Quartier Km5 à Bangui : les habitants en proie au chaos perpétuel

Publié le 20 février 2024 , 5:12
Mis à jour le: 20 février 2024 7:04 am

Quartier Km5 à Bangui : les habitants en proie au chaos perpétuel.

 

Les présumés braqueurs interpellés par les forces de l'ordre au quartier KM5
Les présumés braqueurs interpellés par les forces de l’ordre au quartier KM5 dans le troisième arrondissement de Bangui

 

 

Bangui, 21 février 2024 (CNC).

Dans les rues étroites et animées du quartier Km5 de Bangui, une atmosphère de chaos, d’incertitude et peur règne en maître. Depuis des années, cette communauté commerciale dynamique est confrontée à des défis sans fin, oscillant entre la peur et le désespoir. De jour comme de nuit, les habitants de ce quartier du poumon économique du pays, le Km5, sont plongés dans un tourbillon des ténèbres qui vient avec les violences et l’instabilité, où la simple perspective de sortir de chez soi est empreinte d’appréhension. Dans ce contexte sombre, la vie quotidienne est marquée par les confrontations brutales et sporadiques entre les forces de l’ordre, les anciens miliciens locaux et les criminels impitoyables comme ceux du groupe Wagner. Dans cet article, nous plongeons au cœur du quartier Km5 de Bangui pour explorer les réalités troublantes de ceux qui vivent sous l’emprise du chaos perpétuel. 

  

Dans les rues sinueuses du vaste quartier Km5, la dualité de la violence imprègne la vie quotidienne des habitants, les plongeant dans un cycle incessant de peur et d’incertitude au milieu de la jungle. De jour, les anciens miliciens auto-défense reprennent les exercices de leur influence des années 2014 à 2017, semant la terreur et l’instabilité. Leurs actions, motivées par une quête de pouvoir et de contrôle, plongent la communauté du Km5 dans un état de chaos permanent. 

  

Pour de nombreux résidents, la simple perspective de sortir de chez eux est empreinte d’appréhension. Les rues autrefois animées sont désormais le théâtre de confrontations violentes, où les anciens miliciens auto-défense imposent leur loi avec brutalité. Les commerçants du marché ferment souvent précipitamment leurs commerces, craignant les représailles pour avoir refusé de se plier à leurs exigences arbitraires. Les enfants, autrefois insouciants, apprennent trop tôt les dures réalités de la vie dans un quartier en proie à la violence. 

  

Pendant ce temps, à la tombée de la nuit, une autre force sombre émerge des ténèbres. Les forces de l’ordre, censées protéger les citoyens, se transforment en agents de terreur, collaborant avec les mercenaires de Wagner pour maintenir un contrôle brutal sur le quartier. Les rues se vident alors que la population se barricade chez elle, espérant échapper aux griffes de ceux qui devraient les protéger. 

  

Les témoignages des habitants du Km5 sont un cri de désespoir dans l’obscurité. Marie-Claire Nzapa, une mère de famille, habitant le quartier Sénégalais, décrit les nuits sans sommeil, hantée par le bruit des affrontements et la peur pour la sécurité de ses enfants. “Chaque nuit, je me recroqueville dans la peur, ne sachant pas si mes enfants et moi serons les prochaines victimes des violences qui règnent dans notre quartier”, confie-t-elle avec anxiété. 

  

Les récits de Ibrahim Mahamat, commerçant de longue date aux abords de la rue Idriss Déby, témoignent de la menace constante des braqueurs qui opèrent impunément sous le couvert de l’obscurité. “Chaque soir, en fermant mon magasin, je prie Allah le Dieu Tout Puissant pour me protéger à rentrer chez moi sain et sauf et pour protéger mon commerce après moi ”, avoue-t-il, la voix empreinte de crainte et de résignation. 

  

Pendant ce temps, la voix tremblante de Ousman Sallé résonne avec un écho de désespoir. “Les anciens miliciens d’auto-défense qui prétendaient protéger notre quartier, mais en réalité, ils sont devenus les premiers criminels de ce quartier en extorquant de l’argent et en commettant des actes de violence”, déclare-t-il, les mots chargés de tristesse et d’impuissance. 

  

Ahamat, un résident de longue date de la rue ABC au plein Km5, exprime sa frustration face à l’échec des autorités à protéger les citoyens contre la menace croissante des forces de l’ordre corrompues. “La présence des forces de l’ordre la nuit est censée nous rassurer, mais au lieu de cela, elle amplifie notre anxiété”, déplore-t-elle, les mots empreints de colère et de désillusion. 

  

Dans un quartier où la violence est devenue la norme, où le jour et la nuit se confondent dans un cycle incessant de peur et d’incertitude, les habitants du Km5 luttent pour survivre dans un monde où la violence règne en maître. Les rues qui étaient autrefois le cœur vibrant de la communauté sont désormais le théâtre d’une lutte quotidienne pour la survie. Et pourtant, malgré les défis insurmontables et les obstacles en constante évolution, l’espoir demeure, fragile mais tenace, dans le cœur des habitants du quartier Km5. 

 

Par Anselme Mbata

Corbeaunews Centrafrique

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