Des musulmans armés en colère ont ouvert le feu et lancé des grenades, vendredi, à Bangui, tuant un jeune homme et blessant deux autres

Publié le 18 octobre 2014 , 7:44
Mis à jour le: 18 octobre 2014 7:44 pm
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les musulman centrafricains de km5 en grève contre les autorités du pays

Des musulmans armés en colère ont ouvert le feu et lancé des grenades, vendredi, à Bangui, tuant un jeune homme et blessant deux autres, selon des témoins.

A l’origine de leur colère  l’asphyxie de l’enclave musulmane de Km5, le principal quartier musulman de  la capitale centrafricaine, depuis le 7 octobre dernier, date de la résurgence de la violence à Bangui.

 Les Anti-balaka empêchent, depuis,  la sortie des musulmans vers le Centre-ville. Les marchands de légume et autres denrées qui approvisionnent à minima le Km5, sont chassés par les membres de cette milice chrétienne.

Un musulman qui tentait de sortir, vendredi,  de ce quartier  a été grièvement agressé. Un autre musulman a également subi le même sort, jeudi; ce qui a déclenché la colère des musulmans qui ont tenté vainement d’organiser une marche  vers le siège de la Minusca (La mission onusienne de  maintien de la paix en Centrafrique) en guise de protestation.

Empêchés par la Minusca,  les musulmans en colère ont grimpé dans des arbres  pour larguer des grenades et tirer en direction des quartiers riverains, principalement chrétiens, faisant un mort et deux blessés.

Selon Félix Koléga, journaliste à la radio Centrafrique et témoin de l’événement il s’agit « d’un jeune homme habitant le quartier Pétévo qui vendait dans un kiosque au bord de l’avenue. Compte tenu de la tension qui prévalait, il s’empressait d’arranger ses articles pour quitter les lieux. C’est alors qu’il a été mortellement atteint par balle. Ça tirait dans tous les sens. Deux autres compatriotes ont été blessés, puis transportés à l’hôpital. »

Interrogé sur ce regain de tension, Ousman Abakar, porte-parole des musulmans du Km5 a déclaré : « Depuis le 7 octobre, on veut nous faire mourir à petit feu. Il n’y a rien à manger. Les gens qui viennent nous vendre de la nourriture sont menacés par les Anti-balaka. On souffre ici au Km5 » s’est-il époumoné.

La capitale centrafricaine, Bangui, a renoué,  depuis   le 7 octobre dernier  avec les violences intercommunautaires  qui opposent chrétiens et musulmans mettant fin à quelques mois de stabilité relative durant lesquels un accord de cessez-le-feu a été signé entre les principaux acteurs de la crise et un gouvernement a été formé avec à sa tête, pour la première fois dans l’histoire du pays, un premier ministre musulman. Une nouvelle mission de paix onusienne, la Minusca vient aussi de se déployer le 15 septembre dernier avec une capacité de 7500 hommes.

Par: Sylvestre krock

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