Radio Centrafrique : une station nationale livrée au chaos

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Radio Centrafrique : une station nationale livrée au chaos

 

Radio Centrafrique : une station nationale livrée au chaos
Un technicien travaille dans le studio de la Radio Centrafrique, un lieu emblématique de la communication nationale. Photo Cristian Aimé Ndota

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Entre silence forcé et équipements obsolètes, la Radio Centrafrique s’écroule, victime d’un ministère de la communication incapable et qui ignore les besoins d’une nation.

 

On pourrait presque en rire si ce n’était pas aussi navrant. Radio Centrafrique, la voix officielle du pays, celle qui porte les messages du gouvernement, celle qui est censée informer, éduquer, et, soyons honnêtes, relayer la propagande du pouvoir, est en train de s’effondrer. Pas à cause d’une guerre ou d’une catastrophe naturelle, non. À cause d’une incompétence si criante qu’elle en devient gênante. Le ministre de la communication, Maxime Balalou, censé veiller sur cet outil stratégique, semble avoir oublié que gérer, c’est prévoir, équiper, organiser. À Bangui, la capitale, où l’électricité joue à cache-cache, la radio Centrafrique, elle, ne joue même plus : elle s’éteint, tout simplement.

 

Prenons un instant pour mesurer l’absurde. À l’heure de grande écoute, quand des milliers d’auditeurs tendent l’oreille, qui trouve-t-on au micro ? Des stagiaires. Oui, des jeunes qui tâtonnent, cherchent leurs mots, trébuchent sur les phrases, parce qu’on leur a confié les rênes d’une édition nationale sans préparation ni encadrement. C’est un peu comme si on demandait à un apprenti cuisinier de diriger un restaurant étoilé pour le service du soir. Les auditeurs, eux, n’ont pas droit à un programme professionnel : ils ont droit à un brouillon radiophonique. Et ça, c’est dans les bons jours, quand l’électricité daigne fonctionner.

 

Parce que parlons-en, de l’électricité. À Bangui, les coupures sont une vieille habitude. Le courant va et vient, comme une plaisanterie que plus personne ne trouve drôle pour rire. Mais la Radio Centrafrique, qui devrait être un pilier de la communication nationale, n’a même pas de groupe électrogène. Rien. Pas un seul générateur pour prendre le relais quand l’électricité s’évanouit. Résultat ? Dès 17 heures ce lundi 12 mai 2025, jusqu’à 19 heures, c’est le silence total. Deux heures de néant à une heure où les gens veulent des nouvelles, des débats, quelque chose. Imaginez une station de radio nationale qui s’arrête net, comme une voiture en panne d’essence au milieu de route entre Bria et Ouadda-Maïkaga. C’est ce qui se passe, jour après jour, et personne ne semble s’en émouvoir au ministère.

 

Et quand, par miracle, la radio émet, qu’entend-on ? Une qualité sonore tellement médiocre qu’on dirait une transmission venue d’un autre siècle. Les micros grésillent, les voix s’étouffent, le son coupe. Le studio, si on peut l’appeler ainsi, n’a rien d’un espace professionnel. Pas d’insonorisation correcte, pas d’équipement digne de ce nom. Les journalistes eux-mêmes se plaignent, et pas depuis hier. Ils répètent que ces problèmes traînent depuis des années, que rien ne change, que personne n’écoute leurs alertes. Ils parlent dans le vide, littéralement et figurativement.

 

Le plus ironique, c’est que cette radio, si mal en point, reste un outil fétiche du gouvernement. Le ministre de la communication, Maxime Balalou,  porte-parole du gouvernement, l’utilisent sans vergogne pour diffuser leurs messages, leurs slogans, leurs vérités officielles. Mais quand il s’agit de lui donner les moyens de fonctionner, c’est le désert. Pas de groupe électrogène, pas de carburant, pas d’équipement moderne. Tenez-vous bien : la station, pour tout un pays, repose sur un seul ordinateur. Un seul, avec une capacité de 500 Go. On parle d’une radio nationale, pas d’un poste de quartier dans un village reculé. 500 Go, c’est ce qu’un adolescent utilise pour stocker ses photos et ses jeux vidéo, pas ce qu’une station de radio d’un pays entier devrait avoir pour fonctionner.

 

C’est presque insultant pour les Centrafricains. Cette radio, censée être un lien entre le peuple et le pouvoir, un espace d’information et d’échange, est laissée à l’abandon. Le ministre de la communication, qui devrait être le premier à s’en inquiéter, brille par son absence. Pas de plan, pas de budget, pas de volonté. On laisse des stagiaires improviser, des équipements vieillir, des pannes s’accumuler. Pendant ce temps, les discours officiels continuent, les promesses s’envolent, mais la réalité, elle, reste muette. Radio Centrafrique, c’est l’image d’un pays où les priorités sont ailleurs, où l’incompétence tient le micro, et où le silence, finalement, parle plus fort que tout….

 

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