Lettre ouverte à la classe politique et aux seigneurs de guerre

 

Monsieur Luther Gondjé. Photo de courtoisie.

                          

 

Lettre ouverte à la classe politique et aux seigneurs de guerre

 

 

Objet : l’apocalypse centrafricain

 

 

Le peuple centrafricain a été pris en otage par un système de despotisme bureaucratique qui a été à l’origine de l’histoire apocalyptique de ce pays.

Le choc de la terreur, la misère sociale, la dictature sanglante, la fracture sociale et le clientélisme sont des indicateurs probants qui permettent de donner un sens à ce fléau hémorragique qui a toujours caractérisé la tragédie centrafricaine.

Si la culture des coups d’état, et la pérennité des système politiques égocentriques continuent de s’ériger en mode de gestion des choses publiques, il ne sera pas anodin que la combinaison de ses désastres a factuellement plongé la République Centrafricaine dans le chaos du siècle.

C’est pourquoi, nul ne pourra remettre en cause l’appropriation personnelle de la République Centrafricaine par la classe dirigeante et les seigneurs de guerre qui ont contribué à un basculement de ce pays dans une instabilité récurrente.

Fort de ce constat, depuis quelques temps, la politique de la terre brulée, l’utilisation des machettes, les armes d’assaut, la haine viscérale, la cohésion sociale en perte de vitesse, l’augmentation des taux des orphelins, les femmes violées, une jeunesse abandonnée, et la dépravation des mœurs concourent de façon subjective à la dérive sociétale.

Oui, aujourd’hui on massacre en toute impunité le peuple centrafricain à Batangafo, Bambari, et Alindao, etc.

Oui, aujourd’hui les diamants du sang permettent aux bourreaux du peuple de s’enrichir.

Oui, aujourd’hui le pouvoir public démissionne dans sa mission traditionnelle qui consiste de protéger le peuple centrafricain face à la barbarie.

Cependant, à la lecture de l’horloge politique, une bataille fratricide de la conquête belliqueuse, et la jouissance fallacieuse du pouvoir au prix du sang du peuple continuent de mettre en déperdition le destin de la République.

« Vaut mieux écrire l’histoire en faveur du peuple que de laisser l’histoire s’écrire… »

 

Godfroy-Luther GONDJE- DJANAYANG, Acteur de la société civile.