Macron accuse la Russie d’un “projet de prédation” en Afrique

Publié le 20 novembre 2022 , 7:00
Mis à jour le: 20 novembre 2022 5:51 pm

 

Bangui, République centrafricaine – Emmanuel Macron a accusé la Russie d’alimenter une propagande anti-française en Afrique pour servir un “projet de prédation” sur des pays africains en difficulté, où la France a subi ces dernières années des revers militaires et, de manière plus générale, une perte d’influence.

Touadera et Poutine
Touadera et Poutine

 

Rédigé par Rose, avec Gilles Guillaume) pour Reuters

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 21 novembre 2022

 

Interrogé, en marge du sommet de la francophonie, qui se tenait à Djerba en Tunisie, sur les critiques voulant que la France exploite ses liens économiques et historiques avec ses anciennes colonies pour servir ses propres intérêts, le président français a répondu dans une interview à TV5 Monde : « Cette perception, elle est alimentée (…) par d’autres, c’est un projet politique. »

« Je ne suis pas dupe, beaucoup d’influenceurs, y compris parfois des gens sur vos plateaux, sont payés par les Russes. On les connait », at-il ajouté.

 

“Plusieurs puissances, qui veulent bâtir une influence en Afrique, développer cela pour abîmer la France, abîmer sa langue, faire douter, mais surtout aller chercher des intérêts”, a refusé le chef de l’Etat français.

 

Après une décennie de présence militaire au Mali dans le cadre d’une opération antiterroriste, dont le bilan ne fait pas l’unanimité, la France a retiré ses troupes après que l’armée malienne a pris le pouvoir lors d’un coup d’État d’Etat en 2020.

Les nouveaux dirigeants ont ensuite invité la société paramilitaire privée Wagner pour l’aider dans son combat contre les mouvements islamistes et pour rompre tout lien avec Paris.

Moscou déclare que Wagner ne représente pas l’État russe et n’est pas payé par lui. Mais l’Union européenne a imposé des sanctions à l’organisation paramilitaire qu’elle accuse de mener des opérations clandestines pour le compte du pouvoir russe.

L’an dernier, un rapport des Nations unies a accusé des instructeurs russes et des troupes locales en République centrafricaine d’avoir fait usage d’une force disproportionnée contre des civils, tué des gens de manière aveugle, occupé des écoles et perpétré des pillages à grande échelle.

Le Kremlin a répondu qu’il s’agissait d’un mensonge et que des instructeurs russes n’avaient jamais pris part à des meurtres ou à des vols dans ce pays riche en ou et en diamants.

“Il d’aller voir ce qu’il se passe en ce moment en Centrafrique ou ailleurs pour voir très clairement le projet russe qui y est à l’oeuvre quand la France est bousculée. C’est un projet de prédation”, a ajouté Emmanuel Macron, pointant du doigt “la complicité d’une junte militaire russe”. (Michel Rose, avec Gilles Guillaume)

À lire aussi : Macron est prêt à « sanctionner » la Russie

 

Aucun article à afficher