RCA: DE LA MARCHE DOULOUREUSE À UN APPEL AU DJIHAD DE CŒUR (Par: Robert ENZA)

Publié le 3 décembre 2014 , 12:46
Mis à jour le: 3 décembre 2014 12:46 pm

Corbeau News Centrafrique: 03-12-2014.

Robert INZA
Monsieur Robert INZA

RCA: DE LA MARCHE DOULOUREUSE À UN APPEL AU DJIHAD DE CŒUR POUR QUE CESSE CETTE SOUFFRANCE QUI NOUS ACCABLE.

De la rentrée de la coalition séléka sur le territoire, le 12 décembre 2012.

Elle occupe en un temps record tout l’arrière-pays par une vague de destruction systématique des indices de l’Etat et ceux des églises, des attaques contre les personnes civiles, le pillage des biens d’autrui, un véritable feu qui arrive par le Nord dont le point de regroupement sera la ville de Sibut.

De la fameuse ligne rouge de Damara imposée par les forces africaines, une façade, une mascarade, et la ligne rouge de la honte fut traversée pour créer la crise…

Ainsi, le dimanche 24 mars 2013, la Séléka prend le contrôle de la capitale, Bangui; le président François Bozizé s’en fuit et elle fait exploser une violence des plus inouïes et accompagnée de pillage des biens des personnes. La séléka agit comme une force d’occupation, impose un état de siège en utilisant la violence pour asseoir sa domination.

En Août 2013, des milliers de civils hommes, femmes et enfants prennent le tarmac de l’aéroport de Bangui, fuyant les attaques de la Séléka. Il va s’en suivre la naissance des auto-défenses « antibalaka ». Des voix se lèvent dénonçant les crimes, les tueries, les viols, les vols des séléka.

Novembre 2013, plusieurs affrontements entre la Séléka et l’anti-balaka, qui prennent une allure inter-religieuse, parce que la séléka est à majorité disant musulmane et l’antibalaka prétendue chrétienne. Des familles entières, chrétiennes ou musulmanes seront endeuillées durant ces affrontements.

Décembre 2013, l’arrivée de la MISCA, ainsi que de l’opération Sangaris, une force militaire de la France, va faire éviter le pire. La MISCA tchadienne décriée par les centrafricains et la communauté internationale, quitte Bangui.

En janvier 2014, Djotodia et Tchangaye sont appelés à N’Ndjamena et remerciés. Tchangaye reviendra au pays et Djotodia lui prendra la route du Bénin. Ils seront remplacés grâce à un simulacre de démocratie noire.

Avril 2014, plusieurs milliers de musulmans fuient la capitale vers le nord du pays, escortés par la Misca, sans oublier la vague des étrangers qui quittent le pays où ils se sont installés des années.

Septembre 2014, La MISCA est versée dans la MINUSCA une mission onusienne pour stabiliser le pays.

Donc, du sommet de Libreville où le pouvoir a été partagé entre Bozizé et Djotodia !

Du sommet de N’Djamena, où Deby ne reconnaît plus Djotodia et Tchangaye !

Du sommet de Malabo, proposant un plan d’actions de sortie de crise !

Du sommet de Brazzaville, où on a rédigé et signé un accord sur la cessation des hostilités !

De la question du Gouvernement et du CNT, deux organes à épaisseur, qui ne se contentent de petits milligrammes de représentativité publique par mois,  du moins !

Les Séléka, les Antibalaka et les autres groupes armés !

Les sangaris non intégrés à la Minusca, un statut à part !

La Minusca en casques bleus  et leurs véhicules blancs frappés des lettres UN qui grouillent dans les rues de Bangui !

Et le peuple centrafricain dans tout ça, est dans sa souffrance ; il se bat tous les jours pour vivre le jour au jour.

Cette crise est derrière nous, mais ces conséquences drastiques et traumatiques continuent de produire des effets qui contrecarrent les efforts de rapprochement et de rassemblement.

Les centrafricains « chrétiens et musulmans » doivent se parler et ceci sans intermédiaire. Nous en appelons à un « djihad de cœur » pour mettre un terme à cette division et reprendre une vie normale. Chercher les nouvelles de l’autre, chercher le contact de l’autre, se rencontrer, se saluer et se parler est très important. Renouveler les contacts individuels harmonieux qui jadis existaient. Parler de ce qui s’est passé dans un esprit libéré et dégagé. Comprendre et commencer à faire un travail sur soi-même et autour de soi. De façon progressive et individuelle sans grande cérémonie à effet d’annonce, c’est ainsi que nous arriverons. Quelque soit la cérémonie, les relations humaines sont avant tout individuelles. Les associations et les groupements viendront en développement en tant que famille nucléaire.

Entrepreneur leader politique

Robert ENZA

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