Le sous-préfet de Bambari Martin Kossi, un gros illettré, insulte et menace des chefs de quartier : “Votez Touadéra! Sinon, Dieu vous frappera”

Rédigé le 09 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Martin Kossi, sous-préfet de Bambari, a franchi toutes les limites de l’absurde. Après avoir extorqué les nouveaux chefs de quartier, il les décore en les insultant publiquement. Il les appelle “les chefs malheureux” et les menace ouvertement : si vous ne votez pas Touadéra, “Dieu qui est au ciel va vous frapper”. Le pays sombre dans le chaos total.
Le sous-préfet de Bambari, Martin Kossi, a menacé publiquement quatre chefs de quartier nouvellement élus lors de leur cérémonie de décoration la semaine dernière. Dans une vidéo captée par notre équipe des journaliste lors de la cérémonie, on le voit insulter ces autorités locales et les menacer de sanction divines s’ils ne votent pas pour le maire Matipata et pour le président Touadéra. Mais ce que les gens ne savent pas, c’est ce qui s’est passé avant cette cérémonie : Martin Kossi a exigé de chaque chef de quartier un pot-de-vin. Les chefs, qui ont gentiment répondu à Monsieur Martin Kossi qu’ils n’ont pas d’argent de lui verser, ont tout de même lui fait un geste symbolique de 30 000 francs CFA chacun. Martin Kossi, qui n’est pas du tout content de la somme versée par chaque chef du quartier, demande à nouveau à chaque chef une somme de 60 000 francs CFA et un chèvre avant d’accepter de les décorer. Les chefs ont toujours refusé de lui verser cette somme jusqu’à ce jour. Ce qui a poussé le sous-préfet Martin Kossi de tenir un tel propos en public contre ces quatre chefs de quartier.
Il y’a lieu de rappeler que Martin Kossi est un ancien sous-préfet de Paoua, dans la préfecture de Lim-Pendé. Il avait assuré l’intérim du Préfet de Lime-Pendé jusqu’à sa nomination à Bambari comme Sous-Préfet. Ainsi, dès son arrivée dans la capitale de la Ouaka, , il a montré de quel bois il se chauffe. Quand quatre nouveaux chefs de quartier ont été élus, il a exigé qu’ils lui versent un pot-de-vin avant leur décoration officielle.
Après avoir tenter d’extorquer massivement ces chefs des quartiers, Martin Kossi a finalement organisé la cérémonie de décoration. Et c’est là que les choses deviennent surréalistes. Au lieu de féliciter les nouveaux chefs de quartier, au lieu de les encourager dans leurs nouvelles fonctions, Martin Kossi les a insultés publiquement. Il les a appelés “chefs malheureux”. Il les a menacés. Il les a humiliés devant tout le monde.
Voici ce qu’il a dit, mot pour mot, lors de la cérémonie :
“J’étais nommé à Paoua, j’étais sous-préfet de Paoua, puis Préfet de Lim-Pendé et on m’a encore nommé ici à Bambari comme sous-préfet. Et c’est la première fois que je décore certains chefs de quartier malheureux. Mais merci à Matipata, le maire de Bambari, monsieur Matipata, qui vous a défendu”.
Il commence par les insulter. “Chefs de quartier malheureux.” C’est comme ça qu’il les appelle. Des gens qui viennent d’être élus par leur communauté. Des gens qui ont accepté de servir leur quartier. Et le sous-préfet les traite de “malheureux”.
Puis il continue :
“Les élections vont venir d’ici le mois de décembre prochain, mais tant que vous ne portez pas votre voix sur cet homme, vous ne le soutenez pas, c’est que vous allez voir avec votre dieu”.
Il les menace. Si vous ne votez pas pour le maire Matipata, vous allez “voir avec votre dieu”. C’est une menace à peine voilée. Votez pour Matipata ou vous aurez des problèmes.
Et il ne s’arrête pas, d’ailleurs il continue :
“Et si vous ne votez pas aussi le président Touadéra, si vous ne votez pas en décembre prochain le président Touadéra, je vous ai décoré aujourd’hui, moi-même, si vous ne le faites pas pour voter Touadéra, en tout cas, vous allez voir avec votre dieu”.
Encore une menace. Si vous ne votez pas pour Touadéra, vous allez “voir avec votre dieu”. Il ne dit pas exactement ce qui va leur arriver, mais le message est clair : votez pour Touadéra ou il y aura des conséquences.
Puis il justifie ses insultes :
“Parce que je dis que c’est la première fois que je décore les chefs malheureux. J’ai fait 9 ans dans ce travail de sous-préfet. J’ai fait 9 ans. Et ce n’est pas la première fois ici à Bambari. J’ai fait 9 ans. Vous ne m’apprenez rien”.
Il se vante de ses neuf ans d’expérience. Comme si neuf ans de corruption et d’extorsion étaient quelque chose dont on peut être fier. Il dit que c’est la première fois en neuf ans qu’il décore des “chefs malheureux”. Pourquoi ? Parce que c’est la première fois que des chefs de quartier refusent de payer facilement ? Parce que c’est la première fois qu’ils osent se plaindre ?
