RCA : audit du fichier électoral, la francophonie aurait donné son accord

Publié le 30 octobre 2020 , 5:34
Mis à jour le: 30 octobre 2020 5:41 am
Fari Taheruka Shabaaz , porte-parole du mouvement politique Chemin de l'espérance de Abdou Karim Meckassoua copyright CNC. 29/10/2020 Jefferson Cyrille YAPENDE.
Monsieur Fari Taheruka Shabaaz , porte-parole du mouvement politique Chemin de l’espérance de Abdou Karim Meckassoua lors d’un point de presse le 29 octobre 2020 à Bangui. Photo CNC / Jefferson Cyrille YAPENDE.

 

Bangui, République centrafricaine, vendredi, 30 octobre 2020, 11:20:16 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Selon monsieur Fari Taheruka Shabazz , porte-parole du Chemin de l’Esperance, parti de l’ancien Président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua,  suite à la demande de l’audit du fichier électoral formulée par la coalition de l’opposition démocratique, l’organisation internationale de la francophonie aurait répondu favorablement, mais le gouvernement « semble encore tergiverser » sur le sujet. Pourquoi ?

 

Le mardi, 27 octobre 2020, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA s’est entretenue avec Madame Louise MUSHIKIWABO, Secrétaire générale de la francophonie sur le processus électoral en cours dans le pays.  Au cours de leur entretien, selon Monsieur Fari Taheruka Shabazz , l’organisation internationale de la francophonie aurait donné son accord pour auditer le fichier électoral controversé de la RCA, et ce, conformément à la demande de l’opposition démocratique. Mais, la francophonie, de son côté, rappelle que  les seules autorités habilitées à demander l’audit du fichier électoral sont le gouvernement centrafricain et l’autorité nationale des élections (ÂNE). Or, selon monsieur Fari Taheruka Shabazz, l’ÂNE aurait déjà clairement dit qu’elle ne demanderait pas l’audit, et le gouvernement est toujours en train de tergiverser.

Notons qu’au Burkina Faso, la Francophonie avait procédé à l’audit du fichier électoral a seulement un mois des élections. Et donc, en RCA, l’audit du fichier électoral ne pourra en aucun cas empêcher la tenue des élections à la fin du mois de décembre prochain comme prévu par l’ÂNE.

Concernant la mission conjointe de haut niveau des Nations unies, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale qui est actuellement en séjour à Bangui, le porte-parole du Chemin de l’espérance revient sur le propos de l’ambassadeur Smail Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine qui, après de rencontre avec la classe politique, avait tenu  des propos qui, selon le porte-parole,  „sont contraire à la vérité“.

„Il a laissé entendre que les partis politiques, opposition comme la majorité présidentielle auraient trouvé un consensus en disant qu’il fallait aller coûte que coûte aux élections. C’est faux ! „, a déclaré Monsieur  Fari Taheruka Shabazz lors du point de presse tenu ce jeudi à Bangui.

 

Par Cyrille Jefferson Yapendé

Journaliste rédacteur

Tel : 72 62 01 14

Alain Nzilo

Directeur de publications

Tel / WhatsApp : +1 438 923 5892

Email : alainnzilo@gmail.com

 

POSITION DU CHEMIN DE L’ESPERANCE (CDE) EXPRIMÉE LE MERCREDI 28 OCTOBRE 2020 DANS LE CADRE DE LA RENCONTRE ENTRE LA DÉLÉGATION DE HAUT NIVEAU (NATIONS UNIES/UA/CEEAC) ET LES PARTIS POLITIQUES CENTRAFRICAINS

BANGUI, RCA

 

Monsieur l’Ambassadeur Jean-Pierre LACROIX, Sous-Secrétaire Général des Nations Unies pour les Opérations de Maintien de la Paix,

Monsieur l’Ambassadeur Smail CHERGUI, Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine (UA)

Monsieur l’Ambassadeur Gilberto DA PIEDADE VERISSIMO, Président de la Commission de Communauté Economique de l’Afrique Centrale (CEEAC),

Mesdames et Messieurs les Chefs et Représentants des partis politiques,

Mesdames et Messieurs,

Tout d’abord, permettez-moi de remercier la délégation conjointe de haut niveau constituée des Nations Unies de la CEEAC et de l’UA pour avoir provoqué cette importante réunion et pour avoir eu l’amabilité de m’inviter à y prendre la parole.

Nous sommes tous conscients de l’importance de cette mission, comme du poids de l’Histoire qui se joue ici précisément à l’approche des échéances électorales 2020/2021.

En effet, le temps est venu de donner la parole aux Centrafricaines et aux Centrafricains.

Pour cela, il faut organiser des élections inclusives, transparentes et démocratiques, maintenant.

Le peuple centrafricain est indivisible. Les événements de ces dernières années l’ont amplement prouvé. Ni la guerre, ni les troubles et les autres atteintes à l’ordre civil, ni l’éloignement forcé de milliers de nos compatriotes n’ont entamé la détermination de nos concitoyens à former une Nation et à parler d’une voix lorsque l’essentiel est en cause.

L‘élection présidentielle qui doit se tenir en décembre prochain doit consacrer le vœu naturel de notre Peuple à ne former qu’un. Mais, l’acte de citoyenneté est un acte de foi dans l’avenir de notre Nation. C’est pourquoi cette volonté intime de chaque Centrafricain à exprimer dignement son choix doit être entendue, reconnue et respectée.

Il ne peut être question de Centrafricains « du dedans » et de Centrafricains « du dehors », ce qui relèguerait les réfugiés et les déplacés dans la condition de sous-citoyens, de femmes et d’hommes sas droit. A ceux qui ont perdu leur maison, leur foyer, leur village ou leur quartier, notre devoir est de ne pas leur opposer, par-dessus le malheur la honte de l’éloignement civique.

J’en appelle donc de toutes mes forces à l’inclusion de tous les Centrafricains dans notre processus électoral, sans distinction de lieu de résidence involontaire. Il en va de la réussite, de sa force et de son utilité même.

Par voie de conséquence j’invite toutes parties prenantes au processus électoral à se conformer aux recommandations de la Cour Constitutionnelle à travers l’Avis N°015/CC/20 du 05 juin 2020 qui recommande « de recourir à une démarche consensuelle par une concertation nationale effectuée dans un court délai regroupant en un même lieu les différentes entités, notamment: l’exécutif, le législatif, les Partis Politiques, la Société civile, les anciens présidents de la République, les anciens chefs d’Etat, les Institutions de la République (à l’exception de la Cour Constitutionnelle), ceci afin d’aboutir à une solution consensuelle qui puisse encadrer le report des élections et le glissement du calendrier électoral devenu inéluctable ».

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Que Dieu veille sur notre pays, la République Centrafricaine.

 

Karim MECKASSOUA

 

 

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