Pour Martin Ziguélé, l’État d’urgence n’est pas supérieur à la constitution de la RCA, et La liberté d’aller et venir est une liberté constitutionnelle

Publié le 31 mars 2021 , 9:47
Mis à jour le: 31 mars 2021 9:47 pm

 

Martin Ziguelé, Président du parti MLPC.
L’Honorable Martin Ziguelé, Président du parti MLPC.

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 1er avril mercredi, 31 mars 2021, 19:34:54 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Dans une interview exclusive accordée à la radio Bangui FM,  le député de Bocaranga 3, Martin Ziguélé, Président du parti MLPC revient sur la décision du gouvernement visant à l’empêcher de quitter la République centrafricaine alors qu’il voudrait se rendre à  Niamey au Niger  afin d’assister à l’investiture du nouveau Président  élu Mohamed Bazoum. Selon lui, l’État d’urgence n’est pas supérieur à la constitution dans notre pays, et que la liberté d’aller et venir est constitutionnelle. En conséquence, la décision du gouvernement n’est qu’un « abus du pouvoir ».

 

« En effet, j’ai reçu le 25 mars une invitation de la République du Niger pour participer  à l’investiture de Mohamed Bazoum, qui est le nouveau Président élu et qui doit remplacer le Président Mahamadou Issoufou, avec qui le MLPC entretient des relations dans le cadre de l’internationale socialiste, auquel, leur parti, le PNDS et le MLPC  appartiennent comme membre de plein droit. Et dans le cadre de cette solidarité militante, le MLPC a été invité, par ma modeste personne, à l’investiture. Et j’ai suivi scrupuleusement ce que Maxime Kazagui, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement  a dit suite à l’interdiction de sortie du Président Anicet Georges Dologuélé. J’ai suivi Ange-Maxime Kazagui en sango et en français, et il a parlé au nom du gouvernement, et il a dit que pour les hommes politiques, s’ils ont des déplacements à l’extérieur qu’ils ont prévus, il faut qu’ils adressent  une demande motivée au ministre de l’intérieur chargé de la sécurité publique. C’est ce que j’ai fait. Donc j’ai adressé une demande au ministre de l’intérieur chargé de la sécurité publique et j’ai adressé aussi une demande exceptionnelle d’absence au Président de l’Assemblée nationale. Le lendemain, c’est-à-dire le vendredi, j’ai reçu la réponse du Président de l’Assemblée nationale qui m’a délivré une autorisation de sortie et d’absence, et c’est le samedi que je reçois la réponse du ministre de l’Intérieur qui me dit que c’est une mesure prise par la justice et que du fait de la séparation du pouvoir, il n’est pas compétent. Alors. Entre ce que lui il dit,  et ce que le ministre de la Communication a dit, qui dit la vérité ? J’ai compris que c’est des mesures arbitraires. C’est un abus du pouvoir, c’est un abus d’autorité, une violation de ma liberté. Donc j’ai immédiatement saisi mon avocat  pour attaquer cette décision, et surtout pour investiguer savoir s’il y’a eu instruction générale contre moi. Directe  sinon, cela relèverait  de la diffamation,  et je n’ai pas l’intention de m’arrêter comme ça. Je vais exercer mon droit sur le plan judiciaire, et si sur le plan national il y a un blocage et que la justice est empêchée de dire le droit, je vais saisir les instances de droit de l’homme parce que ça, ça rappelle la dictature. Ça rappelle ce qui s’est passé sous Bozizé, et que je suis surpris que ce gouvernement qui, tous les jours,  voue et gémonies Bozizé, reprend les mêmes méthodes que François Bozizé… », s’indigne Martin Ziguélé sur l’antenne de la radio Bangui FM, avant d’ajouter que «  vous savez que je suis député, c’est nous qui avions voté la prolongation de l’État d’urgence. L’État d’urgence n’est pas  supérieur à la constitution de notre pays.  La liberté d’aller et venir est une liberté constitutionnelle. Et nous sommes dans un État de droit, et la loi dispose clairement que c’est lors que vous êtes poursuivis, c’est le juge d’instruction qui est en charge de votre dossier, c’est-à-dire qui est en train d’enquêter sur vous,  pour savoir si les éléments qui vous sont reprochés sont  fondés, c’est lui qui a habilité à restreindre vos mouvements. C’est lui qui a habilité à vous interdire de sortir, ou de vous imposer d’autres restrictions dans le cadre qu’il est en train de mener pour la manifestation de la justice. Ce n’est pas par mesure administrative , ce n’est pas un ministre  qui se lève et dit qu’un citoyen ne doit pas voyager. Dans ce cas, il se substitue au juge… ».

 

Par Anselme Mbata

Journaliste rédacteur

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