Pression politique sur les ONG à Bocaranga : Quand l’aide humanitaire devient un pion politique
Bocaranga, 19 février 2024 (CNC) – La pression croissante du sous-préfet de Bocaranga, Esaïe Gbanet, sur les ONG internationales exerçant dans sa zone de juridiction témoigne d’une ingérence politique préoccupante dans les opérations humanitaires en Centrafrique.
Lors de la réunion convoquée par le sous-préfet de Bocaranga, l’homme des réunions Esaïe Gbanet, la semaine dernière, les ONG internationales ont été confrontées à une pression politique inédite et venant de lui-même selon un des participants. Cette réunion, prétendument pour discuter des affaires locales, s’est avérée être une tentative flagrante du sous-préfet de manipuler le processus de recrutements locaux des ONG et pour favoriser ses proches parents. Selon ce participant contacté par la Rédaction, Esaïe Gbanet, le sous-préfet, assisté de son président de délégation, son maire, Aimé Césaire Kodomon, a nommément cité des noms des personnes, comme Carrière Lagbo, qu’il ne veut plus les voir travailler dans les ONG localement à Bocaranga.
À Bocaranga comme ailleurs, les ONG internationales sont souvent guidées par leur propre protocole établi depuis longtemps par leurs sièges, dictant leurs pratiques de recrutement conformes aux exigences des bailleurs au monde. Cependant, le sous-préfet exerce une influence démesurée pour que ses proches parents, amis et connaissances adhérents à son nouveau parti le MCU, soient priorisés dans les processus de recrutement. De plus, il cherche activement à évincer les individus qu’il considère comme hostiles à ses activités et ceux des autres partis politiques.
Parmi les exemples les plus marquants exposés lors de la réunion, c’est celui du sieur Carrière Lagbo, diplômé en droit international option droit humanitaire et considéré comme son ennemi juré. Carrière Lagbo, un intellectuel aux compétences polyvalentes, avec un bagage rempli de connaissance humanitaire, est devenu la cible des manœuvres politiques du sous-préfet et du maire qui ne cessent de l’accuser ouvertement. Ils font pression sur les ONG pour qu’elles cessent de collaborer avec Lagbo, mettant ainsi en danger son emploi et sapant l’indépendance des organisations humanitaires.
Il est crucial de souligner que cette situation n’est pas isolée. Le sous-préfet et le maire de Bocaranga ont instauré un climat de favoritisme et d’ingérence politique dans le recrutement des ONG. Ils poussent activement ces organisations à privilégier les membres de leur famille, au détriment de la compétence et de l’équité.
Cette pratique compromet la crédibilité et l’efficacité des opérations humanitaires dans la région. En sacrifiant les principes de compétence et d’objectivité sur l’autel du favoritisme politique, les autorités locales mettent en péril la qualité de l’aide humanitaire à Bocaranga.
Pour Célestin Bingui, membre de la société civile locale, il est impératif que ces abus de pouvoir soient dénoncés et que des mesures soient prises pour restaurer l’intégrité et l’indépendance des ONG dans leur mission essentielle d’apporter une aide humanitaire impartiale et efficace.
Rappelons que l’ingérence politique dans le recrutement des ONG compromet l’objectivité et l’efficacité de l’aide humanitaire à Bocaranga.
Par Fortuné Boberang
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