Paoua : quand le ministre Aurélien-Simplice Zingas menace le président du démembrement de l’autorité nationale des élections et impose les Mbaïkoua comme futurs députés de Paoua 1 et 2

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Paoua : quand le ministre Aurélien-Simplice Zingas menace le président du démembrement de l’autorité nationale des élections et impose les Mbaïkoua comme futurs députés de Paoua 1 et 2

 

Paoua : quand le ministre Aurélien-Simplice Zingas menace le président du démembrement de l’autorité nationale des élections et impose les Mbaïkoua comme futurs députés de Paoua 1 et 2

 

Rédigé le 09 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Les élections législatives et présidentielle du 28 décembre 2025 en Centrafrique ne seront qu’une parodie, une dense des sorciers du régime destinée à légitimer le maintien au pouvoir du régime Touadéra. Ce ne sont pas de vraies élections. C’est un coup d’État déguisé en processus démocratique. Et la communauté internationale, à travers la MINUSCA et d’autres institutions, croise les bras, applaudit même, et continue de financer cette comédie.

 

 

L’exemple le plus récent de cette farce électorale vient de Paoua, dans Lim-Pendé, où le ministre Aurélien-Simplice Zingas  a menacé ouvertement le président du démembrement de l’Autorité Nationale des Élections (ANE) de Paoua pour lui imposer Edgar et Timothée Mbaïkoua comme futurs députés de Paoua 1 et Paoua 2.

 

Selon des informations exclusives obtenues par Corbeau News Centrafrique, lors de la visite du président Touadéra à Paoua pour inaugurer des CPR et lancer l’année scolaire 2025 – 2026, le ministre Zingas s’est permis le luxe de tenir une réunion à 21 heures avec le président de l’ANE locale, qui n’est autre que l’inspecteur d’académie de la région.

 

Lors de cette réunion nocturne, Zingas a été clair et menaçant : Edgar Mbaïkoua et Timothée Mbaïkoua sont candidats aux législatives respectivement pour Paoua 1 et Paoua 2. Et ce sont eux qui doivent être déclarés gagnants, peu importe les résultats réels du vote. Le président de l’ANE ne doit entendre le nom d’aucun autre candidat comme gagnant. Seuls les noms des deux frères Mbaïkoua doivent être annoncés comme députés élus de Paoua.

 

“Arrangez-vous. Si ce ne sont pas ces deux noms qu’on entend sur ces deux circonscriptions, vous n’avez qu’à plier bagages parce que moi, je ne vais pas vous rater”, a déclaré Aurélien-Simplice Zingas  au responsable de l’ANE de Paoua. Cette menace n’était pas voilée. Elle était directe, brutale, sans ambiguïté.

 

Et cette menace porte d’autant plus que le président de l’ANE locale est également inspecteur d’académie, donc un fonctionnaire du Ministère de l’Éducation Nationale. Il relève directement du ministre de l’Éducation, qui est lui – même  Aurélien-Simplice Zingas.

 

Le message de Zingas était donc doublement menaçant : non seulement tu truques les résultats en faveur des Mbaïkoua, sinon tu perds ton poste de président de l’ANE locale, mais en plus, si tu désobéis, je m’arrange pour que tu perdes aussi ton poste d’inspecteur d’académie. Ta carrière professionnelle entière est en jeu.

 

Face à une telle menace, que peut faire ce pauvre fonctionnaire ? Il sait qu’il n’a aucune protection. Il sait que s’il refuse d’obéir, il sera effectivement révoqué. Il sait que personne ne viendra le défendre. Alors il obéira. Il truquera les résultats. Il annoncera que Edgar Mbaïkoua a gagné à Paoua 1 et que Timothée Mbaïkoua a gagné à Paoua 2, même si les vrais résultats sont différents.

 

Cette information a circulé à Paoua après que la réunion nocturne a fuité. Les habitants de Paoua savent maintenant que les résultats des élections législatives dans leurs circonscriptions sont déjà décidés. Edgar et Timothée Mbaïkoua seront les députés. Peu importe pour qui les électeurs voteront le 28 décembre, ce sont ces deux noms qui seront annoncés comme gagnants.

 

L’information a été transmise au président de l’Assemblée Nationale à Bangui. Mais personne ne fera rien. Parce que c’est exactement comme ça que fonctionne le système Touadéra. Les élections sont truquées d’avance. Les ministres imposent les candidats du MCU et de leurs alliés. L’ANE exécute les ordres sous la menace. Et ensuite on présente cela comme une victoire démocratique.

 

Il faut bien comprendre ce qui se passe ici. Edgar et Timoléon Mbaïkoua sont déjà candidats officiels aux législatives. Ce sont des candidatures légitimes, enregistrées selon les procédures. Mais ce qui ne l’est pas, c’est qu’un ministre du gouvernement dicte d’avance au responsable de l’ANE qu’ils doivent être déclarés gagnants.

