Touadera menace la cour constitutionnelle .
Ça y’est! Le masque est tombé. Quatre jours seulement après une série de manifestations organisées discrètement par le gouvernement devant le siège de la cour constitutionnelle, c’est le tour du Président de la République Faustin Archange Touadera de sortir de ses gonds, et il n’est pas passé par quatre chemins pour proférer de menace à l’encontre de la cour constitutionnelle.
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 16 septembre 2022
Touadera menace la cour constitutionnelle
En Afrique subsaharienne, ces dernières années, à partir des années 2000, plusieurs chefs d’État ont choisi de modifier leur constitution, ou tout simplement de les changer dans le but de rester au pouvoir. La République centrafricaine n’en fait pas exception. Le Président de la République, dans son message à la nation le 12 août 2022, avait annoncé la tenue prochaine d’un référendum constitutionnel pour décider d’un « changement » de la Constitution en vigueur en République centrafricaine. L’abrogation de la Constitution de 2016 qui interdit plus de deux mandats présidentiels permettrait au président Faustin Archange Touadera, au pouvoir depuis 2016, de se présenter à nouveau à l’élection présidentielle de 2026.
Ainsi, le 26 août dernier, par un décret présidentiel, il avait mis en place un comité de rédaction de la nouvelle Constitution. Mais voilà, moins de cinq jours après la signature de ce décret, le bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) avait introduit un recours en annulation devant la cour constitutionnelle. Constatant que son projet de la nouvelle constitution ne tenait pas la route, et que les juges constitutionnels pourraient y faire barrage, le chef de l’État, comme dans ses habitudes, avait manipulé les jeunes de son parti pour aller manifester deux jours devant la cour constitutionnelle. Ils scandaient des propos vulgaires et offensants à l’endroit de la cour.
« Aucune institution » « n’avait le pouvoir de se dresser devant la souveraineté populaire » !
Comme si cela ne suffisait pas, le mercredi dernier, lors de la cérémonie d’installation officielle du comité de rédaction du projet de la nouvelle constitution, le Président de la République, devant les députés, le gouvernement et les représentants d’institution, il a déclaré « se plier aux revendications du peuple », et estimé « qu’aucune institution » « n’avait le pouvoir de se dresser devant la souveraineté populaire ».
Ceci dit, son projet de la rédaction de la nouvelle constitution est l’émanation du peuple centrafricain. Franchement, Touadera s’érige à un véritable dictateur plus de 40 ans après son compatriote Jean-Bedel Bokassa.
Mais le peuple centrafricain ne va pas se laisser faire. Touadera menace directement la cour constitutionnelle.
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