Un calme relatif régnait vendredi à Bangui, après trois jours de violences intercommunautaires entre chrétiens et musulmans, qui, ont fait au moins neuf morts dont un casque bleu pakistanais appartenant à la force onusienne pour la paix (Minusca), déployée depuis le 15 septembre dernier dans la capitale centrafricaine, selon des témoins oculaires et des sources humanitaires.
Sur les principales artères de la ville, les traces des barricades érigées mercredi, jour du déclenchement des combats, sont toujours visibles alors que certains commerces et marchés de la place ont timidement repris leurs activités vendredi matin.
Le mouvement de grève des conducteurs de taxis et de bus qui protestent depuis quatre jours contre l’assassinat de deux des leurs par des hommes armés au quartier à majorité musulmane “Km5”, mercredi matin, paralyse toujours la circulation.
D’après Lazare Ndjadder, président du “Collectif 236-km5 pour la paix” (une association pour la réconciliation centrafricaine), joint par Anadolu “des coups de feu retentissent toujours dans le côté sud du Km5” à 14 h GMT.
Des scènes de braquages et de pillages ont également été signalées par les habitants.
Jeudi soir, un convoi de la Minusca (La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA) a été la cible d’une embuscade qui a couté la vie à un Casque Bleu pakistanais et fait 8 autres blessés dont un grièvement, avait indiqué à Anadolu une source humanitaire sous couvert de l’anonymat.
Il s’agit du premier incident ciblant la Minusca depuis son déploiement en Centrafrique, le 15 septembre dernier, avec un effectif de 7500 hommes.
Depuis mercredi, au moins 7 personnes ont été tuées et 21 blessés, après des affrontements meurtriers entre les communautés chrétienne et musulmane en réaction à la mort, mardi, d’un musulman qui a été brulé vif, selon la source humanitaire.
«Mais le bilan est appelé à s’alourdir car la Croix–Rouge n’a pas encore pu accéder à tous les lieux des affrontements », avait ajouté la même source.
Malgré cette tension, la Coordination Nationale des Anti-Balaka et l’Etat-Major de la Séléka campent toujours sur leur position : la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, et son gouvernement doivent démissionner, a confirmé Ndjadder.
Johnny Vianney Bissakonou