LES DANGERS DU FORUM DE BRAZZAVILLE : SI LA SELEKA CANTONNE A BANGUI CONTESTE LE BUREAU NATIONAL DE BIRAO, QU’EN SERA-T-IL DU CESSEZ-LE-FEU ?

central-africa-president-michel-djotodia-fade-diaporamaL’Assemblée générale de la Séléka, prévue pour le 03 juillet 2014 à Birao, a été reportée au 06 juillet. Et pour cause, Nourredine Adam n’était pas habilité à convoquer cette Assemblée générale, selon le coordonnateur élu, Abdoulaye Hissène. Après moult tractations, Nourredine Adam et Abdoulaye Hissène ont accordé leur violon et ont pris part finalement à l’Assemblée générale du 06 juillet 2014. Un bureau national a été mis en place et dénommé « Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) ». Coup de théâtre, la frange de Séléka cantonné à Bangui ne se reconnaît pas dans ce bureau. La classe politique, la société civile, les groupes armés nous ont habitués à cette versatilité chronique et de très mauvais goût. Deux pas en avant, dix pas en arrière, c’est le propre du Centrafricain. Des caméléons qui changent de couleurs à chaque seconde, en fonction de l’environnement et des circonstances de l’heure. Ce sont là quelques aspects des dangers qui guettent un forum qui pourrait se tenir à Brazzaville. Il est certes vrai que la communication joue aujourd’hui un grand rôle entre les pays, les continents et les hommes. Même un groupuscule peut tout remettre en cause. Si les fumeurs de chanvre indien, les drogués, mettent le pays à genou, qu’en sera-t-il des enjeux de Brazzaville où se jouent la vie et l’avenir des combattants ? La sagesse aurait voulu que cette rencontre, fut-elle pour obtenir un cessez-le-feu entre les belligérants, se tienne à Bangui pour éviter un coup d’épée dans l’eau.
Les Anti-Balaka et les Séléka sont traversés par plusieurs courants nébuleux difficilement maîtrisables. A Bangui, tous les courants pourraient être consultés à tout moment. Le cessez-le-feu sera ainsi gravé une fois pour toute sans éventualité de remise en cause. Il y a aussi des jeunes qui font la marche pour la paix depuis les provinces du pays et que les autorités ont pu stopper à Bossémbélé. C’est un autre chapitre. Il y a les peuhls armés qui ne pourraient rien comprendre à ce qu’on appelle un « cessez-le-feu ». Les facettes de la crise centrafricaine sont multiples et variées. Les acteurs aussi bizarres que jamais. Il serait préjudiciable à la paix d’opter pour une approche aussi simpliste. Un cessez-le-feu caricatural, imposé ou improvisé n’en est pas un et ce n’est pas la première fois que des cessez-le-feu pourraient être violés en RCA. La RCA a déjà battu, avec ses acteurs médiocres, tous les records négatifs de la planète. La très mauvaise gouvernance poursuit son cours. Si les régies financières se mettent en boule, c’est qu’il y a anguille sous roche. Ce sont elles qui sont les poules aux œufs d’or. Les régies financières font entrer et font sortir l’argent. Elles ne sont pas dupes. Où va l’argent pour qu’elles se mettent en grève ? Pire encore, il y a deux poids deux mesures puisque le personnel du Trésor public a perçu sa quote-part. Ô, la mauvaise gouvernance qui ronge et rongera le pays jusqu’aux os, certains produisent, d’autres avalent comme les Anacondas copieusement. Les enseignants du supérieur avaient-ils raisons de durcir leur position et soutenus par les étudiants qui réclament le « Droit à l’éducation » ? Incroyable mais vrai, en RCA, les mêmes causes produisent les mêmes dégâts sociaux. Jamais la RCA ne sera un bon élève de la bonne gouvernance, de la transparence, de l’intégrité et de l’honnêteté. Dommage !
Le concours d’entrée en 6ème a été perturbé dans certains centres d’examen. Qu’est ce que les petits enfants du Fondamental 1, ont-ils avoir dans une affaire, dans un bras de fer entre les enseignants du supérieur, les étudiants et le gouvernement ? La crise s’alimente d’autres crises plus aigüe les unes que les autres. Le gouvernement de technocrate Nzapayéké a du pain sur la planche. Et la présidente de la transition n’est pas à l’abri du coup de colère des enseignants du supérieur et des Etudiants. La crise appelle la crise.

Julien BELA