Les services du FMI achèvent une mission en République centrafricaine

le Ministre des finances Dondra
Le Ministre Henri-Marie Dondra avec la délégation du FMI. Photo Éric Ngaba, ©2017CNC.

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 22 mai  2021, 04:30:57 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. La mission en question ne fera pas l’objet de délibérations au sein du conseil d’administration.

 

Les autorités centrafricaines et les services du FMI ont discuté de politiques économiques et de réformes structurelles qui pourraient former la base d’un programme de référence suivi par les services. Ces discussions se poursuivront au cours des prochains jours.

  • Le programme de référence visera à aider les autorités à faire face aux défis économiques causés par la crise sécuritaire et la pandémie de la Covid-19. Il prévoit aussi la mise en œuvre de réformes structurelles visant à améliorer la gouvernance et la gestion des finances publiques et renforcer la mobilisation des recettes intérieures.
  • La détérioration de la situation sécuritaire en début d’année et la fermeture prolongée du corridor commercial entre Bangui et le Cameroun ont eu un impact substantiel sur la croissance, l’inflation, la balance des paiements, et les finances publiques.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Washington, DC: Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) conduite par M. Édouard Martin a effectué une mission virtuelle avec la République Centrafricaine du 4 au 20 mai 2021 pour mener des discussions sur un programme de référence appuyé par les services du FMI.

À l’issue de cette mission, M. Martin a fait la déclaration suivante :

« Les autorités centrafricaines et les services du Fonds monétaire international (FMI) ont discuté de politiques économiques et de réformes structurelles qui pourraient former la base d’un programme de référence appuyé par les services. Ces discussions se poursuivront dans les prochains jours, afin de trouver un accord qui pourra être soumis pour approbation à la direction générale du FMI une fois les actions préalables mises en œuvre. D’une durée de 7 mois, ce programme de référence visera à aider les autorités à faire face aux défis économiques causés par la crise sécuritaire et la pandémie du Covid-19. Sa mise en œuvre satisfaisante devrait permettre la reprise des discussions dans le cadre du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) au cours du premier semestre 2022.

« La détérioration de la situation sécuritaire en début d’année et la fermeture prolongée du corridor commercial entre Bangui et le Cameroun ont eu un impact social et économique substantiel. La coupure de la principale source d’approvisionnement du pays a notamment entrainé une forte hausse des prix à la consommation et affecté la production du fait du manque d’intrants. Si la réouverture du corridor a permis une reprise des flux commerciaux, ceux-ci restent inférieurs aux niveaux enregistrés dans le passé. Même en supposant qu’elle continue à se rétablir progressivement au cours des prochains mois, l’activité économique devrait se contracter légèrement cette année, alors qu’une croissance de 3½ pour cent était prévue avant que la situation sécuritaire ne se détériore. Après avoir fortement augmenté en début d’année, l’inflation devrait baisser progressivement, pour se rapprocher de 3 pour cent en glissement annuel en fin d’année. Du fait principalement d’une baisse des importations, le déficit des transactions courantes baisserait à environ 6½ pour cent du PIB en 2021, contre 8½ pour cent du PIB en 2020.

« La fermeture du corridor a aussi sensiblement affecté les finances publiques. Les recettes intérieures de l’État étaient inférieures au premier trimestre d’environ 20 pour cent aux attentes, tandis que les dépenses de sécurité ont fortement augmenté. Conjugué aux dérapages budgétaires enregistrés fin 2020 et à de moindres appuis budgétaires, ceci a entraîné une baisse rapide des dépôts de l’État auprès de la BEAC. Afin de s’assurer que l’État puise faire face à ses obligations financières au cours des prochains mois, l’équipe du FMI a souligné l’importance, dans le cadre de la loi de finances rectificative, de réviser à la baisse les dépenses non-prioritaires pour compenser la hausse des dépenses sécuritaires. Au vu de l’apparente résurgence de la pandémie, l’équipe du FMI a aussi encouragé les autorités à accélérer la mise en œuvre de leur stratégie de vaccination avec le soutien de leurs partenaires techniques et financiers.

« L’équipe du FMI s’est également entretenue avec les autorités d’un programme de réformes structurelles pour 2021 visant à améliorer la gouvernance et la gestion des finances publiques et à renforcer la mobilisation des recettes intérieures. Les autorités se sont notamment engagées à soumettre une nouvelle loi anti-corruption à l’Assemblée nationale, à publier systématiquement les contrats publics et à rendre opérationnel le système de télédéclaration et de télépaiement des impôts par les grandes entreprises.

« L’équipe tient à remercier les autorités Centrafricaines pour l’excellence de leur collaboration et le climat d’ouverture qui a régné pendant la mission. »

L’équipe du FMI a rencontré le Président Touadéra, le Ministre des Finances Dondra, le Ministre de l’Economie Moloua, le Ministre des Mines Mboli-Fatrane, le Directeur National de la BEAC Chaïbou, d’autres hauts responsables gouvernementaux, ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers.

 

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