Le Rêve du ‘Verbe être logé’ à Zémio : Entre Mythe et Réalité

Publié le 18 septembre 2023 , 7:20
Mis à jour le: 18 septembre 2023 5:29 pm

Le Rêve du ‘Verbe être logé’ à Zémio : Entre Mythe et Réalité

 

Le bâtiment sous préfectoral de Zémio, situé aux sud-est de la République centrafricaine, CopyrightCNC
Le bâtiment sous préfectoral de Zémio, CopyrightCNC

 

 

 

Bangui, 18 septembre 2023 (CNC) – À Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou en République centrafricaine, la construction d’un logement décent s’avère être un défi majeur pour la population défavorisée. Cette situation est largement due à la hausse constante des prix des matériaux de construction dans la ville, rendant la réalisation de projets de logement inabordable pour de nombreuses familles.

 

Le constat est alarmant : un sac de ciment qui coûte normalement 10 000 francs CFA à Bangui, atteint des sommets à Zémio, où le transport depuis la capitale, Bangui, augmente considérablement le coût. De même, une simple pièce de tôle galvanisée, vendue à 2800 francs CFA à Bangui, est cédée à 10 000 francs CFA à Zémio. Quant à une barre de fer, son prix de 6 000 francs CFA ne fait que creuser le fossé économique.

 

Face à ces défis financiers insurmontables, la population de Zémio a dû recourir à l’ingéniosité et à la créativité pour bâtir des maisons décemment habitables. Sur les chantiers locaux, une technique de construction locale a vu le jour. Un mélange de terre noire, de sable et de termitière remplace le ciment, devenu un objet de luxe dans cette région.

 

Gertrude Gadepa, qui surveille sa propre construction, explique les difficultés rencontrées : “Même si tu transportes un sac de ciment depuis Bangui, le coût du transport d’un sac de ciment revient à 20 000 francs CFA. Une tôle de 2 mètres est transportée à 3 000 francs CFA. Construire avec des matériaux traditionnels est devenu un luxe ici à Zémio.”

 

Un autre chantier abrite une équipe de six personnes qui s’activent à construire une maison. Jean-Paul Zoumaien, maçon, révèle le processus de fabrication du ciment local : “Nous mélangeons du sable avec de la termitière. Nous prenons deux brouettes de termitière pour une brouette de sable. Nous mélangeons le tout et nous conservons le mélange pendant trois semaines avant de l’utiliser. Nous faisons ce travail de maltage chaque jour pendant ces trois semaines.”

 

Le problème de la cherté des matériaux de construction n’est pas limité à Zémio, mais touche également les villes voisines de Mboki, Obo, et d’autres régions du Haut-Mbomou. Une grande partie de la difficulté réside dans la dégradation des routes qui entrave le transport de matériaux à des prix abordables, maintenant ainsi la population dans une précarité persistante.

 

Les habitants de cette préfecture, qui furent autrefois inspirés par le rêve du “Verbe est logé” de feu le président Barthélemy Boganda, sont maintenant confrontés à une dure réalité. Mahmad Nour, un commerçant de Mboki rencontré à Zémio, déplore : “Tu ne peux pas construire une belle maison. Une simple tôle galvanisée se vend à 10 000 francs CFA. Donc, pour envisager la construction, il faut disposer de ressources considérables, sans quoi l’accès à un logement décent est un rêve inatteignable.”

 

La situation précaire à Zémio est exacerbée par l’insécurité persistante dans la ville, qui complique encore davantage l’approvisionnement en matériaux de construction. La population, déjà affaiblie par cette crise, lance un cri de détresse au gouvernement central et sollicite une intervention urgente pour surmonter ces obstacles à la construction de logements décents. La réponse à ces appels déterminera l’avenir de nombreuses familles à Zémio, qui aspirent à vivre dans des maisons dignes et abordables malgré les défis économiques persistants.

 

Par Par Fidèle ZEGUINO

Correspondant du CNC dans le grand sud-est

 

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