Opération Gboulo contre les ex-Seleka à Bangui, au moins 6 morts.

Publié le 22 novembre 2019 , 6:42
Mis à jour le: 22 novembre 2019 6:42 pm
Un individu, encore non identifié, a vandalisé, ce jeudi soir, la stèle des soldats Africains. Le Maire de Sarcelles a porté plainte.
Des soldats FACA après l’opération gboulo au camp béal le 19 novembre 2019

 

 

Bangui (République centrafricaine) – CNC – Mardi 19 novembre, une opération musclée du déguerpissement forcé des ex-combattants de la Seleka basée au sein du camp BAAL à Bangui, dénommée Gboulo, menée par  les éléments des forces de défense et de sécurité intérieure a été soldée par la mort de six ex-combattants, 10 blessés graves et une soixantaine d’autres, interpellés.

 

Selon un officier de l’armée nationale ayant participé à l’opération Gboulo, l’objectif principal était de déguerpir tous les ex-combattants basés au camp BAAL, suite à la demande des habitants du secteur qui ne cessent de se plaindre des nombreux cas de criminalité imputés à ces ex-combattants. Or, selon lui, c’est au moment de l’opération que les ex-combattants auraient tenté de résister aux forces de l’ordre en tirant avec des balles réelles :

« Ils ont tiré en premier sur nous, et nous avons riposté comme il fallait. La force revient à la loi avant tout », explique-t-il.

Pour les ex-combattants, l’opération Gboulo serait tout simplement un massacre que le gouvernement aurait préparé contre eux:

« On ne nous a pas demandé avant de quitter les lieux. C’est du mensonge. Le gouvernement nous a cantonnés ici en attendant le DDRR, mais aujourd’hui on ne sait pourquoi ce même gouvernement se retourne contre nous pour nous massacrer», a réagi Nicole, une ex-combattante basée avec ses amis au sein du camp BAAL.

Quant aux populations environnantes, c’est du soulagement. Pour elles, les ex-combattants seraient impliqués dans de nombreux cas de criminalité dans le secteur. Du vol des motos, en passant par des agressions physiques jusqu’aux ventes des stupéfiants, cette opération des forces de l’ordre est salutaire :

« Nous demandons merci aux forces de l’ordre qui nous ont libérés de ces criminels. Les Seleka de camp Béal sont impliqués dans des cas de viol, ils trafiquent et revendent de l’électricité aux gens, ils vendent publiquement des drogues aux particuliers, d’autres, surtout les ex-Seleka femmes sont impliquées dans la prostitution sur l’avenue des martyrs… Enfin ils se croient au-dessus de la loi. Cette fois, on va devoir maintenant circuler librement, en tout cas on l’espère… », a réagi Bernard, un cadre financier habitant le secteur des 200 villas.

Près d’une semaine après cette opération ayant coûté la vie aux 6 personnes, le gouvernement n’a pas réagi comme dans d’autres pays africains.

Pour rappel, l’opération Gboulo, menée conjointement avec les commandos de la police, de la gendarmerie et des FACA avait permis de mettre la main sur une soixantaine des ex-combattants  qui sont actuellement aux arrêts à la brigade OCRB du centre-ville  pour les hommes (environ 43 ex-combattants), et de la compagnie nationale de sécurité (CNS) pour les femmes (environ 18 ex-combattantes).

Parmi les 18 femmes ex-Seleka arrêtées, plus de la moitié sont enceintes, d’autres ont des enfants à bas âge, qui sont actuellement en garde à vue avec leurs mères, un acte contraire à la justice, selon plusieurs observateurs.

Entre temps, les ex-combattants, depuis la fin de l’opération, crient au pillage de leurs biens par des soldats FACA. Selon eux, leurs matelas, motos, argents et bien d’autres auraient été confisqués par les FACA qui ont participé à l’opération Gboulo le mardi dernier. Ce que leur chef rejette en bloc. Selon lui, c’est juste une opération de nettoyage qui est en train de passer pour assainir les lieux et non le pillage de leurs biens comme ils affirment.

 

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