Les défis de l’armée centrafricaine : incompétence, désorganisation et menace pour la nation

Publié le 11 avril 2024 , 5:10
Mis à jour le: 11 avril 2024 7:59 am

Les défis de l’armée centrafricaine : incompétence, désorganisation et menace pour la nation

 

Fin de formation des officiers des forces armées centrafricaines (FACA) par les instructeurs européens de l'EUTM-RCA le 26 décembre 2019 au camp Kassaï à Bangui. Bangui
La mission de formation de l’Union Européenne en République Centrafricaine ou l’European Union Training Mission (EUTM-RCA) a été lancée le 16 juillet 2016 à la demande du gouvernement centrafricain pour une durée de deux ans. Le 30 juillet dernier, le conseil européen a renouvelé le mandat de l’EUTM-RCA jusqu’au 19 septembre 2020. La mission est engagée dans trois domaines : conseil stratégique, entrainement opérationnel et formation.

 

 

Bangui, 12 avril 2024 (CNC)  

 Une armée mal organisée, dirigée par des officiers incompétents, constitue non seulement une menace pour la sécurité nationale, mais aussi pour la stabilité du régime. L’attribution chaotique des grades en est un exemple flagrant. En effet, la promotion rapide des généraux ne garantit pas nécessairement le professionnalisme ou la compétence requis pour une gestion efficace de l’armée, selon un officier des FACA.

 

L’importance du professionnalisme militaire

 

Selon un expert militaire centrafricain, le président Poutine, pour consolider son pouvoir autoritaire, s’est entouré de militaires bien entraînés et compétents. Le professionnalisme s’étend au-delà des grades ornés sur les épaules ; Il englobe la capacité d’élaborer des stratégies pour l’avenir du pays et de discuter efficacement avec ses homologues étrangers. Malheureusement, la promotion indiscriminée des généraux en RCA soulève des questions sur la qualité du commandement militaire et la capacité de l’armée à remplir ses missions, notamment la mise en place d’une armée de garnison efficace.

 

« Une armée mal organisée, commandée par des dirigeants incompétents, représente un danger non seulement pour le pays, mais aussi pour le président lui-même », explique un expert centrafricain en sécurité nationale.

 

Le témoignage d’un ancien officier supérieur de l’armée centrafricaine souligne également ce point :

« L’octroi désordonné des grades montre que les politiciens ne saisissent pas l’ampleur de l’acte. Prenons l’exemple du Congo Brazzaville, combien de généraux ont-ils ? Compte tenu de l’histoire de la RCA, c’est l’épée de Damoclès que le président a suspendue au-dessus de sa tête ».

 

Un politologue centrafricain souligne l’importance du professionnalisme militaire :

« Poutine, pour assurer sa dictature, s’est entouré d’individus bien formés et compétents. Le professionnalisme n’est pas seulement une question de grades sur les épaules. Qu’est-ce que ces généraux facilement promus vont inventer pour l’avenir du pays ? Et quelles discussions auront-ils avec leurs collègues d’autres pays ?

 

Défis opérationnels et structurels

 

L’armée centrafricaine est confrontée à des défis opérationnels et structurels majeurs. La mise en place d’une armée de garnison, promise depuis des années, ne s’est pas encore matérialisée non pas en raison d’un manque de ressources, mais plutôt en raison de l’incompétence généralisée au sein de l’appareil militaire. Dans certaines zones de défense, comme le nord-ouest, le manque d’équipements adéquats, mis en évidence par le fait qu’ils ne disposent que de quatre véhicules, compromet sérieusement la capacité opérationnelle des troupes à remplir leur mission.

 

Un ancien commandant de la MINUSCA souligne les conséquences opérationnelles de cette désorganisation :

« Une zone de défense avec seulement 4 véhicules, comment peuvent-ils opérer dans leur juridiction ? »

 

Violation des règlements militaires et manque d’exercices de cohésion

 

Le non-respect des règlements militaires qui définissent les conditions d’avancement est un problème majeur.

« On ne joue pas avec l’avenir d’un pays », dit un ancien officier supérieur.

« Ensuite, le chef d’état-major, le général des armées Zéphirin Mamadou deviendra maréchal ? Au moins, le maréchal Débit, du Tchad, est mort sur le champ de bataille ».

 

Par ailleurs, l’absence d’exercices de cohésion des troupes avant tout déploiement, pratique courante dans les missions de maintien de la paix de l’ONU, témoigne d’un manque crucial de préparation et de coordination au sein de l’armée centrafricaine. Cet écart compromet non seulement l’efficacité opérationnelle, mais aussi la sécurité des populations locales.

 

« En principe, pour une armée en construction, le chef d’état-major et le chef des opérations militaires devraient organiser des exercices de cohésion des troupes avant tout déploiement. Cela se fait aussi dans les missions de l’ONU », commente un expert centrafricain des opérations militaires.

 

Perspectives d’amélioration

 

Pour relever ces défis, il est impératif que le chef d’état-major et les chefs des opérations militaires organisent des exercices de cohésion des troupes et établissent une structure de commandement claire et efficace. L’harmonisation des différents niveaux de commandement, du général au soldat, est essentielle pour assurer une coordination optimale sur le terrain et protéger les populations civiles.

 

La République centrafricaine doit prendre des mesures urgentes pour remédier à l’incompétence et à la désorganisation au sein de son armée afin de préserver la sécurité nationale et la stabilité du pays.

 

Par Alain Nzilo

 

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