Il continue :
“Mais grâce au maire de Bambari, monsieur Matipata, aujourd’hui, vous êtes décoré. C’est grâce à lui que vous avez cette médaille. Et vous devez lui remercier de ça”.
Il veut que les chefs de quartier soient reconnaissants envers le maire Matipata. Pourquoi ? Parce que Matipata a “défendu” ces chefs auprès du sous-préfet ? Parce que Matipata a négocié avec le sous-préfet pour qu’il accepte finalement de les décorer après avoir demandé les pots-de-vin ?
Et puis vient la partie la plus surréaliste :
“Mais vous démarrez très très mal, vous démarrez très très mal. Mais quand vous finissez mal, quand vous finissez mal avec votre population, mais le dieu là, le dieu va vous frapper. C’est moi, le sous-préfet, c’est moi qui le dis. Parce que vous démarrez déjà très très mal. Mais il ne faut pas que vous allez souffrir votre population. Mais tant que vous souffrez la population, Dieu qui est au ciel là, il va vous frapper”.
Martin Kossi, qui vient d’extorquer chaque chef de quartier, qui vient de les insulter publiquement, qui vient de les menacer s’ils ne votent pas pour Touadéra, ce même Martin Kossi leur fait maintenant la leçon sur la morale. Il leur dit de ne pas “souffrir la population”. Il leur dit que “Dieu va les frapper” s’ils font du mal à la population.
C’est à mourir de rire. Ou à pleurer. Martin Kossi, qui incarne tout ce qui ne va pas dans l’administration centrafricaine : corruption, extorsion, menaces, impunité – se permet de donner des leçons de morale à des chefs de quartier qu’il vient d’humilier.
Et il termine :
“Je vous remercie. Avec le soutien du maire, je vous décore de cette médaille.”
Voilà. La cérémonie est terminée. Les chefs de quartier sont décorés. Après avoir payé leurs pots-de-vin. Après avoir été insultés publiquement. Après avoir été menacés s’ils ne votent pas pour Touadéra. Bienvenue dans l’administration centrafricaine sous le régime Touadéra.
Cette histoire résume tout ce qui ne va pas dans ce pays. La corruption est généralisée. Les autorités extorquent ouvertement les citoyens. Les sous-préfets se comportent comme des seigneurs de guerre qui exigent des tributs. Et en plus, ils menacent les gens s’ils ne votent pas pour le président.
Martin Kossi a fait neuf ans comme sous-préfet. Neuf ans à extorquer les populations. Neuf ans à se comporter comme un bandit en uniforme administratif. Et il n’a jamais été sanctionné. Au contraire. On le nomme d’un poste à un autre. De Paoua à Bambari. Toujours sous-préfet. Toujours en train d’extorquer. Toujours en train de menacer.
Et maintenant, il utilise sa position pour faire campagne pour Touadéra. Il menace les chefs de quartier : votez pour Touadéra ou “vous allez voir avec votre dieu”. C’est une instrumentalisation éhontée de l’administration publique à des fins électorales. C’est une violation flagrante du code électoral. C’est un abus de pouvoir caractérisé.
Mais qui va sanctionner Martin Kossi ? Personne. Parce qu’il fait exactement ce que le régime attend de lui. Il extorque les populations pour s’enrichir. Il menace les électeurs pour qu’ils votent Touadéra. Il humilie les autorités locales pour qu’elles comprennent qui est le patron. C’est exactement le profil que le régime Touadéra recherche chez ses sous-préfets.
Les quatre chefs de quartier de Bambari sont maintenant décorés. Mais à quel prix ? Ils ont dû payer. Ils ont été insultés publiquement. Ils ont été menacés. Et maintenant, ils savent qu’ils sont sous surveillance. Qu’ils doivent voter pour Touadéra. Qu’ils doivent faire voter leur quartier pour Touadéra. Sinon, ils vont “voir avec leur dieu”.
C’est ça, la Centrafrique de Touadéra. Un pays où les sous-préfets extorquent les chefs de quartier. Un pays où les autorités administratives menacent ouvertement les électeurs. Un pays où la corruption est si normalisée qu’on peut extorquer des pots-de-vin, insulter les gens publiquement, et ensuite leur faire la leçon sur la morale, tout ça devant les caméras.
Le pays part à la dérive. Complètement. On ne comprend plus rien à ce qui se passe. Les institutions sont pourries. L’administration est gangrenée par la corruption. Les autorités se comportent comme des bandits. Et personne ne fait rien. Parce qu’il n’y a plus de contrôle. Il n’y a plus de sanction. Il n’y a plus de justice. Chacun fait ce qu’il veut. Et les Martin Kossi de ce pays continuent d’extorquer, de menacer, d’insulter, en toute impunité.
Par Sylvain Malar, depuis Bambari….
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