Plan de prévention des messages haineux : avancées et défis pour le Haut Conseil de Communication
Bangui, 09 juin 2023 (CNC) — Les discours haineux et les messages incitant à la violence ont proliféré ces derniers temps en République centrafricaine, suscitant de vives inquiétudes parmi la population. Face à cette montée inquiétante, le Haut Conseil de la communication se penche sur l’évaluation de la mise en œuvre de son plan de prévention des messages de haine, élaboré en 2018. L’objectif initial de ce plan était de mettre un terme, ou du moins de réduire, les discours toxiques propagés dans le pays. Cependant, sa réalisation se heurte à de nombreux défis.
Ce plan avait été conçu pour atténuer les discours et messages de haine, en particulier pendant les périodes de conflits et les périodes électorales. Monsieur José Richard POUAMBI, président du Haut Conseil de la communication de la République centrafricaine, nous explique les raisons qui ont motivé l’élaboration et l’application de ce plan : « Après les multiples crises militaro-politiques que notre pays a traversées, de nouvelles formes de communication ont émergé au sein des communautés, favorisant des discours de haine et d’incitation à la violence. Ces discours ont catalogué certaines communautés de manière blessante, sans même qu’elles en aient conscience. Il était essentiel que toutes les couches sociales soient impliquées pour restaurer la cohésion sociale, promouvoir le vivre ensemble et favoriser la réconciliation nationale. »
En cinq ans seulement, certaines mesures prévues par ce plan ont été mises en place dans certaines régions du pays. Nelly France-Yapendé, membre du Haut Conseil de la communication, fournit des précisions : « Nous avons travaillé sur la mise en œuvre du plan en organisant des formations et des sensibilisations au sein des communautés de base. Nous avons couvert 44% du territoire centrafricain, ce qui signifie que les autres préfectures n’ont pas encore bénéficié de ces actions. Notre plan d’intervention comprend trois axes : la prévention, avec toutes les activités connexes, la gestion et la réforme institutionnelle. Malheureusement, à l’heure actuelle, le Haut Conseil de la communication ne dispose pas des ressources nécessaires pour poursuivre la mise en œuvre de ces mesures. »
Malgré les efforts déployés jusqu’à présent, les discours et messages incitant à la haine continuent de se propager de manière alarmante, en particulier depuis la convocation du corps électoral pour un référendum constitutionnel prévu le 30 juillet prochain. De nombreux observateurs centrafricains estiment que c’est le comportement du régime actuel qui favorise cette montée des discours haineux dans le pays. Les partisans du régime, tels que les chefs miliciens Blaise Didatien Kossimatchi et Héritier Doneng, ainsi que l’insulteur public Doctrouvé Koé et d’autres, multiplient les insultes et les menaces partout où ils passent, y compris sur les réseaux sociaux. Ils exigent que tout le monde accepte l’instauration de la nouvelle constitution par le Président de la République, Faustin Archange Touadera, et considèrent que tous doivent devenir des moutons aveugles.
Il est donc évident que le principal problème actuel réside dans le régime en place et ses partisans, qui alimentent les flammes de la division et de la haine. Il est essentiel que des mesures concrètes soient prises pour contrer cette tendance préoccupante et garantir la sécurité et le bien-être de tous les citoyens centrafricains. La mise en œuvre complète du plan de prévention des messages de haine et de violence, avec les ressources nécessaires et un engagement réel, pourrait contribuer à ramener la paix et la cohésion sociale dans le pays.
Par Alain Nzilo
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