Centrafrique: La crise a coûté 193 millions $ aux entreprises locales

Publié le 10 octobre 2014 , 12:35
Mis à jour le: 10 octobre 2014 12:35 pm

AA/CNC

Les soldats Camerounais sans solde depuis neuf mois en Centrafrique

“Les sociétés attendent d’être indemnisées par les pouvoirs publics qui malheureusement, ne disposent pas d’argent” ( Président de l’Union nationale du patronat centrafricain)

Depuis le début de  la crise qui secoue la République centrafricaine (RCA), les entreprises du pays ont déjà perdu plus de 100 milliards de Francs Cfa (193 millions USD), a déclaré, jeudi, à Anadolu  le président de l’Union nationale du patronat centrafricain (Unpc), le plus grand patronat de Rca.

Gilles-Gilbert Greseng a expliqué que près de la totalité des entreprises de l’ensemble du territoire national ont été pillées. « Tous les matériels parmi lesquels les ordinateurs, les voitures, machines, ont été emportés. Les études de production des sociétés ont été détruites. Tout est à  reconstruire pour toutes les entreprises de la Centrafrique », a-t-il précisé.

Le chef du patronat centrafricain a indiqué que ces entreprises attendent d’être indemnisées ou subventionnées par L’Etat. « Les entreprises n’ont pas de fonds de trésorerie et il est difficile pour les banques de nous accorder des prêts car nous n’avons pas de garantie. Nos garanties ont été emportées. Voilà la situation actuelle de notre pays», a constaté Gilles-Gilbert Greseng. «Les sociétés attendent d’être indemnisées par les pouvoirs publics qui malheureusement, ne disposent pas d’argent », a-t-il poursuivi.

Le président de l’Union nationale du patronat centrafricain a en outre relevé le problème d’approvisionnement des entreprises centrafricaines au niveau du Cameroun, pays par où transitait avant la crise, la majorité des marchandises de leurs entreprises.

« Nous sommes dans une situation où il y a beaucoup d’importation au niveau de l’action humanitaire qui n’est pas onéreuse car elle vient au détriment des opérateurs économiques. A cause du manque de camions de transport, les chefs d’entreprises sont pénalisés. Ce sont les produits de l’action humanitaire qui sont prioritaires et l’action humanitaire n’a jamais fait développer un pays », a déploré Gilles-Gilbert Greseng.

Le chef du patronat centrafricain a cependant assuré qu’ensemble avec des chefs d’entreprises, ils sont en train de se battre pour que parallèlement au transport des produits de l’action humanitaire, des produits des entreprises puissent être transportés. « Plus de 90% du Produit intérieur brut (PIB) est produit par les entreprises du secteur privé. Nous devons prendre des mesures pour aider ces entreprises sur qui la RCA peut compter ».

La Centrafrique a sombré depuis une année dans un chaos politique et sécuritaire suite à un conflit intercommunautaire opposant milices musulmanes et chrétiennes. Depuis juillet un cessez-le-feu a été signé et  un nouveau gouvernement a été formé  avec à sa tête, pour la première fois dans l’histoire du pays, un premier ministre musulman. Une nouvelle mission onusienne de maintien de la paix vient de se déployer le 15 septembre dernier. Après quelques mois d’accalmie relative,  la capitale Bangui,  est , néanmoins ,en proie à une nouvelle flambée de violence depuis mercredi.

Pado Chemie

Aucun article à afficher