RCA : cacophonie dangereuse

Sans doute une rébellion de trop, dans un contexte suffisamment trouble où chaque jour la sécurité des populations est menacée par des bandes armées qui n’obéissent qu’à des chefs de guerre véreux, sans idéologie, sans vision claire de l’avenir de leur pays. C’est ainsi qu’en début de semaine, une nouvelle rébellion dénommée, Union des Forces Armées Centrafricaines pour le Redressement (Ufacar) coordonnée par Alain Hassane Dondaye a été officiellement lancée lundi dernier, lors d’une conférence de presse à Bangui.

Celle-ci est composée pour la plupart des principaux barons de la rébellion du 15 mars qui ont porté au pouvoir le général François Bozize, ce mouvement a pour objectif principal de restaurer la paix, la cohésion nationale, le respect des principes de la laïcité de l’Etat et le respect du processus du Ddr (désarmement, démobilisation et réintégration).

Elle est structurée en ailes politique notamment un comité de pilotage sous la direction de M Alain Hassane Dondaye) et en une aile militaire composée du haut commandement dirigé par le colonel Amadou Danzoumi et du bataillon d’intervention rapide (Bir) placé sous l’ordre du commandant Anatole Ngaya.

Ce nouveau son de cloche qui plus est, vient de l’ex président déchut François Bozizé, n’apporte manifestement rien de nouveau pour sortir de la crise et ramener la paix et la concorde entre tous les Centrafricains.

Voici donc un pays riche en ressources minières, notamment en diamant et également pourvu par la nature en ressources forestières et qui demain pourrait devenir un important producteur de pétrole dans la sous région d’Afrique centrale, mais qui, du fait de la turpitude de ses dirigeants n’arrive pas à trouver ses marques, concernant son développement endogène et harmonieux.

C’est la cacophonie totale sur le terrain entre les Séléka qui ont pris le pouvoir par coup d’Etat en mars 2013, essentiellement musulmans dans un pays dont 80% de la population est chrétienne. Et aujourd’hui, les Anti Balaka, faction chrétienne, se livrent à une chasse féroce et impitoyable contre leurs frères musulmans du pays, dont beaucoup sont contraints à l’exil. Ce qui apparaît malheureusement aujourd’hui, c’est que les Centrafricains jouent avec la vie de la nation tout en hypothéquant leur propre avenir.

Car, qu’on se le dise, ce ne sont pas la France et la Misca qui viendront définitivement résoudre leur problème de cohésion nationale et leur permettre de jouir de manière optimale de toutes leurs richesses naturelles. Par conséquent, un sursaut de conscience nationale est indispensable afin que tous les compatriotes de Barthélémy Boganda, le père de la nation centrafricaine, assimilent la vision futuriste axée sur un développement soutenu par le patriotisme. Vision de nature à promouvoir l’émancipation  de tous les Centrafricains. Bien évidemment, la route est encore longue pour y parvenir.

camer.be