3 jours de grève, 2 convocations de la police, puis suspension de salaire : l’Université de Bangui sombre dans la dictature

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3 jours de grève, 2 convocations de la police, puis suspension de salaire : l’Université de Bangui sombre dans la dictature

 

3 jours de grève, 2 convocations de la police, puis suspension de salaire : l’Université de Bangui sombre dans la dictature
Le bâtiment du rectorat de l’université de Bangui, filmé le 12 janvier 2024 par Christian Aimé Ndotah et publié sur son profil Facebook

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Grève de trois jours, convocations policières, salaires gelés : l’Université de Bangui sombre dans une dérive dictatoriale, piétinant les droits de ses gardiens.

 

À l’Université de Bangui, les gardiens, payés entre 32 000 et 37 000 FCFA par mois – à peine 30 à 40 euros –, ont lancé une grève de trois jours pour réclamer une revalorisation salariale. Dans une ville comme Bangui, où le coût de la vie est parmi les plus élevés d’Afrique, survivre avec un tel salaire est une lutte quotidienne, surtout pour des parents. Leur action, légale et encadrée, était un appel au dialogue. Mais la réponse du rectorat a été tout autre.

 

Plutôt que d’écouter, l’université a choisi de faire appel à des policiers de la Compagnie Nationale de Sécurité (CNS) pour remplacer les grévistes. Chaque policier a touché 5 000 FCFA par jour, soit 15 000 FCFA en trois jours,  presque la moitié du salaire mensuel d’un gardien. Ce choix, aussi provocateur qu’injuste, a jeté de l’huile sur le feu. Mais l’administration ne s’est pas arrêtée là.

 

Le secrétaire général de l’université, connu pour son passé controversé comme étudiant à la faculté de droit et des sciences économiques, a pointé du doigt les trois délégués des gardiens, les accusant d’avoir poussé leurs collègues à la grève. Deux convocations policières ont été envoyées à ces délégués, une tentative claire d’intimidation. Face à leur refus de céder, l’université a franchi un cap : leurs salaires de ce mois de mai ont été suspendus. Lorsqu’ils ont demandé des explications, on leur a répondu qu’ils devaient d’abord se présenter à la police avant de revenir discuter de leur salaire. Une manœuvre qui bafoue leurs droits les plus élémentaires.

 

Le recteur, de son côté, a refusé de recevoir les gardiens, arguant que son statut le place au-dessus d’un tel dialogue. Cette attitude, d’un mépris sidérant, a renforcé le sentiment d’abandon des travailleurs. Les gardiens ont alors écrit au ministre de l’Enseignement supérieur, au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale pour dénoncer ces abus. Pour l’heure, aucune réponse n’a été donnée, laissant l’impression d’un pays livré à lui-même, où les responsables agissent en toute impunité.

 

Face à cette injustice, les gardiens ne désarment pas. Ils envisagent une nouvelle grève si leurs salaires ne sont pas rétablis et leurs demandes ignorées. Cette affaire révèle un dysfonctionnement profond à l’Université de Bangui, censée être un lieu de savoir et d’équité, mais qui agit ici comme un rouage d’oppression. Dans un contexte où les autorités nationales semblent absentes, les gardiens, eux, continuent de se battre pour leur dignité….

 

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