Nomination du prochain recteur de l’université de Bangui, la bataille de positionnement s’ouvre dans les facultés

Publié le 13 septembre 2021 , 7:19
Mis à jour le: 13 septembre 2021 7:19 pm

 

 Bangui, République centrafricaine, mardi, 14 septembre 2021, 02:48:01 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Depuis quelques semaines à l’université de Bangui, on assiste à une bataille féroce de positionnement au sein des différentes facultés. L’ambiance  devient de plus en plus politisée,  et les étudiants assistent malheureusement aujourd’hui à la concurrence peu commune que se livrent les professeurs pour tenter de succéder  à Monsieur Jean-Laurent Syssa Magalé à la tête de l’Université de Bangui.

Faculté de droit et des sciences juridiques de l'Université de Bangui. Photo CNC / Mickael Kossi.
Faculté de droit et des sciences juridiques de l’Université de Bangui. Photo CNC / Mickael Kossi.

 

Nommé ministre de l’Enseignement supérieur dans le gouvernement Dondra 1, le docteur Jean-Laurent Syssa Magalé laisse  son ancien poste de recteur de l’université de Bangui à son successeur qui n’est pas encore désigné par le chef de l’État Faustin Archange Touadera. Mais depuis trois mois, c’est le nom de l’actuel doyen de la faculté des sciences qui serait en bonne place auprès du chef de l’État. Mais ceci n’est pas du goût de certains caciques du pouvoir qui préfèrent que le choix ait aussi ouvert à d’autres doyens des facultés autres que celle de la science, y compris à d’autres professeurs.

Cette proposition, loin  de calmer les esprits, fait bouger dans tous les sens tout le corps professoral qui se bouscule à la porte du parti au pouvoir. Ainsi, on assiste à une bataille féroce entre les professeurs, de même que les doyens des facultés.

« Ils risquent de venir à la main. La tension ne va pas entre les professeurs ici à l’université », déplore un étudiant de la faculté des lettres et des sciences humaines. D’après un autre étudiant, c’est aussi à cause de cela que le vice-doyen de la faculté des lettres  et le chef du département d’anthropologie ne se parlent même pas. Le premier tente de faire bonne figure aux yeux de ses parrains pour tenter de figurer sur la liste des nominés :

« Le vice-doyen bloque les relevés des notes des étudiants de premières, deuxièmes et troisièmes années d’anthropologie, disant que ces derniers n’auraient pas obtenu légalement leur note pour passer à la classe supérieure. Et grâce à la touche magique du chef du département, ces étudiants ont été tous déclarés admis », soupire un autre étudiant à CNC.

Et ce n’est pas tout ! Dans d’autres facultés de l’université de Bangui, la bataille entre les professeurs est aussi visible. Certains se déclarent proches amis du chef de l’État, d’autres amis de longue date du Président de l’Assemblée nationale, ancien professeur de géographie à la faculté des lettres.

Il y’a lieu de rappeler que le chef de l’État Faustin Archange Touadera fut durant plusieurs années professeur de mathématique à la faculté des sciences avant d’être nommé recteur de l’Université de Bangui, puis premier ministre par l’ancien Président François Bozizé, aujourd’hui en rébellion contre le pouvoir de son poulain.

 

 

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