Les Tables-Bancs de la Honte : Quand les ONG Remplacent un État Défaillant à Kaga Bandoro
La remise de mille tables-bancs par l’ONG Jeunesse en Mission à Kaga Bandoro révèle la faillite du gouvernement centrafricain. Face à l’incapacité de l’État à fournir des infrastructures scolaires de base, les ONG se voient obligées de combler les lacunes criantes.
Bangui, 02 juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le chaos éducatif à Kaga Bandoro.
Mercredi dernier, l’ONG Jeunesse en Mission a remis mille tables-bancs aux établissements scolaires publics de Kaga Bandoro, en présence des autorités locales. Ce geste vise à améliorer les conditions d’étude des élèves, souvent contraints de s’asseoir à même le sol. Noël Coppela, directeur national de Jeunesse en Mission, explique : « L’éducation nationale est un sujet crucial pour Jeunesse en Mission. Après avoir parcouru plusieurs préfectures, nous avons constaté que le besoin le plus urgent était d’assurer des tables-bancs pour que les enfants puissent étudier dans des conditions dignes».
Des ratios alarmants.
À Kaga Bandoro, les élèves font face à des conditions d’apprentissage désastreuses. Patrick Delfin-Doro, secrétaire général à l’inspection académique de la Nana-Gribizi, souligne : « Au niveau du fondamental 1, nous avons un ratio de 11 élèves par table, et au niveau du secondaire général, 10 élèves par table. Les élèves s’assoient presque à même le sol depuis un certain temps». Ces chiffres montre l’ampleur du problème et l’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins élémentaires des élèves.
Des infrastructures vétustes et insuffisantes.
La situation des infrastructures scolaires à Kaga Bandoro est tout aussi alarmante. Les bâtiments sont souvent en mauvais état, avec des salles de classe insuffisantes pour accueillir tous les élèves. La mentalité de certains individus, premiers à poser des actes de vandalisme, a également contribué à la dégradation des infrastructures scolaires. Patrick Delfin-Doro met en garde : « La mentalité de certains centrafricains, premiers à poser des actes de vandalisme, a vidé nos bâtiments scolaires. »
Un secours limité des ONG.
Malgré les efforts de l’ONG Jeunesse en Mission, qui multiplie les actions caritatives, la situation reste critique. En 2022, l’ONG avait déjà remis 3500 kits scolaires aux élèves du site des déplacés de Bambari. Cependant, ces interventions ne sont que des palliatifs face à l’abandon total de l’État.
« Nous avons sollicité des partenaires qui ont accepté de nous aider financièrement pour acquérir ces tables-bancs et les apporter à Kaga Bandoro», précise Noël Coppela.
La négligence du gouvernement.
Le gouvernement centrafricain semble plus préoccupé par le financement de groupes paramilitaires tels que le groupe Wagner que par l’avenir de ses enfants. Les ressources destinées à l’éducation sont souvent détournées, laissant les écoles dans un état de délabrement avancé. L’abandon des élèves par l’État est un échec retentissant qui hypothèque l’avenir du pays.
Face à ce chaos éducatif, les élèves de Kaga Bandoro, comme tant d’autres en Centrafrique, dépendent de la charité des ONG pour recevoir une éducation digne de ce nom. Tant que le gouvernement persistera dans son inaction et ses choix budgétaires aberrants, les jeunes centrafricains continueront de souffrir dans des conditions déplorables.
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