L’Épidémie de Paludisme à Obo, Symptôme d’un Problème Plus Vaste : Pénurie de Moustiquaires et Instabilité

Publié le 27 décembre 2023 , 5:00
Mis à jour le: 27 décembre 2023 9:22 am

L’Épidémie de Paludisme à Obo, Symptôme d’un Problème Plus Vaste : Pénurie de Moustiquaires et Instabilité

 

Quartier YAGBA à Obo, au sud - est de la République centrafricaine
Quartier YAGBA à Obo, au sud – est de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

 

Bangui, 28 décembre 2023 (CNC) – La ville d’Obo, située dans le Haut-Mbomou, en République centrafricaine, fait face à une montée inquiétante des cas de paludisme au cours des derniers mois. Cette épidémie de paludisme préoccupante, qui a touché plusieurs centaines de personnes en seulement trois mois, soulève de nombreuses questions sur la situation sanitaire et sociale dans cette région. Au-delà du paludisme en lui-même, cette crise met en lumière un problème sous-jacent : la pénurie de moustiquaires et l’instabilité qui entrave les efforts de prévention et de contrôle de la maladie.

 

La Prolifération des Moustiques : Une Cause Majeure du Paludisme

 

La principale cause de cette épidémie de paludisme à Obo est la prolifération des moustiques. Selon les témoignages recueillis, de nombreux habitants ne dorment pas sous des moustiquaires imprégnées depuis plusieurs mois, les exposant ainsi aux piqûres de moustiques tout au long de la nuit. Cette négligence en matière de prévention contribue directement à la propagation de la maladie.

 

Elie Boutoukama, un habitant d’Obo, témoigne : “Si vous allez vérifier les chambres de chaque ménage, il faut identifier qu’il y a le sang qui est présent sur les draps, c’est comme si on arrose le sang sur les draps alors que dans le cadre de la protection, on dit qu’il faut que tout le monde ait servi le moustiquaire même que dans la ville d’Obo, on ne dort pas bien pendant la nuit parce que le moustiquaire, on  n’en a pas.”

 

La Quête de Moustiquaires et l’Appel au Gouvernement

 

La situation est d’autant plus préoccupante que de nombreux habitants ne parviennent pas à se procurer des moustiquaires pour protéger leurs familles. Hélène Mbambalé, une mère de cinq enfants à Obo, témoigne de sa frustration : “À cause des moustiques, nous ne pouvons pas bien dormir la nuit. Pour notre protection, j’ai demandé des moustiquaires au niveau de l’hôpital, mais il n’y en a pas. Même dans les boutiques, je n’en trouve pas. Nous demandons au gouvernement de nous doter de moustiquaires.”

 

Cet appel désespéré à l’égard du gouvernement met en évidence l’urgence de la situation. Les citoyens comptent sur les autorités pour fournir des moustiquaires, un outil essentiel dans la prévention du paludisme.

 

Le Rôle du Dr. Armand Guizda

 

Le Dr. Armand Guizda, médecin-chef de l’hôpital d’Obo, confirme la gravité de la situation, avec un taux élevé de cas de paludisme enregistrés au cours des derniers mois. Il explique également pourquoi une campagne de distribution de moustiquaires prévue en avril dernier n’a pas pu être menée à bien dans la ville. La situation sécuritaire instable dans certaines sous-préfectures, notamment Obo et Bambouti, a entravé la distribution des moustiquaires. De plus, certaines moustiquaires destinées à Obo ont été pillées au niveau de Mboki.

 

Le Dr. Guizda déplore également le vol de quelques moustiquaires installées sur les lits de l’hôpital par certains proches des malades. Il espère que la sécurité sera rétablie pour permettre la relance de la campagne de distribution de moustiquaires, avec le soutien du ministère de la Santé et de ses partenaires.

 

L’épidémie de paludisme à Obo met en lumière un problème complexe qui va au-delà de la simple augmentation des cas de maladie. La pénurie de moustiquaires et l’instabilité sécuritaire entravent les efforts de prévention et de contrôle du paludisme, mettant en danger la vie de nombreuses personnes, en particulier les enfants et les femmes enceintes. Le gouvernement et ses partenaires doivent agir rapidement pour fournir des moustiquaires à la population d’Obo et pour restaurer la sécurité, garantissant ainsi la santé et le bien-être de la communauté. Cette situation nous rappelle que la lutte contre le paludisme nécessite une approche globale, prenant en compte à la fois les aspects sanitaires et sécuritaires pour parvenir à un résultat efficace et durable.

 

Par Fidèle ZEGUINO

Correspondant du CNC dans le grand sud-est

 

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