RCA : Deux officiers de l’armée nationale arrêtés par la garde présidentielle

Publié le 5 septembre 2021 , 8:41
Mis à jour le: 5 septembre 2021 8:41 am

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 6 septembre 2021, 02:39:38 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Recherché par la cour pénale internationale et protégé par le régime durant plusieurs années, le capitaine Eugène Ngaïkosset alias Boucher de Paoua a été arrêté samedi matin sur la route de Damara et transférée à la section de recherche et d’investigation de Bangui. Quelques minutes plus tard, un autre officier, le lieutenant-colonel Alain Tongoba, chef de bataillon de soutien logistique a lui aussi été arrêté par la garde présidentielle. Pourquoi ?

 

Considéré comme un exécutant de basse œuvre sous le régime de Bozizé, le capitaine Eugène Ngaïkosset alias boucher de Paoua,  ancien garde rapproché de l’ancien Président François Bozizé, avait été mis aux arrêts en 2015 et placés en garde à vue à la section des recherches et d’investigation de la gendarmerie après son expulsion du Congo-Brazzaville. Mais quelques heures plus tard, l’homme s’éclipse de sa cellule et prenait la poudre d’escampette. Ce qui avait provoqué en 2015 le limogeage du commandant Kossi, directeur de la SRI et du colonel Damango, DG de la gendarmerie, mais aussi la suspension de douze gendarmes. Après l’arrivée de Touadera au pouvoir en 2016, l’homme retrouve sa tranquillité et sillonne librement dans le pays et s’adonne même à des activités économiques entre Douala Bangui. Mais la cour pénale internationale, qui est à sa trousse depuis plusieurs années, demande en vain à la justice centrafricaine de lui remettre ce fameux capitaine Eugène Ngaïkosset. Aussi, la communauté internationale, qui payait les salaires en Centrafrique à cette époque, avait demandé aussi en vain au ministère de la Défense de lui couper sa paye qui s’élevait à 350 000 francs CFA par mois.

Mais en décembre 2019 après le retour au pays de l’ancien Président François Bozizé, l’homme est soupçonné d’avoir faire de faux jeux. Il ne faisait pas tout de même l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice. Mais ce qu’il a oublié, c’est qu’après le retour au maquis de Bozizé en novembre 2020, tous les officiers, sous-officiers et homme du rang  de l’ethnie gbaya ont été placés sur la liste rouge du régime. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et placés en détention, d’autres exécutés simplement.

Mais à la grande surprise de tout le monde, ce samedi  4 septembre, lors de la cérémonie de la remise au gouvernement de la nouvelle base logistique de l’armée nationale située au PK22 sur la route de Damara, le capitaine Eugène Ngaïkosset, également présent à la cérémonie, a été arrêté par la garde présidentielle et transféré à la section de recherche et d’investigation de la gendarmerie. Plus étonnant que cela puisse paraître, le lieutenant-colonel Alain Tongoba, chef de bataillon de soutien logistique a lui aussi été arrêté par la garde présidentielle quelques minutes après celle du capitaine Eugène Ngaïkosset.

Selon des informations du CNC,  les deux suspects auraient été soupçonnés de complot de coup d’État contre le chef de l’État Faustin Archange Touadera. Mais ce qui est probable,  le capitaine Eugène Ngaïkosset sera remis à la CPI pour son implication présumée dans l’affaire du massacre de Paoua, d’où son surnom de « Boucher de Paoua ».

 

Par Anselme Mbata

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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