Menaces sur la démocratie en Centrafrique : le BRDC sonne l’alerte contre le référendum

Menaces sur la démocratie en Centrafrique : le BRDC sonne l’alerte contre le référendum

 

Les 4 leaders des partis politiques d'opposition signataires du manifeste du bloc républicain pour la défense de la constitution, à savoir de gauche à droite Mahamat Kamoun, Martin Ziguelé, Maître Crépin Mboli Goumba et Maître Nicolas Tiangaye, lors de leur conférence de presse à Bangui, le jeudi 18 août 2022. CopyrightCNC
Les 4 leaders des partis politiques d’opposition signataires du manifeste du bloc républicain pour la défense de la constitution, à savoir de gauche à droite Mahamat Kamoun, Martin Ziguelé, Maître Crépin Mboli Goumba et Maître Nicolas Tiangaye, lors de leur conférence de presse à Bangui, le jeudi 18 août 2022. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 01 juin 2023 (CNC) — Dans une annonce officielle qui ne surprend guère personne, le Président Faustin Archange TOUADERA a révélé au grand jour, dans son discours à la nation mardi, que la Constitution du 30 mars 2016 qu’il avait juré de la respecter scrupuleusement, était rédigée et adoptées sur les cendres encore chaudes des crises sanglantes qu’avait connu le pays et qu’elle comporte depuis un an environ, beaucoup des dispositions qui pourraient compromettre le développement économique, social, culturel et politique de Centrafrique sans les citer lesquelles.

Quelques minutes plus tard, il a signé le décret convoquant le corps électoral à se prononcer sur un projet de la Constitution, jusque là invisible, le 30 juillet 2023, ouvrant ainsi la voie à sa présidence à vie, au grand dam des défenseurs de cette Constitution.

Cette déclaration fait suite à une série de manœuvres anti-démocratiques qu’il a orchestré depuis plus d’un an, débauchage des députés, la mise sous sa tutelle, la Cour constitutionnelle et l’Autorité Nationale des Élections, l’ANE, alimentant les inquiétudes quant à la confiscation du pouvoir, à la division nationale et a provoqué une vive et farouche réaction de tous ses opposants politiques. Dans un communiqué dont la Rédaction a pu obtenir une copie, le BRDC sonne l’alerte.

 

Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) souhaite rappeler que la question de l’organisation d’un référendum constitutionnel a été définitivement tranchée par la Cour constitutionnelle, saisie par des partis politiques et des associations.

La Cour avait clairement énoncé que l’organisation d’un référendum ne pouvait se faire en l’absence du Sénat dont le visa de son bureau est exigé et sans un minimum de consensus national sur la question. Or, la nation n’a jamais été aussi divisée et le peuple évoqué par le Président TOUADERA n’est pas celui qui subit l’esclavage dans les confins de ce vaste territoire de 623 000 km2. Il s’agit d’un peuple abandonné, qui meurt dans l’indifférence totale de ceux qui sont au pouvoir.

Ce peuple abandonné ne peut en aucun cas être confondu avec une foule hétéroclite payée 1 000 F CFA pour se déplacer, exploitant de manière inacceptable la misère dans laquelle il est plongé.

Le BRDC rappelle que les décisions de la Cour constitutionnelle s’imposent à toutes les juridictions de la République, y compris à la Cour constitutionnelle elle-même. Par conséquent, toute décision prise par la Cour constitutionnelle sous l’influence du régime TOUADERA et en contradiction avec des décisions antérieures serait nulle et non avenue.

Le BRDC rappelle également que la Cour constitutionnelle a déclaré illégal, le comité chargé de rédiger un projet de texte constitutionnel. Par conséquent, toutes les propositions issues de ce comité sont naturellement et également illégales.

L’annonce de l’organisation d’un référendum constitutionnel dans les deux mois à venir laisse présager une nouvelle fois une mascarade destinée à prendre le peuple en otage et à tromper la communauté internationale. En effet, outre les défis techniques et logistiques majeurs qui ont poussé l’ANE à repousser à plusieurs reprises l’organisation des élections locales, des zones d’ombre subsistent quant à l’origine des financements annoncés pour ce référendum.

Aucun budget en cours d’exécution de l’État n’y est consacré et aucune annonce de financement de la part de partenaires ou de pays tiers n’a été faite. Il y a donc un risque élevé de voir ce référendum financé par des entités peu orthodoxes, avec des contreparties qui auraient un impact sur la souveraineté nationale.

Face à cette situation qui porte en elle les germes d’une déflagration nationale, le BRDC condamne avec la plus grande fermeté cette tentative de liquidation de la démocratie et d’instauration d’un pouvoir à vie. Il annonce au peuple centrafricain sa détermination totale à lutter contre la dictature et à préserver les acquis démocratiques dans le cadre des actions à venir. Le BRDC demande également au peuple centrafricain de se tenir prêt à défendre la démocratie.

 

Par la Rédaction

 

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