Bangui, République centrafricaine, lundi, 9 novembre 2020, 07:08:25 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Alors que les élections présidentielles et législatives sont prévues pour le 27 décembre 2020, le spectre des violences intergroupes armées plane une nouvelle fois dans le pays. Avec l’arrivée massive des rebelles de l’UPC de l’autoproclamé général d’armée Ali Darassa dans la ville minière de Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto, la tension est extrêmement vive entre les différents groupes armés actifs dans la région depuis 72 heures.
Contrairement aux dispositions de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA, paraphé à Khartoum entre les groupes armés et le gouvernement centrafricain, puis signé 24 heures plus tard dans la capitale centrafricaine le 06 juin 2019, le chef d’État major et coordonnateur de l’UPC, l’autoproclamé général d’armée Ali Darassa, l’un des signataires dudit accord n’a pas voulu malheureusement mettre fin à sa volonté expansionniste de son mouvement malgré la mise en garde de la Minusca.
Après les préfectures du Haut-Mbomou, de l’Ouham, de la Basse-Kotto et de Mbomou, Ali Darassa vise désormais la région minière de la Haute-Kotto, au centre nord de la RCA.
Après sa visite la semaine passée à Bria, dans la Haute-Kotto, où il avait exigé le départ et le remplacement du général du FPRC Aba-Tom de son poste du commandant de région, le chef rebelle Ali Darassa déploie depuis quatre jours ses éléments rebelles de l’UPC dans la ville alors que tous les généraux du FPRC sont invités dans la capitale par le gouvernement afin de prendre part au grand rassemblement de paix intergroupe armée parrainée par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA.
Pendant ce temps, à Bangui, le chef militaire du FPRC, l’ancien ministre Abdoulaye Hissen, invité aussi à Bangui, monte au créneau et dénonce les manœuvres du chef rebelle Ali Darassa qu’il qualifie de lâche. L’homme exige le retrait de ces rebelles de l’UPC de la ville. Même son de cloche du côté des généraux du FPRC basés à Bria et qui sont actuellement dans la capitale.
Pour de nombreux observateurs locaux, le jeu « dangereux » engagé par Ali Darassa semble être préparé depuis plusieurs semaines par de présumées mains invisibles, car cela se passe à seulement un mois et demi des élections générales du 27 décembre, et que tous les généraux du FPRC basé dans la Vakaga, Haute-Kotto et Bamingui – Bangoran sont invités à Bangui à prendre part au grand rassemblement de paix intergroupe armé.
Alors, l’accord de paix intergroupe armé en cours de préparation à Bangui ne va-t-il pas être entaché par cette nouvelle tension ?
Par Moïse Banafio
Journaliste rédacteur, et correspondant du CNC à Bria
Alain Nzilo
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