu’à tous nos constitutionnalistes », s’étonne le leader du MDREC.
Pour l’heure, la balle est dans le camp des juges de la cour constitutionnelle de tranchée. Mais d’ores et déjà, dans les rues de la capitale, les opinions sont largement divisées.
Affaire à suivre.
Par Anselme Mbata
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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