Manipulation et mensonges : la crise de crédibilité au cœur du MCU

Publié le 2 avril 2024 , 5:07
Mis à jour le: 2 avril 2024 4:04 am

Manipulation et mensonges : la crise de crédibilité au cœur du MCU

Évariste Ngamana
Évariste Ngamana, premier vice- Président de l’Assemblée nationale

 

 

Bangui, 03 avril 2024 (CNC)  

 La récente déclaration du porte-parole du Mouvement des cœurs unis (MCU) sur Radio Ndékè-Luka a déclenché une vague de critiques, tant sur les réseaux sociaux que dans les rues de la capitale Bangui, mettant en lumière une profonde crise de confiance au sein de la sphère politique centrafricaine.

 

Dans un contexte où la République centrafricaine (RCA) peine à se remettre de décennies de crises, l’interview d’Évariste Ngamana, porte-parole du Mouvement des cœurs unis (MCU), sur Radio Ndékè-Luka, a jeté une ombre de discorde sur la réalité socio-économique et politique du pays. Malgré les affirmations optimistes de Ngamana, l’analyse des faits révèle un décalage frappant entre le discours officiel et la réalité vécue par la population centrafricaine.

 

L’économie en question

 

Alors que Ngamana célèbre les progrès économiques réalisés sous la présidence de Faustin Archange Touadera, les chiffres brossent un tableau moins rose. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, près de 72% des Centrafricains vivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 1000 francs CFA par jour, et que le pays est classé par le PNUD avant dernier mondial sur l’indice du développement humain.

« On ne peut pas se réjouir d’un progrès fictif alors que la majorité de nos concitoyens luttent au jour le jour pour survivre », souligne Patrick, économiste centrafricain. Les efforts de mobilisation des ressources intérieures et le paiement des arriérés ne suffisent pas à masquer la persistance de la précarité économique du pays.

 

Sécurité et développement humain : la fissure

 

Le porte-parole du MCU souligne des progrès significatifs en matière de sécurité en soulignant l’augmentation du nombre de soldats, qui est passé de 5 000 à 20 000 hommes. Cependant, l’amélioration quantitative ne se traduit pas nécessairement par une amélioration qualitative de la sécurité. Les témoins sur le terrain font état d’une réalité différente, où la sécurité reste précaire dans plusieurs régions.

« Augmenter les effectifs sans améliorer les conditions de vie et sans fournir une formation et un équipement militaire adéquats aux éléments déployés ne résout pas le problème sous-jacent », a déclaré un officier de l’armée qui souhaite garder l’anonymat.

 

La liberté d’expression et la démocratie en jeu

 

Face aux accusations de répression de l’opposition, de la société civile et des médias, Ngamana réfute les rapports de Human Rights Watch qu’il qualifie de « biaisés ». Pourtant, la restriction de l’espace démocratique est une préoccupation croissante dans le pays.

« Ce n’est pas parce que le gouvernement réussit à créer sa propre opposition appelée UFDO, dont le leader est au gouvernement, que la liberté d’expression est respectée », commente un journaliste indépendant.

Le cas du député de l’opposition Dominique Yandocka, emprisonné depuis le 15 décembre sur la base de fausses accusations de tentative de coup d’État, en attente de son jugement, pose des questions sur l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

 

Infrastructures et services publics : des promesses non tenues

 

Malgré les affirmations de Ngamana, les problèmes d’infrastructure, tels que l’accès à l’eau potable et l’état des routes, restent critiques.

« Nous attendons toujours que les promesses de développement se matérialisent en actions concrètes », déplore un enseignant de Mobaye, faisant écho à la frustration généralisée face à l’absence de progrès concrets dans le secteur de l’éducation.

 

L’interview d’Évariste Ngamana révèle un fossé entre le discours officiel et la réalité des Centrafricains.

 

Il convient de noter que cette analyse va au-delà du dénouement des fils d’un discours politiquement chargé ; Il met en évidence la responsabilité des dirigeants envers leur peuple. Face à des défis multidimensionnels, la RCA mérite une approche honnête et pragmatique, loin des illusions de progrès vendues par le MCU. Le chemin vers le développement est long et semé d’embûches, mais il commence par la reconnaissance des réalités, et non par leur déni.

 

Par Alain Nzilo

 

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