Présidentielle tchadienne : le dépouillement a débuté, l’opposition dénonce des fraudes

Publié le 11 avril 2016 , 7:29
Mis à jour le: 11 avril 2016 7:29 am

(Corbeau News Centrafrique)

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Présidentielle tchadienne : le dépouillement a débuté, l’opposition dénonce des fraudes

 

 

 

Bangui, (CNC), 11-04-2016

De très nombreux Tchadiens se sont rendus aux urnes dimanche pour la présidentielle à laquelle s’est présenté le sortant Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 26 ans. Un scrutin qui intervient dans un climat social tendu.

Les Tchadiens ont voté en nombre et dans le calme, dimanche 10 avril, pour élire leur président parmi 13 candidats dont le chef de l’État sortant, Idriss Déby Itno, qui brigue un cinquième mandat après 26 ans au pouvoir. Les opérations de dépouillement ont débuté après la fermeture des bureaux de vote en soirée, mais l’annonce des résultats ne devrait pas intervenir avant 15 jours.

Le scrutin s’est tenu sous haute surveillance toute la journée. Les bérets rouges de la garde présidentielle étaient très présents aux carrefours de N’Djamena, la capitale. Le réseau Internet, dont se servent abondamment les opposants, est resté coupé toute la journée.

Depuis le bureau de Ndjanbal Ngato, dans la capitale, où il a voté, Idriss Déby Itno a appelé ses concitoyens au calme. “Le grand jour est arrivé. Le Tchad doit sortir grandi de ces élections, a-t-il déclaré. La classe politique doit accepter avec sincérité les résultats des urnes qui sont le choix du peuple.”

“Moi, j’appelle au changement”

Dans le quartier populaire de Paris-Congo, les électeurs se sont rendus nombreux aux urnes. Beaucoup, parmi eux, réclament l’alternance. “Vingt-six ans, c’est trop, il faut un autre. Moi, j’appelle au changement”, affirme l’un d’eux au micro de France 24. “Les gens n’arrivent pas à manger à leur faim, ils n’arrivent pas à se faire soigner, ils n’arrivent pas à éduquer leurs enfants, quelle vie !”, déplore un autre.

>> À voir sur France 24 : “Au Tchad, répression du mouvement “anti-Déby” à l’approche de la présidentielle”

Un leitmotiv fréquemment exprimé dans les quartiers populaires. Malgré des revenus pétroliers non négligeables perçus par l’État tchadien (le Tchad fait partie des pays exportateurs de pétrole depuis 2003), la moitié de la population survit en-dessous du seuil de pauvreté et 70 % des Tchadiens sont analphabètes.

Aux dires des observateurs électoraux, le scrutin s’est déroulé sans incidents majeurs. “Ce que nous avons remarqué sur le terrain ce matin [dimanche], c’est, dans certains bureaux de vote, une ouverture tardive […] mais cela n’a pas perturbé le bon déroulement du scrutin”, rapporte Nadibigue Pinah Padja, chef de mission adjoint de la mission d’observation électorale. En revanche, de son côté, l’opposition dénonce des fraudes et fait état de militaires contraints de voter pour le président sortant ou des achats massifs de cartes d’électeurs…

Ce vote intervient au moment où plusieurs administrations, écoles et universités sont en grève depuis de longues semaines pour réclamer des arriérés de salaires, de bourses… Mais le président-candidat ne tolère aucune contestation de la rue et, depuis plusieurs semaines, les manifestations réclamant une alternance démocratique ont été interdites. Pour avoir enfreint cette interdiction, cinq leaders de la société civile sont toujours emprisonnés.

FRANCE24

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