 

Dans une vraie démocratie, les candidats se présentent, font campagne, et c’est le vote des électeurs qui détermine qui gagne. L’organe électoral compte les votes et annonce le gagnant en fonction des résultats réels. Mais en Centrafrique sous Touadéra, les ministres décident d’avance qui doit gagner, puis menacent les responsables de l’ANE pour qu’ils truquent les résultats en conséquence.

 

Pourquoi le régime tient-il tant à faire élire les frères Mbaïkoua à Paoua ? Plusieurs raisons. D’abord, la famille Mbaïkoua s’est déjà vendue à Baba Kongoboro. Leur mère est maire de Paoua. Ils contrôlent une partie de la vie politique et économique de la région. Faire d’eux des députés consoliderait leur loyauté au régime et leur donnerait l’immunité parlementaire.

 

Ensuite, Edgar et Timoléon Mbaïkoua reçoivent déjà de l’argent de Touadéra. Le président les a donné 8 millions de francs CFA pour les activités du MCU et du mouvement MTech à Paoua. Bien que Touadéra se soit rendu compte lors de sa visite que cet argent n’avait pas été utilisé correctement et que la mobilisation populaire promise n’existait pas, il a quand même besoin de la famille Mbaïkoua pour contrôler Lim-Pendé.

 

Enfin, Lim-Pendé est une région stratégique. C’est une zone frontalière avec le Tchad contrôlée depuis des décennies par le MLPC, parti d’opposition. Le régime a besoin de députés loyaux dans cette région pour tenter de renverser la tendance à sa faveur et justifier sa mainmise sur la zone.

 

Mais les électeurs de Paoua, eux, veulent-ils vraiment être représentés par les frères Mbaïkoua ? Personne ne leur demande leur avis. On leur impose ces candidats. On truque les élections d’avance. On menace les responsables de l’ANE pour garantir que les résultats seront conformes aux désirs du régime.

 

Le ministre Zingas joue un rôle central dans cette manipulation électorale à Paoua. C’est lui qui est venu personnellement menacer le président de l’ANE. C’est lui qui a pris le risque de tenir cette réunion à 21 heures, sachant que cela pourrait fuiter. C’est lui qui a prononcé les menaces explicites.

 

Ce qui se passe à Paoua se passe partout dans le pays. Dans chaque préfecture, dans chaque circonscription, des ministres, des préfets, des responsables du MCU menacent et soudoient les responsables de l’ANE pour truquer les résultats. L’Autorité Nationale des Élections n’est qu’un appendice du gouvernement. Elle n’a aucune indépendance. Elle exécute les ordres du régime sous la menace.

 

Et pendant ce temps, la communauté internationale fait semblant de croire que ces élections sont légitimes. La MINUSCA apporte un appui logistique à l’organisation des élections. L’Union Européenne finance une partie du processus. Les organisations internationales envoient des observateurs qui produiront des rapports diplomatiques notant “quelques irrégularités” mais concluant que “dans l’ensemble le processus s’est déroulé dans le calme”.

 

C’est de l’hypocrisie pure. Tout le monde sait que ces élections sont truquées. Tout le monde sait que le régime Touadéra dicte les résultats d’avance. Mais personne ne veut l’admettre ouvertement parce que cela obligerait à prendre des mesures, à sanctionner le régime, à suspendre l’aide.

 

Alors on continue le mensonge collectif. On fait semblant que la Centrafrique organise des élections démocratiques. On applaudit le “processus électoral”. On félicite le gouvernement pour son “engagement envers la démocratie”. Et on finance cette mascarade avec l’argent des contribuables européens et des Nations Unies.

 

Ces élections du 28 décembre ne sont pas des élections. C’est un coup d’État constitutionnel. C’est une manière pour Touadéra de prolonger son pouvoir en se donnant une apparence de légitimité démocratique. Aujourd’hui il truque pour sept ans supplémentaires. Demain il trouvera un autre prétexte pour rester encore sept ans. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il meure au pouvoir ou soit chassé par la force.

 

Les vrais coups d’État ne se font plus avec des tanks dans les rues. Ils se font avec des constitutions trafiquées, des élections truquées, des opposants écartés par des manipulations juridiques, des résultats falsifiés annoncés par des institutions aux ordres. Et des ministres comme Zingas qui menacent à 21 heures des fonctionnaires terrifiés pour qu’ils truquent les résultats.

 

Le coup d’État de Touadéra est en cours depuis 2023 avec sa Constitution illégale. Il continue avec l’élimination de Dologuélé et d’autres opposants. Il se poursuit avec les menaces contre les responsables de l’ANE comme à Paoua. Il se concrétisera avec les élections truquées de décembre. Et il se terminera avec l’annonce que le MCU a “gagné” une majorité écrasante à l’Assemblée Nationale et que Touadéra peut donc continuer à gouverner avec un “mandat démocratique”.

 

Et la communauté internationale continuera à financer ce coup d’État permanent à travers la MINUSCA, à travers les programmes de l’Union Européenne, à travers tous les mécanismes qui prétendent “soutenir la transition démocratique” mais qui en réalité légitiment la dictature.

 

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